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Citation de Constance_V


Il pouvait découvrir un corps, les moindres parcelles de ce dernier, à distance, sans même l’avoir vu ni touché. Rien ne pouvait lui être dissimulé et lui échapper. S’il voulait savoir comment était faite la cuisse d’une femme au café, un cheveu d’elle suffisait. Son fessier ? Une mèche. Sa gorge ? Le moyen était le même. À quoi leur servait-il d’être vêtues, de porter robes, chandails, jupes, collants, corsets, gaines, culottes ? Immanquablement, s’il obtenait quelque substrat de leur crâne, il pouvait observer tout, aussi bien que si elles s’étaient trouvées nues devant lui, sur la causeuse du salon, debout près d’une cheminée ou arpentant les Planches, étalant au milieu du beau monde un sexe velu ou un cul malodorant. Il avait la connaissance, l’omniscience des corps féminins, lui, le gauche et pudique professeur de botanique. De surcroît, il savait les dupliquer. Mieux qu’un peintre naturaliste, mieux qu’un Rodin ou que le plus habile fabricant de poupées, il était un alchimiste capable de recréer la femelle matière. Il était presque aussi efficace qu’un Renault ou un Ford qui construisaient dans leurs usines des voitures à la chaîne ; le moyen de reproduction qu’il avait inventé lui offrait une sorte de moule dans lequel il pouvait disposer à sa guise les chairs, les pétrir, les copier – un moule à femmes.
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