AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Joan Bastide (25)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Que la terre nous soit légère

« Que la Terre nous soit légère » renvoie à une croyance romaine selon laquelle la terre est légère pour les morts qui ont fait le bien de leur vivant.



Ce roman m’a été proposé à la lecture par la maison d’édition « Mélanzé » que je remercie très sincèrement pour son envoi. Ma plus grande crainte en ouvrant ce livre était de ne pas entrer dans l’histoire ou qu’il me déplaise. Mais mes craintes se sont vite envolées. En quelques chapitres, l’auteur a réussi à me transporter dans son univers.

Alors, que dire, si ce n’est que c’est un très beau roman, j’ai eu beaucoup de plaisir à le lire. Beaucoup d’émotions aussi, certains passages m’ont bouleversée, révoltée.

*

Antoine est un jeune homme candide et idéaliste qui aspire à un bonheur simple. Il accepte un poste de coordinateur de projet dans une petite ONG dont le but est de contribuer au développement agricole d’un village africain. Il quitte Genève, confiant et heureux de mener une expérience enrichissante et stimulante.

Cet étranger blanc va s’intégrer dans le village, sa sympathie, sa bonne humeur et sa bienveillance l’amènent à développer des amitiés sincères et profondes, à trouver la douceur de l’amour.

Le projet est une grande réussite, au-delà de ses espérances.

Mais ce succès est aussi fulgurant qu’éphémère, et la douceur de vivre va faire place à des moments plus sombres, violents, profondément traumatisants que je vous laisse découvrir.

*

De retour en France, il entame une carrière aux Nations-Unies et gravit les échelons de manière fulgurante. Il est intéressant de voir le cheminement intellectuel de ce jeune homme, qui loin du cocon douillet de sa vie en Europe, découvre la dureté de la vie et va développer une distance critique. A cela s’ajoute les difficultés à reprendre le contrôle de sa vie et à surmonter les séquelles psychologiques de cette expérience traumatisante.

Le récit d’Alioun, quant à lui, s’apparente à davantage une quête initiatique. Il va subir de nombreuses épreuves qui vont le faire mûrir.

*

Les courts chapitres s’enchaînent sans temps mort, alternant le récit d’Antoine et celui de son ami Alioun. Les deux histoires se croisent et s’entremêlent en « une seule étoffe », n’en faisant qu’un seul récit, beau, âpre, violent. La vie est si fragile, si dure, mais aussi si belle et si précieuse.

*

Dans ce gros pavé d’environ 600 pages, on ressent l’engagement de l’auteur pour la cause humanitaire et son expérience.

De nombreuses thématiques contemporaines sont abordées, portraits d’une époque en pleine crise : les migrations et l’enfer de la route des clandestins traversant la Syrie, les enfants abandonnés ou orphelins sous l’influence de marabouts, les enfants soldats, la violence faite aux femmes, la prostitution, les Nations-Unies dont les paroles creuses, éthérées et formatées par leur vision occidentale ne tiennent pas compte des spécificités locales, les aides internationales et la question de leur efficacité, les relations des pays développés avec leurs anciennes colonies, notre rôle dans les rapports de pouvoir, l'islamisation radicale.

*

Une écriture efficace, fluide et agréable à lire.

Joan Bastide entretient le mystère par cette alternance de chapitres courts et rythmés. Le lecteur a envie de poursuivre sa lecture afin de connaître le devenir d’Antoine et d’Alioun, les deux personnages principaux pour qui on a indiscutablement de l’empathie.

*

Un premier roman ambitieux, engagé et percutant, où tristesse et espoir se fondent en une seule entité, où rage, culpabilité, haine, vengeance et résilience cimentent le destin des hommes. La voix d’Alioun résonne comme une ode pour un monde plus juste, plus fédérateur, plus bienveillant.

Une lecture que je vous conseille vivement, j’en ressors toute chamboulée. Un roman coup de poing à lire absolument. Je souhaite à Joan Bastide et à son beau roman tout le succès qu’il mérite.

*

« Le futur dépend de ce que nous faisons au présent. » Gandhi

*
Commenter  J’apprécie          262
Que la terre nous soit légère

Oui, c'est long. Et même si on aurait pu faire un poil plus court à compter des retours en France, le texte n'est jamais ennuyeux et coule paisiblement. La lecture est facile et agréable. Dans un décor d'ONG ou d'organismes Internationaux, agents du capitalisme, et peuplés de gens vils et arrogants, avec pour paysage l'Afrique heureuse mais meurtrie par la corruption et la férocité de ses dirigeants, ces pages sont une douce variation sur la quête de la justice, de la vérité et du bonheur.
Commenter  J’apprécie          150
Que la terre nous soit légère

« One good thing about music, when it hits you, you feel no pain. » Bob Marley

Antoine, jeune diplômé universitaire obtient un poste de coordinateur de projet managé par une association humanitaire.

Il est fraichement débarqué dans un village d’un « pays d’Afrique » dont il ignore tout.

Gagnant la confiance des villageois, rapidement une dynamique s’initie autour du maraichage et permet une première récolte abondante, laissant penser qu’un développement vertueux et une prospérité nouvelle sont possibles.

Célestin, un jeune instruit du village, a la soif d’apprendre et passionné par la culture occidentale, se lie à Antoine et un partage mutuel s’ancre progressivement.

Antoine n’est pas insensible à la mystérieuse et généreuse Djeneba dont son petit frère Alioun se saisie pour se rapprocher du jeune français. Ils sont issus d’une famille de griots. Lui a une voix proche du miracle lorsqu’il se met à chanter.

Le village rêve de richesse et nait la crainte des jalousies des villages environnants.

Il y a une bascule lorsqu’ Antoine se rend compte qu’il participe à une expérience de culture OGM sans recherche préalable sur la dangerosité pour l’homme.

Les mois défilent pour Antoine s’adaptant à cette vie de brousse avec simplicité, il est parfaitement intégré et son idylle secrète avec Djeneba comble son bonheur.

Mais rien n’est simple dans ces régions du monde et le chao vient aisément remplacer cette douceur si fragile. La dynamique du village se heurte à une logique de décentralisation dirigé par un pouvoir autocratique. Un satrape du pouvoir est parachuté dans le village.

Le ver est dans le fruit. La violence revêt ses habits de haines.

Célestin disparait, Antoine s’effondre. Alioun sera le gardien de la vengeance armé par son patrimoine mémoriel, sa voix et celle de ses ancêtres.

Récit sous forme de conte parfois. La poésie s’invite et adoucit l’angoisse d’une écriture au rythme changeant, m’imposant des pauses dans cette lecture comme pour contrer un pressentiment dans ce récit basculant vers un ailleurs, toujours en mouvement.

Les relations se font puis s’éloignent.

Il y a l’enfance et la rue où Alioun apprivoise codes et dangers cette nouvelle jungle aux antipodes de sa forêt d’enfance. Un air de Peter Pan.

La suite est une alternance des parcours croisés d’Alioun et Antoine, chacun pensant ne plus jamais revoir l autre. Entre désillusions et reprise en main du réel où chacun respectivement croise d’autres âmes errantes. Aicha pour Antoine, Myriam pour Alioun notamment.

Le récit nous fait faire des allers-retours entre espoir et horreur. Rien de linéaire dans ce roman où l’on navigue à travers un large panel des monstruosités humaines. Parfois des ilots de quiétude permettent une halte méritée pour nos deux protagonistes, mais souvent de courte durée avant une fuite avant.

Le passé s’entremêle au présent.

Difficile de résumer ce riche roman, cette aventure humaine que j’ai prise comme un hommage à tous ces voyageurs forcés, oubliés, cachés et méprisés dans d’ignobles généralités ou statistiques déshumanisées.

Un immense merci à Melanzé éditions pour ce cadeau et ce riche moment passé à m’émouvoir pour ces deux personnages.

PS : découverte aussi d’un artiste togolais à l’origine de cette magnifique couverture, Sitou Matthia.

Commenter  J’apprécie          141
Que la terre nous soit légère

"S'il suffisait de traverser un bras de mer pour atteindre le paradis, personne n'aurait pris la peine d'écrire la Bible ou le Coran." (P. 146)

Je ne suis pas le seul, semble-t-il, à avoir été attiré par cette proposition de lecture, proposition faite par un éditeur dont je n'avais jamais entendu parler...Proposition que j'ai presque refusé...avant de l'accepter, attiré par le résumé proposé.

Qui peut refuser un voyage en Afrique, de l'autre coté de la Méditerranée, en sens inverse, de ceux qui tentent d'atteindre le nirvana européen qui leur fait prendre tant de risques.

Antoine, jeune européen effectue sa première mission humanitaire en Afrique, dans un pays jamais nommé...il est emballé par ce projet agricole, les résultats vont au delà de ses espoirs, tout lui réussit...La commission européenne veut réaliser un reportage sur le projet....L'Europe avec un grand E est emballée, séduite

Mais patatras ! un drame le contraint à fuir.

Je ne vais pas déflorer le sujet.

D'autres aussi veulent fuir, cette Afrique, cette pauvreté, notamment Alioun un gamin...un gamin à la voix d'or. Si certains attirés par notre eldorado occidental prennent tous les risques, d'autres, occidentaux ceux là, font tout pour accroître leur richesse, sans aucun scrupule, sans aucun état d'âme, au mépris des personnes qu'ils croisent, sur le dos des Noirs qu'ils exploitent.

Mais il y a tant d'autres personnages...que parfois je me suis perdu....perdu dans certaines longueurs, heureusement je prends pas mal de notes.

Mais c'est surtout cette atmosphère, cette connaissance indéniable de l'Afrique, que l'auteur cherche à nous transmettre que j'ai apprécié et noté, bien au delà du roman.

Et au final, j'ai fait plusieurs beaux voyages, rencontré de belles personnes et certaines moins agréables, aux côtés d'un gamin qui veut fuir cette Afrique pour nous rejoindre, attiré par notre Nirvana européen, aux côtés de cet humanitaire, d'un despote, de femmes attirantes et séduisantes...

Beau voyage certes, mais un peu longuet à mon goût, prenant parfois l'aspect ces feuilletons télé après les infos, de très bons côtés, mais quelques longueurs, des retournements de situations....plus ou moins téléguidés et attendus.

Le texte est plaisant, l'auteur l'image souvent de citations, de formes de proverbes, vrais ou inventés, je ne sais pas...que j'ai eu plaisir à noter. Des proverbes pleins de bon sens. Par son métier, il connaît l'Afrique, ses problèmes de développement, ses hommes et femmes, ses dirigeants..., et surtout cette âme africaine, toujours présente dans son texte...c'est là tout l'intérêt de ce livre....tout l'intérêt de la mise en évidence de cette différence qui attire ces gamins sous nos cieux.

"...donne une mangue à celui qui a faim, il te dira merci. Apprends-lui à monter à l'arbre et il ne t'oubliera jamais."

Joan Bastide qui connaît bien l'Afrique m'a offert, un beau voyage, une belle réflexion sur notre monde et ses incohérences.

Un grand merci à Mélanzé, qui m'offrit ce roman et ce voyage : Mélanzé qui se définit comme une "Cabane d'édition" où "Littérature, poésie, essais, romans graphiques ouverts sur le monde se rencontrent dans une ligne éditoriale éclectique pour questionner notre monde en mutations."
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          110
Que la terre nous soit légère

Antoine, jeune humanitaire suisse débarque dans un pays africain. Sa mission: aider les paysans à développer leur agriculture. Ce qu’il fait avec succès. Cependant, les choses n’évoluent-elles pas trop vite? Comment gérer au mieux la situation? Comment gérer l’enthousisame des cultivateurs du village?



C’est l’histoire d’un homme qui est allé au bout de ses rêves. De ses cauchemars aussi. Il a connu l’euphorie de la réussite, de la gloire. Tout comme une descente aux enfers. Au plus profond des enfers. Antoine a vu la mort de près. Il a vu la cruauté de l’humain. La cruauté sans fonds. Celle qui est gratuite et tue avec délectation. Avec impunité. Réussira-t-il à remonter la pente? Comment se reconstruire après avoir vécu l’horreur? Y parviendra t-il? Que la terre nous soit légère aborde tous les sujets d’actualité en Afrique : les aides humanitaires inadaptées, les massacres, les enfants de la rue, etc.



Nous suivons les turpitudes d’un jeune humanitaire dont la vie bascule dans l’horreur la plus profonde. Au fil des pages et d’une lecture addictive, le lecteur découvre une histoire qui aurait pu se passer n’importe où en Afrique ou dans un pays en voie de développement. Avec un homme que rien ne prédestinait à ce destin tragique. C’est avec curiosité et la gorge nouée que nous tournons les pages. Un très beau roman écrit avec une tendre humanité ainsi que beaucoup de rudesse.
Commenter  J’apprécie          80
Que la terre nous soit légère

Très émue par ce roman qui passe nos émotions à la moulinette. Il nous plonge dans les marges du monde, ces lieux oubliés hantés par les spectres du colonialisme, des réseaux migratoires, et de la mondialisation débridée.

Le personnage d'Alioun, petit griot courageux parti à l'assaut de l'Europe, est tellement attachant. Les personnages sont profonds et dynamiques, même ceux qui n'apparaissent que brièvement. Dès les premières pages, on se laisse prendre par les tournures romanesques portées par une plume simple, incisive et parfois profonde. Jusqu'à la dernière page, on est tenu en haleine grâce aux nombreux retournements et aux contextes très bien documentés. Vraiment une belle découverte !
Commenter  J’apprécie          70
Que la terre nous soit légère

Un roman qui se tient d'un bout à l'autre, entre dégoût de l'homme et de sa voracité sans limites du côté de ceux qui ont l'argent et le pouvoir, et l'empathie envers ceux qui voient leur monde s'écrouler alors qu'ils y vivaient heureux.

En filigrane, une critique du monde humanitaire qui oscille entre trouver des financements, donner des priorités à la misère des uns contre celle des autres, leur impuissance face aux politiques extérieures et à la violence intérieure et les gens qui s'y perdent jusqu'à devenir fous.

Beaucoup de sujets dans ce roman foisonnant, une écriture qui fait la part belle aux portraits et un sujet bien maîtrisé, mais il y a quelque chose de naïf qui confère parfois aux clichés (que j'imagine inévitables quand on traite ce genre de sujet complexe).

Néanmoins, ce gros roman se dévore facilement.

Commenter  J’apprécie          60
Que la terre nous soit légère

C'est toujours avec un peu d'appréhension que l'on s'attaque à un roman d'un auteur et d'une maison d'édition inconnue. C'est toutefois la couverture qui a attiré mon oeil. Et pour une fois, j'ai bien fait de m'aventurer hors des sentiers.

Quand Antoine arrive dans un petit village d'un pays d'Afrique (qui n'est pas nommé) pour effectuer sa première mission humanitaire, il tombe sous le charme de ce monde nouveau, et de l'une de ses habitantes. Mais la lune de miel tourne court quand le projet échoue et que sonne la répression d'un gouvernement aux ordres d'un vieux dictateur typique de la France Afrique.

Forcé de fuir, Antoine n'aura plus d'autre quête que celle d'essayer d'oublier. En paralèle de ce parcours qui l'aménera à grimper les échelons de l'ONU, le petit Alioun, jeune frêre de la femme qu'il a aimé, prend le chemin de l'Europe sur les chapeaux de roue pour trouver la vengeance. Dans une épopée initiatique époustouffante, il traverse le continent, ses joies, ses larmes et ses situations dramatiques.

Un récit qui m'a ému, mis en colère contre ce monde, fait naitre l'espoir et même m'a fait rire.

Je souhaite à cet auteur de trouver la reconnaissance qu'il mérite. Et je me réjouis de découvrir ses prochaines oeuvres.

Commenter  J’apprécie          60
Que la terre nous soit légère

Belle surprise. Découvert par une amie qui l'a trouvé dans une boîte à livres. venant d'une maison d'édition inconnue, j'étais dubitative. Mais l'auteur à vite su m'embarquer dans son Afrique à la fois réaliste et mythique, et qui, malgré le fait qu'il le nomme pas les pays, m'a semblé bien se tenir à l'écart des clichés collés au continent. Je lui tire mon chapeau d'avoir su me tenir en haleine, moi qui ne lis pas souvent des romans aussi épais. Je ne me suis jamais ennuyée. L'univers est riche. On passe d'un pays à l'autre. On découvre des lieux, des personnages, des bouts d'histoire. Je trouve qu'il mérite vraiment d'être plus connu.
Commenter  J’apprécie          60
Que la terre nous soit légère

Que la Terre nous soit légère vous plonge dès les premières pages dans un paysage aux couleurs ocres et terre de sienne, les parfums du continent africain viennent titiller le lecteur. La plume de Joan Bastide est un pinceau qui dessine un roman graphique, beau et dur à la fois. Un conte cru et réaliste porteur d’espérance dont la lecture est passionnante. Que la Terre nous soit légère devrait être sur tous les rayons des étudiants en relations internationales, des altermondialistes, des bobos aux café latte de soja équitable, des vissés sur leur fauteuils en cuir des hautes tours des private equity. A mettre entre toutes les mains, un must-read !
Commenter  J’apprécie          60
Que la terre nous soit légère

Trop bien. Deja que me faire lire un livre est un exploit. mais alors un livre de 600 pages, je vous dit meme pas. C'est ma mere qui me l'a passé. Je l'ai lu en moins d'une semaine. J'ai adoré. L'histoire est trop bien et on se s'ennuie jamais. J'ai trouvé bien ecrit, surtout de maniere simple et pleine d'images. J'ai trop envie de le voir en serie sur Netflix Lol.
Commenter  J’apprécie          50
Que la terre nous soit légère

Quelle merveille !

Un véritable talent de conteur, au niveau de celui d'Alioun le chanteur qui bouleverse les coeurs et les âmes.

Une connaissance profonde et incisive des systèmes de l'aide humanitaire, des implications politiques et économiques en Afrique.

Des protagonistes tellements vivants, avec des destins exceptionnels, décrits avec beaucoup de profondeur, d'humour, et d'amour.

Un bijou de littérature.

A découvrir absolument !
Commenter  J’apprécie          50
Que la terre nous soit légère

J'ai pris peurs lors des premiers chapitres que j'ai trouvés un peu verbeux et sans signe d'intrigue. Un jeune type qui arrive en Afrique, façon récit de voyage, mais sans le talent de Bouvier ou Tesson. Mais avant que j'aie le temps de m'en rendre compte, j'avais soudain terminé la première partie. Dès l'entrée en scène de Célestin, un Steve Hurkle version brousse, j'ai enchaîné les chapitres sans plus pouvoir m'arrêter. Jusqu'au dénouement - par ailleurs assez magistral - le livre ne cesse de gagner en intensité et en profondeur. Il commence sur un personnage principal -Antoine, jeune humanitaire un peu naïf. Puis il embarque Alioun, petit griot tropical dans un jeu de miroir avec Antoine. Puis rentrent en scène un professeur cynique rempli de remords, une jeune avocate brillante et bien d'autres, avant de finir en véritable roman choral (et fleuve). Ça m'a fait penser à une symphonie classique, qui commence sur un coup de triangle et finit avec des sections de cordes et de vents à décoiffer une marquise...

Le style n'est pas exceptionnel, mais pas mauvais du tout. ll est simple. Direct. Finalement efficace. On dénichera quelques belles trouvailles tout de même. Mais au final, la puissance de l'histoire se suffit a elle-même, et justifie la sobriété de la plume.

Les personnages, même les simples figurants, sont justes, attachants et déroutants. Je ne suis pas près d'oublier le petit Alioun, dont j'aimerais tant entendre la voix qui semble faire des miracles.

Il y a un côté conte pour toute la partie africaine, surtout a travers le personnage d'Alioun, qui est accompagné dans son épopée par ses ancêtres qui lui parlent depuis l'au-delà, sa rencontre avec le grand marabout aux pouvoirs impressionnants, et surtout son don musical qui parvient à influer le cours des choses - et presque même la forme de l'univers...

Peut-être pas un livre tout public, puisqu’il est quand même dur, qu’il traite de sujets difficiles, et qu’il se passe en partie en Afrique. Mais pour toutes celles et ceux qui s’intéressent à l’histoire en marche, à l’ailleurs et qui veulent renouer avec la tradition des romans fleuves et épiques, je vous le conseille vivement.





Commenter  J’apprécie          40
Que la terre nous soit légère

Une connexion avec mes souvenirs de plénitude: l'Afrique révélée avec ses forces et ses mystères, ses tragédies impliquant de grands groupes industriels/ Ce roman a suscité en moi beaucoup d'admiration pour #JOAN BASTIDE#; un roman qui sait toucher le cœur avant la tête et replace l'humain dans sa force et aussi sa beauté au cœur d'une géopolitique dominée par des intérêts économiques grandissants: j'en ressors émue, interpellée avec l'envie de diffuser ce livre notamment auprès des jeunes;

Un roman qui s'est aussi transformé en roman policier, pour moi dans les 200 dernières pages, palpitantes.

Un roman léger par sa fluidité d'écriture qui me rappelle #petitpays# à quand l’adaptation au cinéma??? MERCI JOAN j'attends la suite et contribue à la diffusion, petit pas après petit pas.
Commenter  J’apprécie          40
Que la terre nous soit légère

Quelle claque! Quel voyage!

Je suis d'habitude un très mauvais lecteur, mais celui là je l'ai dévoré en trois jours. Il y a tout dedans. De l'aventure, de l'amour, de la géopolitique, de la musique, du suspens, des rebondissements. L'écriture est simple et fluide. Au passage, j'ai appris plein de choses. L'histoire est super prenante. Et la fin m'a retourné la tête. Je ne m'en suis pas encore tout à fait remis... Franchement, je vous conseille de le lire au plus vite.
Commenter  J’apprécie          40
Que la terre nous soit légère

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire au début. Mais à partir du 4 ou 5 ème chapitre, je n'ai plus pu le lacher. J'ai meme presque fait une nuit blanche pour le terminer. Ca faisait longtemps que ca ne m'était pas arrivé.

C'est très bien documenté, notamment sur les dessous de l'humanitaire et la crise des migrants. C'est un premier roman ambitieux. Il couvre un grand nombre de themes. Probablement trop pour etre pertinent partout, mais j'ai trouvé en général de la justesse et de la profondeur dans la manière de les aborder. Et ce personnage d'Alioun, qui, du haut de ses 10 ans part pour l'Europe, est tellement attachant. Bien sur, on pourra souligner les défauts d'un premier roman, mais je ne vais pas pinailler la dessus. J'ai passé un excellent moment.

Commenter  J’apprécie          40
Que la terre nous soit légère

Trouvé dans une boîte à livres pendant mes vacances. Apparemment, l'auteur les dépose avec un petit mot partout où il passe. Charmé par cette idée originale, je me suis lancé à la conquête de ce livre de plus de 600 pages. Au début, l'histoire commence tout doucement avec l'arrivée d'Antoine, un jeune humanitaire, dans un pays d'Afrique qui n'est pas nommé. S'entame alors une lune de miel qui dure jusqu'à un drame que je ne peux pas révéler sans spoiler. A partir de là, on le suit dans son retour en Europe. En parallèle, on accompagne aussi un garçon africain, Alioun, qui remonte vers l'Europe. Il chante merveilleusement bien. Il lui arrive d'innombrables aventures palpitantes. Très vite, je me suis retrouvé pris par ces destins exceptionnels, qui prennent parfois l'allure revendiquée du conte. J'ai refermé le bouquin chamboulé et vraiment ému. On ne s'ennuie jamais. Ce n'est pas une écriture très élaborée. Les phrases sont courtes et le langage simple et direct. L'histoire est portée par un vrai souffle qui maintient l'attention éveillée et l'envie de tourner la page.

Bref, une très belle découverte que je vous recommande vivement.
Commenter  J’apprécie          40
Que la terre nous soit légère

super bouquin!
Commenter  J’apprécie          40
Que la terre nous soit légère

Écriture simple, juste, fluide. On ne s'ennuie jamais, car les aventures d'Antoine et Alioun nous tiennent en haleine, de l'Afrique à la Suisse, en passant par Marseille... Un premier livre prometteur à lire absolument.
Commenter  J’apprécie          40
Que la terre nous soit légère

Destins croisés de deux personnages attachants. Alioun, petit garçon doté d'un don fantastique pour la musique. Antoine, jeune humanitaire désabusé qui essaie de donner du sens à sa vie après avoir été témoin d'un drame atroce.

L'écriture est simple, précise et efficace. Les chapitres courts rendent la lecture de ce pavé rapide, et l'évolution de l'histoire pleine de retournement fait que l'on ne voit pas passer les 584 pages.

Le livre est dur, mais beau. Il aborde des thèmes actuels avec une grande justesse: immigration, rapports post-coloniaux, violence faite aux femmes, passage à l'age adulte. On s'attache beaucoup aux personnages, que l'on suit sur une dizaine d'années. Je suis tombée dessus par hasard, à travers une amie, et je n'ai pas pu le lâcher.
Commenter  J’apprécie          41




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Auteurs proches de Joan Bastide
Lecteurs de Joan Bastide (34)Voir plus

Quiz Voir plus

Karine Giebel ou Barbara Abel

Je sais pas ?

Karine Giebel
Barbara Abel

10 questions
57 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}