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Citation de Laumness


Pourquoi avons-nous si peu de beauté dans nos vies ? Pourquoi les musées, avec leurs peintures et leurs statues, sont-ils nécessaires ? Pourquoi avez-vous besoin d’entendre de la musique ? Ou de lire des descriptions de paysages ? Le bon goût peut être enseigné, et il arrive qu’on l’ait naturellement, mais le bon goût n’est pas la beauté. Est-elle dans quelque chose qui a été assemblé – dans le luisant avion d’aujourd'hui, dans la compacte bande enregistrée, dans l’hôtel moderne ou dans le temple grec – est-ce la beauté de ligne d’une machine très complexe ou la courbe d’un superbe pont jeté sur un abîme ?
« Vous voulez dire qu’il n’y a aucune beauté dans ce qui a été merveilleusement assemblé et qui fonctionne parfaitement ? Aucune beauté dans un chef-d’œuvre de l’art ? »
Bien sûr, il y en a. Lorsqu’on regarde l’intérieur d’une montre, on voit sa remarquable minutie ; il y a là une certaine qualité de beauté, ainsi que dans les colonnes de marbre, ou dans les mots d’un poète. Mais si la beauté n’est que cela, elle n’est qu’une réaction superficielle des sens. Lorsque vous voyez un palmier solitaire contre le soleil couchant, est-ce l’immobilité de la palme, la paix du soir qui vous font sentir la beauté ? La beauté, comme l’amour, n’est-elle pas au-delà du toucher et de la vue ? Est-ce du ressort de l’éducation, du conditionnement, de dire : « Ceci est beau, cela ne l’est pas ? » Est-ce du ressort de la coutume, de l’habitude, du style, de dire : « Ceci est sordide, mais cela est l’ordre et l’épanouissement du bien ? » Si la beauté était du ressort du conditionnement, elle serait un produit de la culture et de la tradition, et ne serait donc pas la beauté. Si elle était le produit ou l’essence de l’expérience, alors pour l’homme de l’Occident ou de l’Orient, elle dépendrait de l’éducation et de la tradition. L’amour, comme la beauté, appartient-il à l’Est ou à l’Ouest, au christianisme ou à l’hindouisme ? Est-il un monopole d’État ou celui d’une idéologie ? Évidemment pas.
« Alors qu’est-ce que c’est ? »
Voyez-vous, Monsieur, l’austérité dans l’abandon de soi-même est la beauté. Sans austérité il n’y a pas d’amour et sans abandon de soi-même la beauté n’a aucune réalité. Nous entendons par austérité non pas la dure discipline du saint ou du moine ou du commissaire dans leur orgueilleuse négation d’eux-mêmes, ni la discipline qui leur confère un pouvoir et une notoriété – l’austérité n’est pas cela. L’austérité n’est pas rigide ; elle n’est pas l’assertion disciplinée de l’importance d’une personne. Elle n’est pas le refus du confort, elle ne fait pas vœu de pauvreté ou de célibat. L’austérité est la perfection de l’intelligence. Cette austérité ne peut avoir lieu que dans l’abandon de soi-même, ce qui ne peut se faire ni par volonté, ni par option, ni dans un dessein délibéré. C’est l’action de la beauté qui provoque l’abandon et c’est l’amour qui fait naître cette profonde clarté intérieure de l’austérité.
La beauté est cet amour où le mesurable n’est plus. Alors cet amour, quoi qu’il fasse, est beauté.
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