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Citation de missmolko1


Elle était partie au premier mois du printemps et la campagne offrait à ses yeux un paysage dont les splendeurs rendaient moins pénible son voyage. Les cerisiers laissaient éclater leurs milliers de pétales blancs. Les iris poussaient en plein milieu des champs parmi les mauves musquées et les campanules blanches à larges fleurs. Les paulownias bordaient les chemins de leur insoutenable violet-pourpre qui envahissait les pupilles de Yasumi de l’aube au crépuscule. De multiples parfums arrivaient à ses narines. Le matin, elle les percevait légers et frais tandis que le soir, ils se faisaient lourds et agressifs.

Oui ! Yasumi avait choisi le printemps pour ne pas se retrouver sur une route maussade. Le ciel éthéré lui porterait chance et les hirondelles qui striaient l’espace en poussant leurs cris aigus lui montreraient le chemin.

Mais avant de quitter sa province de Musashi, au nord-est du Japon, Yasumi avait longuement réfléchi et, hirondelles ou non, elle savait comment s’y prendre. En deux jours, elle avait tout calculé de sa longue route. Il en était de même pour les nombreux arrêts qu’elle avait envisagés pour effectuer quelques menus travaux qui l’aideraient à survivre.

Ainsi, elle savait qu’elle passerait chez Sumeko, le fils d’un paysan qu’elle connaissait depuis son enfance et dont le père livrait le riz à son oncle au début de chaque pluie d’automne. Et elle s’arrêterait quelques jours chez son amie Mitsuka, une fille de pêcheur qui n’hésiterait pas à l’héberger le temps qu’elle reprenne des forces. Si tout allait bien, elle serait peut-être aux portes de Kyoto quand la neige commencerait à tomber.
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