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Citation de Leg12


Edison avait trente-deux ans quand il mit au point l’ampoule électrique. Trente-deux ans, bordel ! La moitié de l’âge de Wayne. En songeant aux deux portraits ambivalents que l’on brossait d’Edison – un magicien visionnaire qui éclaira le monde moderne et un incomparable connard avide de louanges –, Wayne penchait de plus en plus pour le second. Aucun homme n’avait pu inventer à lui seul les industries de la musique et du cinéma, la poupée qui parle et plus de mille autres découvertes capitales. Mais combien de temps cela aurait-il demandé sans Edison ? Voilà la question. Rayez cette tête de nœud de l’histoire et les preneurs de paris qui étudient ce genre de choses vous diront que la révolution électrique aurait encore dû attendre une génération avant de voir le jour, et l’industrie phonographique sans doute davantage. Tout cela venant d’un marginal sans éducation, presque sourd, pas assez intelligent pour comprendre que les choses qu’il imaginait et exigeait de lui-même et de ses sous-fifres n’étaient pas possibles. Peut-être était-ce exactement cet ADN, une forme de bêtise typiquement américaine, que possédaient tous les géants, que ce fût Edison, Ford ou Gates. Quand on les observait de plus près, ils paraissaient moins brillants et plus bizarres, n’est-ce pas ? Et peut-être que cela ne concernait pas seulement les Américains. La plupart des innovateurs du monde entier étaient des brutes épaisses qui poussaient la société à aller de l’avant. Voilà tout ce que Wayne retirait de son exercice matinal. Aucun enrichissement intellectuel, aucune gloire, aucune révélation. Juste un arrière-goût métallique dans sa bouche de connard impatient. Terrassé par la fatigue, il raya le tungstène de sa liste. Salopard d’Edison.
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