AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de paresseuse


Je me sens étrangement vide, épuisé par un mélange d’émotions contradictoires. Je m’adosse contre le mur, m’installant plus confortablement sur le futon, et je ferme les yeux.
Quelques minutes seulement s’écoulent avant que la première morsure se referme violemment sur les nerfs de ma main. Une douleur aiguë, glacée, qui court le long de mon bras et me fait immédiatement monter les larmes aux yeux. Mon souffle se bloque dans ma poitrine et je me tends tout entier.
Cette fois la crise s’annonce sévère.
À tâtons, les doigts tremblants de ma main valide cherchent les cachets dans ma poche. Il ne m’en reste plus beaucoup. J’en avale deux d’un coup, à sec, en me maudissant intérieurement. J’aurais dû en prendre un quand j’ai ressenti les premiers signes, tout à l’heure. Mais j’étais trop concentré sur Sin, trop distrait pour m’y attarder. J’aurais dû savoir, ne pas attendre stupidement que ça s’aggrave. Je sais que je vais en payer le prix. J’espère juste que les antidouleur ne tarderont pas trop à agir.
Tout mon bras gauche est engourdi à présent, et je me couche sur le côté en position foetale. Je perçois vaguement un gémissement sourd, continu, qui doit venir de moi. Je serre les paupières, ne discernant plus rien qu’une douleur écarlate qui envahit tout. Et je me laisse sombrer dans ses profondeurs rouges.
Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé lorsque je perçois un changement imperceptible dans l’air. J’entends une porte claquer et l’instant d’après je suis enveloppé d’une chaleur éloignant le froid qui s’est emparé de mes membres tremblants. Un contact tiède et solide alors que deux bras m’entourent, que ma tête est posée sur un torse puissant, où j’enfouis mon visage avec reconnaissance. Une main vient dégager les mèches collées à mon front en sueur, me caresse la tempe. J’entends un murmure bas sans discerner les mots, réconfortant, apaisant. Mon corps est encore traversé de spasmes de douleur, mais ils sont moins intenses. Chaque fois que je me raidis sous les décharges électriques qui torturent mes nerfs, l’étreinte des bras autour de moi se resserre. Comme pour m’assurer de leur présence, de leur force silencieuse. J’en pleurerais, si j’avais encore des larmes.
Peu à peu, avec une pénible lenteur, l’attaque perd en intensité, s’éloigne. Sans doute grâce à l’effet des médicaments, mais peut-être pas uniquement. Je me détends progressivement. Je sens le sommeil gagner mon corps épuisé. Lorsque je me laisse sombrer de nouveau, je suis toujours serré dans les bras de Sin.

http://addictbook.weebly.com
Commenter  J’apprécie          00









{* *}