Ma mère est belle. À vingt ans, elle avait de longs cheveux foncés et quelque chose d’indomptable. Elle portait des jeans à fleurs avec des ceintures en cuir et des chemises d’homme nouées à la taille. Le week-end, elle écoutait en boucle son disque de Marc Bolan tout en vaporisant sa permanente de laque avant de sortir. Elle buvait de la bière avec du citron vert, accoudée aux tables des pubs ; elle se mordait les joues pour accentuer ses fossettes et, d’un regard, confiait des secrets aux garçons du coin, à travers la fumée.