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Ça ne suffit pas d’être jolie et je ne suis pas assez intelligente et ça ne suffit pas d’être intelligente et je ne suis pas assez jolie. Je pensais m’installer dans un endroit où mon cerveau me suffirait mais mon cerveau est dans un corps et c’est mon corps qui se déplace dans la ville, même si mes pensées le font aussi. Je dois porter les vêtements qui permettront aux autres de savoir que je pense comme il faut, néanmoins que fautil penser et tout n’a-t-il pas déjà été pensé ?
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Comment apprendre à connaître ce bébé ? Cet être qui fait à la fois partie de nous et pas encore. Nous posons nos mains sur lui, si petit. L’odeur de son talc m’écœure. Je veux noyer mon visage dans sa douceur duveteuse, mais je ne peux pas. Il y a toujours des murs entre nous. Des lits,des couvertures et des médecins. Lui et moi avons été façonnés à partir de la même étrangeté, et pourtant les mots créent des fossés. Ces sons qu’il ne connaîtra jamais. Bouilloire qui bout. Portière qui claque. Murmures frénétiques en pleine nuit. Tes mains peuvent lui servir d’interprètes, mais je suis encore petite et j’ai besoin de me raccrocher à quelque chose.
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Tout le monde se met, de son propre chef, dans une case pour tenter de donner un sens à la personne que l’on est. C’est un mécanisme de survie : éviter de se perdre soi-même dans le maelström de l’expérience humaine. La déconstruction de l’image que l’on a de soi est exaltante. Il y a quelque chose de libérateur à faire des choses qui semblent incohérentes avec la personnalité que l’on s’est façonnée. Il m’arrive de manger de temps en temps du poisson même si je suis végétarienne. Je me trémousse sur de la musique qui en temps normal ne m’aurait pas fait danser. J’embrasse des hommes qui sentent la terre et le métal, j’oublie les gens du passé.
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Je n’ai plus honte de mon propre désir. Je veux de l’intensité et de la saleté. Des choses sombres, comme le whisky et les taches de sang. Je pensais que tu ne pouvais pas le comprendre et désormais je sais que toutes ces envies ressenties dans mes os découlent des tiennes. Tu as mis de côté tes besoins pour t’occuper des autres, et j’ai appris que je n’étais pas obligée de suivre cette voie. J’ai eu peur des profondeurs de ton corps pendant un temps, maintenant je veux sentir le goût salé de ton sang sur ma langue, me rappeler ces profonds liens roses que nous sommes les seules à connaître.
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Je pense que l’une des raisons pour lesquelles cet endroit m’apaise, c’est que j’ai le pouvoir d’y choisir mes propres mots. À Londres, j’étais constamment assaillie par les publicités dans le métro, les panneaux, les affiches, la musique, les annonces et les bribes de discussions d’inconnus. Ici il y a moins de mots. Il n’y a pas une seule publicité. Je n’absorbe aucune information par osmose. Je dois me mettre en quête active du monde extérieur pour me souvenir de son existence. Je suis en mesure de choisir quels mots pénètrent dans ma tête. Il y a moins de bruit parasite.
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Il la touchait constamment, s’accrochait à elle. Il était blond, avait un nez minuscule et une peau aussi veloutée que du papier Canson. Elle lui caressait les joues pour qu’il trouve le som bmeil et essayait de compenser avec des baisers les erreurs qu’elle croyait avoir commises quand il était dans son ventre. Ils passaient des médecins aux spécialistes puis aux audiologistes, avant de retourner voir les premiers. L’univers de Josh était fait de couloirs blanc cassé et bleu vert, d’appareils qu’il n’entendait pas cliqueter et ronronner derrière les portes closes.
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Il y a tellement de tendresse dans les oreillers le matin et les après-midi pluvieux. Et pourtant ça ne suffit toujours pas. Il y a toujours une boule dure dans mon ventre. Elle s’interpose entre nous. Tu es à moi, entièrement ? demande-t-il, et je lui réponds que oui. Mais je mens. Je ne veux pas lui appartenir. Je veux garder des parts de moi. Cette chose rugueuse en moi m’empêche de m’approcher trop près de lui. Des sentiments infusent entre mes os. De grands sentiments. Embarrassants. Des rêves si éblouissants que j’ai du mal à les garder pour moi.
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Ma mère retourna voir le docteur du cœur. Il s’occupait du physiologique, de l’organe qui bat sous les côtes et les poumons, mais pas de l’autre cœur, celui qu’on ne pouvait pas voir et qui était à vif. Il enduisit le torse étroit de mon frère de gelée et appliqua un instrument froid sur sa peau. Il fixa, sourcils froncés, l’écran moucheté de neige, telle une télévision perdue entre deux chaînes. Le message était crypté pour nous les profanes. Ma mère avait des sursauts involontaires, des mois de grossesse et de peur avaient déformé ses muscles.
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J’ignorais quelle part de mon histoire j’étais autorisée à m’approprier, et quelle part du passé je pouvais laisser derrière moi. Nous avons allumé un feu de joie et il a brûlé pendant trois jours. Nous y avons tout jeté : les matelas, les cadres en bois des lits, les chaises, les tapis, les commodes, les torchons, l’armoire. Des bouts de papier avec des mots griffonnés de la main de mon grand-père, des reçus de paris sportifs roses, de vieilles photographies, des boîtes de médicaments et des lunettes à monture épaisse, son dentier de rechange.
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Ma mère est belle. À vingt ans, elle avait de longs cheveux foncés et quelque chose d’indomptable. Elle portait des jeans à fleurs avec des ceintures en cuir et des chemises d’homme nouées à la taille. Le week-end, elle écoutait en boucle son disque de Marc Bolan tout en vaporisant sa permanente de laque avant de sortir. Elle buvait de la bière avec du citron vert, accoudée aux tables des pubs ; elle se mordait les joues pour accentuer ses fossettes et, d’un regard, confiait des secrets aux garçons du coin, à travers la fumée.
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