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4.46/5 (sur 41 notes)

Nationalité : Canada
Biographie :

Jessica Peter écrit des histoires sombres et projette de voir le monde entier.

Jessica aime les mauvais jeux de mots, la bière artisanale, le street art, les choses effrayantes et tout ce qui a trait aux livres. Ses écrits tendent vers le sombre et l'absurde, et sont ancrés dans le féminisme et l'intersectionnalité du monde réel. Assistante sociale agréée, elle passe ses journées dans le milieu universitaire à mener des recherches pour améliorer la santé de la population.

Outre son travail actuel, elle a été coordinatrice de jardinerie, conseillère en cas de crise, animatrice de tea party, organisatrice de fêtes de la bière, agent de recensement et barmaid, entre autres. Elle a parcouru l'Europe sac au dos, effectué un stage en Afrique de l'Ouest et joué dans des pièces de Shakespeare et d'autres théâtres communautaires. Elle s'occupe d'une Petite Bibliothèque Libre, aime jardiner et faire du pain, et a déjà tenu une mouffette. Son rêve de toujours est de participer à Jeopardy.

Jessica vit dans l'ex-ville sidérurgique de Hamilton, en Ontario, au Canada, avec son compagnon et leurs deux chats noirs*.
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Source : https://www.jessicapeter.ca/about
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
On le tenait pour le Gustave Eiffel de la fleur et Sacha Guitry avait dit de lui qu'il était au pistil ce que Marie Curie était à l'atome, avec moins de danger.
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Puis ils traversèrent Trouville et roulèrent enfin, ou volèrent, sur les hautes falaises surplombant la mer. Le Docteur éprouvait une joie enfantine dans la vitesse, mais troublée et mêlée d’une sourde rage envers son comparse, cet être si complet et confiant qui était assis à ses côtés. Comme il eût été facile certainement de donner un mauvais coup de volant dans un virage et de faire s’écraser les lunettes à la mode contre un dur rocher. Il n’oubliait pas non plus qu’il portait sur lui ses petites pinces ; il n’aurait pu les oublier au demeurant. Elles se rappelaient à lui sans cesse, par la froideur de leurs lames, la rigidité de leurs poignées, à travers le léger tartan ; à chaque instant elles se faisaient plus prégnantes, plus pressantes, plus assassines. À tout moment elles pouvaient s’échapper de la prison du pantalon, sortir – et faire jaillir le sang de cette trop gracieuse carotide. Elles n’étaient point à leur place, elles n’étaient faites pour rester sagement immobiles au fond d’une poche. Elles se coulaient doucement le long de ses cuisses, remontaient, se lovaient contre lui, insinuantes, insistantes, suppliantes, lui sifflant à l’oreille de les saisir. Elles léchaient sa peau de leurs langues fourchues, les belles couleuvres d’argent ! Il jeta un œil vers sa poche, crut voir y briller quelque éclat d’écailles, y luire de mouvantes émeraudes. Cette lumière entrecoupée, clignotante, lui semblait l’appel d’un phare le guidant à travers la tempête, tentant de le sauver. Il observa son ennemi, le profil grec, le long nez fier, la beauté apollinienne, le buste de statue. Maintenant, elles frappaient en cadence ses chairs, comme pour l’éveiller de sa torpeur et réclamer leur tribut. Elles ne suppliaient plus ; elles commandaient, les cannibales de métal. Il vit la tête coupée de Diaz, l’hémoglobine projetée en tous sens, sur le volant, le fauteuil, le pare-brise, les petits tapis de sol… Sans doute aurait-elle inondé aussi la plage arrière du véhicule – et lui-même !
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Il pouvait découvrir un corps, les moindres parcelles de ce dernier, à distance, sans même l’avoir vu ni touché. Rien ne pouvait lui être dissimulé et lui échapper. S’il voulait savoir comment était faite la cuisse d’une femme au café, un cheveu d’elle suffisait. Son fessier ? Une mèche. Sa gorge ? Le moyen était le même. À quoi leur servait-il d’être vêtues, de porter robes, chandails, jupes, collants, corsets, gaines, culottes ? Immanquablement, s’il obtenait quelque substrat de leur crâne, il pouvait observer tout, aussi bien que si elles s’étaient trouvées nues devant lui, sur la causeuse du salon, debout près d’une cheminée ou arpentant les Planches, étalant au milieu du beau monde un sexe velu ou un cul malodorant. Il avait la connaissance, l’omniscience des corps féminins, lui, le gauche et pudique professeur de botanique. De surcroît, il savait les dupliquer. Mieux qu’un peintre naturaliste, mieux qu’un Rodin ou que le plus habile fabricant de poupées, il était un alchimiste capable de recréer la femelle matière. Il était presque aussi efficace qu’un Renault ou un Ford qui construisaient dans leurs usines des voitures à la chaîne ; le moyen de reproduction qu’il avait inventé lui offrait une sorte de moule dans lequel il pouvait disposer à sa guise les chairs, les pétrir, les copier – un moule à femmes.
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Après le dîner, le Professeur jeta un œil, qu’il voulait désintéressé, vers la serre – mais son œil ne pouvait l’être, tant le prodige était extraordinaire. Il accourut à ses nouvelles filles. La première, l’ancolie, portait par nature une marotte de fou remuant au gré du vent, au milieu des fleurs sauvages de la campagne. Sur celle-ci, les deux lobes représentaient deux petits seins naissants, qui avaient encore la souplesse de l’adolescence. Ils paraissaient trembler un peu sous son regard d’homme. Les pétales du jasmin s’étaient allongés en beaux doigts roses, dont le léger incarnat trahissait qu’ils travaillaient aux champs, copiaient longuement leurs lignes et passaient du temps sous l’eau. Ils s’assemblaient en deux mains jointes. Sur une grande feuille de palmier, dont les bordures semblaient avoir été déchirées, se dessinait désormais un profil de reine, de Cléopâtre, un nez long et majestueux.
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