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Critiques de Joe Colquhoun (30)
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La grande guerre de Charlie, Tome 3 : 17 oc..

Charly Bourne né en 1900, en mentant sur son âge, s‘est engagé à seize ans et depuis son arrivée en France il combat autour de la Somme. Dans ce troisième volume qui couvre l’automne et l’hiver 1916-1917 un cran supplémentaire est franchi dans l’horreur avec l’usage devenu systématique des gaz, l’emploi ponctuel de l’aviation pour bombarder les tranchées et la brutalisation imposée par un colonel allemand qui a servi sur le front russe. Parues à l’origine dans la revue "Battle" l’ensemble de ces bandes devraient donner lieu à la parution de 10 volumes. Le scénariste se centre sur le vécu des soldats comme à son habitude, toutefois il approche dans ce troisième tome de façon importante la façon dont les soldats en permission rendent compte à leur proche de la teneur du conflit. Il continue par ailleurs à évoquer la teneur du courrier que les tommys envoient à leur famille. Des précisions documentaires sur les faits mis en scène dans la fiction et un développement de quatre pages sur les bombardements subis en grande partie du fait des zeppelins terminent ce volume.
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Johhny Red, tome 1 : L'envol du faucon

Voici une bande dessinée qui permet de découvrir la Seconde Guerre mondiale du côté russe, mais aux côtés d’un pilote anglais. Comme on n’est pas à une surprise près, on y rencontre aussi des cavaliers russes blancs (partisan du retour d’un tzar) au service de l’Allemagne.



Joe Colquhoun est connu comme le dessinateur de "La Grande Guerre de Charlie" (voir à ce propos le lien La guerre de 14 dans la BD), une très bonne série qui demande des références culturelles un peu solides et présente des scènes de violence trop réalistes pour convenir à un lectorat de moins de 14 ans. Ici le réalisme des scènes présentées est fort mais les luttes au corps à corps sont nettement moins nombreuses, les morts succombent rapidement sans la dose de souffrance trouvée dans "La Grande Guerre de Charlie" et le pilote anglais est doté de qualités héroïques qui portent bien le récit auprès d’un jeune lectorat. Dans ce premier tome de "Johnny Red", c’est la question du siège de Leningrad qui est posée, à la fin de l’année 1941.



L’ensemble de la série couvrira la période 1941-1945. Cette approche de la Seconde Guerre mondiale en suivant les combats sur le front de l’Est, peu traitée dans la BD, est particulièrement intéressante et s’appuie sur une solide documentation.




Lien : http://crdp.ac-amiens.fr/cdd..
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La grande guerre de Charlie, tome 7 : La gr..

Ce tome comprend 29 épisodes 3 à 4 pages initialement parus hebdomadairement dans le magazine "Battle Picture Weekly", en 1982. Le scénario est de Pat Mills, et les dessins en noir & blanc de Joe Colquhoun. Il comprend également une introduction de Steve White sur les mutineries dans l'armée française en 1917. Il comprend également la reproduction des paroles de la chanson de Lorette (vraisemblablement écrite par Paul Vaillant-Couturier), ainsi qu'une page de résumé, et 6 pages d'annotations de Pat Mills.



Épisodes 1 à 8 - Ulcérés par les conditions de vie dans le camp d'entraînement d'Étaples, les soldats britanniques décident de se mutiner contre la hiérarchie en place. Certains s'en prennent aux gradés, d'autres saccagent du matériel, d'autres enfin s'assoient en refusant d'obéir aux ordres. Le haut commandement essaye de trouver rapidement des solutions, avant que les allemands n'aient vent de la situation. Épisodes 9 à 23 - Une fois la situation réglée, Charley Bourne prend la décision de se porter volontaire pour être brancardier.



Épisodes 24 & 25 - En 1982, le vétéran Fred Green se rend au mémorial de la Grande Guerre à Ypres, pour voir s'il peut trouver une trace du soldat qui l'a sauvé dans les tranchées (Charley Bourne). Épisodes 26 à 29 - Le 18 novembre 1917, 476 chars anglais participent à la première offensive de la bataille de Cambrai. Bourne est à l'arrière entre 2 vacations dans les tranchées.



Le tome précédent s'était terminé sur la mise en scène époustouflante de la montée du mécontentement des soldats au camp d'entraînement à Étaples, mettant en évidence la fragilité de l'autorité des officiers et de l'organisation militaire. C'est donc tout naturellement que le lecteur assiste aux actes de mutineries au sein de l'armée anglaise.



Pat Mills fidèle à son parti pris, utilise une narration au niveau de Charley Bourne et des actions de soldats. Il limite les réactions et les décisions de l'état major à 2 ou 3 cases. D'un coté il respecte la logique interne de son récit ; de l'autre il se prive d'exposer les rouages internes d'une hiérarchie devant répondre à l'attente des troupes au plus vite (avant que le camp adverse n'ait vent de la mutinerie et n'en profite pour reprendre l'avantage). La suite d'actes de rébellion laisse également une impression déconcertante d'actions désordonnée, sans objectif clair. Si le lecteur peut imaginer que les mutins ne disposaient pas d'une organisation en bonne et due forme, un commentaire explicite et didactique aurait été le bienvenu.



Colquhoun conçoit une mise en scène permettant de se rendre compte des mouvements de foule composée de soldats, de la peur mêlée d'incrédulité des officiers, et de l'indécision d'une partie des troupes. Dans les commentaires, Mills se félicite d'avoir pu rendre hommage à Percy Toplis, l'un des meneurs de la vraie mutinerie, et il reste curieux des documents d'archive qui seront rendus publics en 2017 sur le sujet.



Dès le début de la deuxième partie, Pat Mills annonce la couleur : 80% des brancardiers n'ont pas survécu à leur tâche, à comparer à un pourcentage de tués de 35% pour les soldats. Et pourtant l'intention de Mills et Colquhoun n'est pas de peindre une fresque de blessures et souffrances au travers des interventions des brancardiers. Ils s'attachent plutôt à montrer en quoi leurs interventions sont rendues encore plus difficiles par la boue, et le manque de médicaments. Ils montrent comment se développe un trafic odieux autour du manque de morphine.



Le scénario intègre le dilemme moral qui se pose à Bourne quand il devient responsable d'un prisonnier allemand. Page après page, Colquhoun fait des merveilles pour rendre compte du bourbier entre les tranchées, ravagé par la mitraille, pour rendre compte de l'angoisse des espaces à découvert, des platelages de bois plus ou moins stables, des barbelés dressés en travers de la progression des soldats, de l'angoisse face au gaz, et de la normalité de chaque individu. À nouveau Mills et Colquhoun rendent palpable les horreurs et la vie de tous les jours sur le champ de bataille, sans se reposer sur des clichés, avec un point de vue personnel qui implique le lecteur, sans le faire ressentir de la culpabilité, sans avoir recours à des images chocs pour provoquer la pitié ou l'effroi. Il y a quand même la description d'une authentique transfusion sanguine qui fait froid dans le dos.



Et puis arrivent les 6 pages les plus intenses, les plus chargées émotionnellement, sans aucun combat, en 1982. À nouveau Mills et Colquhoun misent sur la sobriété pour évoquer le devoir de mémoire d'un monsieur ayant été secouru sur le champ de bataille par Bourne quand il était brancardier. La simplicité et l'évidence de ce passage m'ont ému aux larmes (malgré le décalage entre l'apparence du monsieur et son âge probable). Il ne s'agit pas de plausibilité (Colquhoun a du mal à rendre l'âge de ces vénérables vétérans). Il ne s'agit pas d'émotion exagérée. Il ne s'agit même pas de mise en abyme : Mills et Colquhoun écrivant des épisodes où un vétéran rend hommage à un brancardier, dans une série où ils rendent eux-mêmes hommage aux soldats de la Grande Guerre. Il s'agit juste d'une scène de remerciement honnête et sincère, d'une quête spirituelle des plus pragmatiques trouvant son aboutissement, en toute simplicité à la fois pour le texte et pour les images.



Le tome s'achève avec une nouvelle bataille où l'armée anglaise déploie un armement qui change la face du combat. À nouveau le lecteur peut apprécier l'intelligence de Pat Mills qui évoque un fait historique avéré (la Bataille de Cambrai), en étant assez fin pour ne pas essayer de faire croire que son héros était de tous les combats. Les dessins de Colquhoun rendent bien compte du dispositif mis en oeuvre pour faire franchir les tranchées par les chars anglais. Comme à leur habitude, ils ne glorifient pas l'avancée de ces machines de guerre. Ils ont la présence d'esprit de profiter de cet épisode pour mettre en évidence la futilité des opérations menées par les soldats à pied. Même dans la victoire, la Guerre reste une horreur sans nom.



Après une première partie qui soufre un peu de l'approche narrative de Mills (au niveau du soldat), le récit ramène le lecteur au plus près du terrain et des tranchées, avec un nouveau point de vue, toujours édifiant sans pédagogie lourdaude, et sans jouer sur la sensiblerie tire-larmes. Mills & Colquhoun atteignent des sommets de sensibilité et d'intelligence avec 2 épisodes se déroulant à Tyne Cot en 1982, entre Ypres et Passendale. Le retour sur le champ de bataille n'en est que plus dur, avec un autre point de vue pertinent.
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La grande guerre de Charlie, Tome 5 : Les t..

Le scénario est de Pat Mills, et les dessins (en noir & blanc) de Joe Colquhoun. Il regroupe 27 épisodes comprenant 3 ou 4 pages couvrant la période d'avril et mai 1917. Comme dans les tomes précédents, les pages initialement en couleurs sont reproduites en couleurs (alors qu'en VO elles sont en noir & blanc). Le tome comprend également 4 pages de postface donnant des détails sur la vie des tranchées, un résumé en 1 page, et 7 pages de commentaires de Pat Mills en fin de volume.



Les 2 premiers épisodes se passent à Londres pour la fin du séjour de Charlie Bourne chez lui, et une nouvelle arnaque d'Oiley Oliver (son beau frère). Puis Charlie rejoint son unité sur le front des Flandres, au saillant d'Ypres, sous le commandement du sergent Bill Tozer. Il découvre que certains vétérans (soldats présents dès le début des hostilités) éprouvent du mépris pour les plus jeunes appelés qu'ils considèrent comme des planqués, et à qui ils le font bien sentir. Il découvre également que son unité est sous la responsabilité du Capitaine d'Arcy Snell, un anglais snob de la classe supérieure de la société, et traitant les soldats comme de la chair à canon bon marché, indigne de sa considération. Bourne va apprendre pourquoi Harry creuse des trous en cherchant Dobo dans une forêt. Pendant un temps, Bourne va faire partie des aides de camp de Snell, avec une corvée d'eau à la pompe éprouvante (sous les balles ennemies). Puis la compagnie rejoint le front proprement dit après une marche éreintante.



La postface donne le ton sur les conditions de vie des soldats dans les tranchées : de la baisse de la qualité de la nourriture au fur et à mesure de l'avancée de la guerre, à la maladie baptisée "pied de tranchée" (une maladie ulcéro-nécrotique due au gel et à l'humidité), en passant par l'omniprésence des rats, l'hygiène douteuse, et les difficultés d'approvisionnement en eau.



L'épilogue à Londres rappelle qu'il n'y a pas de limite pour abuser de la crédulité des individus, en temps de paix comme en temps de guerre. L'arnaque montée par Oiley est d'autant plus méprisable qu'elle dépouille des mères déjà dans le besoin. Pour le retour sur les champs de bataille, Pat Mills a préparé plusieurs nouveautés pour Charlie Bourne et pour les lecteurs. Ses commentaires en fin de volume évoquent les recherches qu'il a effectué à l'époque (sans internet, mais à partir de récits de témoignage devenus pour certains introuvables). C'est ainsi que le lecteur retrouve la structure qui fait la force de la narration : un mélange bien dosé entre comédie dramatique (au travers des comportements et des réactions des personnages), description de la guerre de 14-18, et répétition de l'architecture sociale.



Le lecteur retrouve donc Charlie, ainsi que 2 ou 3 de ses anciens compagnons d'armes, son sergent et le terrible capitaine Snell. Pat Mills garde bien en tête que Charlie n'est pas un héros gonflé à la testostérone et n'attendant que le combat pour montrer sa valeur. Il reste un individu courageux avec des valeurs morales solides (prêt à défendre un camarade maltraité par plus fort que lui). Mais c'est aussi un individu qui connaît la peur, la colère face au mépris et la réalité des risques encourus sur le champ de bataille. Une émotion authentique se dégage lorsque Bourne aide son sergent mal en point pendant la marche forcée, avec le risque pour ce dernier de perdre son grade. Les retrouvailles avec le cheval Warrior sont tout aussi émouvantes à leur manière.



Dans ses commentaires, Mills reconnaît que le temps a effacé en lui la certitude de l'authenticité de chaque détail ou anecdote figurant dans ces épisodes. Il est vraisemblable que la partie de cricket a été inventée de toute pièce (et encore il fallait bien occuper les longues périodes d'attente dans les lignes arrière). Par contre il est certain que l'idée de payer pour essayer d'attraper la rougeole est authentique. Quoi qu'il en soit, le lecteur a de nouveau l'impression d'être mêlé à la troupe, de saisir la nature quotidienne des dangers et de souffrir des conditions de vie aux cotés de Charlie. En outre il est facile de reconnaître les éléments historiquement authentiques (tel le passage sur la censure du courrier écrits par les soldats).



À nouveau, Mills introduit dans son récit la notion de structure de classes sociales. Il ramène le personnage de Snell, capitaine aristocrate, à la suffisance et au mépris insupportables. Comme précédemment, ce personnage semble caricatural. Mais au fil des pages, le lecteur finit par accepter qu'un représentant de la classe dirigeante puisse avoir voulu maintenir un certain standing et des privilèges au prix de risques supplémentaires pour ses soldats. Mills avait déjà rappelé dans un tome précédent les modalités brutales de maintien de la discipline au sein des troupes. Petit à petit l'attitude hautaine de Snell devient de moins en moins improbable, et de plus en plus possible. Certes Mills en a fait un individu insupportable (avec une exigence tellement déraisonnable qu'elle demande trop de crédulité de la part du lecteur, lorsqu'il exige de l'eau pour son thé), mais finalement son comportement correspond aux obligations de ses fonctions. Il est possible de finir passer outre ce personnage un peu caricatural, quand on découvre les autres rapports sociaux décrits. Mills ne limite pas cette composante à une lutte des classes réductrice entre soldats issus du prolétariat et commandement issu de l'aristocratie. Il montre également qu'au sein des troupes, ce n'est pas la franche camaraderie (en particulier entre les vétérans et les bleus). Il atteint un niveau encore supérieur dans la mise à nu des rapports dans cette image des généraux avec leur jumelle, sur une colline examinant le terrain du prochain champ de bataille. Dans le flux de la narration, cette image paisible expose l'horreur de ces prises de décision, d'envoyer les soldats au combat, et à la mort. Difficile de ne pas penser alors à ces généraux tenant littéralement la vie de leurs hommes entre leur mains décrits dans la chanson War pigs de Black Sabbath.



Cette image constitue également un bon exemple de la qualité des illustrations. Joe Colquhoun évite de dramatiser l'image avec des postures exagérées pour les généraux et un angle de vue alambiqué. Il se contente de représenter 3 hommes ordinaires dans leur uniforme (le plus vieux s'aidant dans la marche avec une canne) et fixant un point invisible à l'horizon. Cette approche pragmatique rend cette image encore plus évocatrice, plus plausible. Le scénario de Pat Mills comprend des séquences plus diverses que dans les tomes précédents, et Colquhoun semble capable de tout dessiner avec le même niveau de crédibilité et de détails. Lorsqu'il dessine la séquence de l'arnaque d'Oiley, la décoration de l'appartement (manteau de cheminée, chaises robustes et simples) donnent l'impression d'être dans un intérieur d'époque. Il est tout aussi habile à dessiner l'intérieur surchargé des abris dortoirs dans les tranchées. À nouveau Cloquhoun se révèle un dessinateur impressionnant par sa capacité à rendre compte de l'omniprésence de la boue qui colle. La scène se déroulant dans un café à coté de la gare retranscrit avec fidélité les tenues des serveurs, mais aussi la tension qui monte entre Charlie et l'un d'eux. D'une manière générale, Colquhoun dessine des expressions sur les visages réalistes, qui transcrivent les émotions des personnages. Enfin il est aussi à l'aise dans les passages humoristiques (le cuistot de Snell se vengeant en préparant un ragoût au rat) que dans les passages les plus lugubres (le champ de batailles avec des fusils plantés pour indiquer la position des cadavres).



Comme dans les tomes précédents, le lecteur peut parfois râler du fait du découpage en séquence de 3 ou 4 pages, avec une cellule de texte rappelant ce qu'il vient de lire. Mais de séquence en séquence, il se trouve transporté aux cotés de ces soldats ordinaires dans une société complexe, au milieu d'une guerre atroce et aveugle.
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La grande guerre de Charlie, tome 1 : 2 jui..

Bon alors voilà donc la BD anglaise légendaire sur la Grande Guerre.

Faut reconnaître, c'est pas mal fichu. Le scénariste s'est beaucoup documenté et il a des anecdotes savoureuses, comme ce fameux "Smith 70" qui chauffe l'eau du thé dans sa mitrailleuse Vickers.

Il a aussi le mérite d'avoir choisi comme principal héros (le fameux Charley) un gars "pas fûte fûte", ce qui était bien plus répandu que les intellos sur le front, et on a tendance parfois à l'oublier.

Le côté le moins crédible du scénario, c'est peut-être cette nécessité de faire en sorte que quelques Tommies connaissent nommément et personnellement quelques "fritz", avec la volonté de part et d'autre de les retrouver pour se venger d'une fois sur l'autre. Mills a sans doute fait ça pour encourager son lecteur à lire la suite puisque cette BD sortait de façon épisodique. C'est assez peu conforme au terrible anonymat de cette guerre, très bien dépeint par Tardi, où il y avait un brassage constant d'hommes et où l'on changeait constamment d'opposants à l'issue des morts, des blessures et des mouvements de troupes incessants.

Le dessinateur est une pointure, c'est indéniable, même si c'est pas toujours facile de s'habituer au noir et blanc et à ces grands à-plats de noir quand on a toujours été abreuvé, comme moi, à la BD couleur. À certains moments, Mills lui en demande trop dans une seule planche et ça devient très – trop – chargé, comme il le reconnaît lui-même dans les pages de notes du scénariste en fin d'ouvrage, qui sont d'ailleurs très éclairantes et intéressantes à lire.

Le côté "épisodique" est parfois agaçant, ramené à ce format "intégrale", puisque chaque épisode fait trois pages et que le cliffhanger final est rappelé au début de l'épisode suivant.

Enfin, je trouve que les couleurs criardes des couvertures de ces intégrales ne sont pas forcément des plus heureuses.
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La grande guerre de Charlie, tome 1 : 2 jui..

Charley’s War est un chef-d’œuvre de la bande dessinée britannique, paru sous forme d’épisodes dans la revue britannique Battle entre 1979 et 1986. Excepté quelques épisodes publiés dans les magazines “Bengali” et “Pirates”, cette histoire réalisée par Pat Mills et dessinée par Joe Colquhoun n’avait pas encore réussi à franchir la Manche. Grâce au nouveau label Delirium, fruit d’une collaboration entre les éditions Ça et Là et 360 Media Perspective, c’est maintenant chose faite… et de bien belle manière !



Alimentée par des faits authentiques, ce récit qui traite de la guerre 14-18 invite à suivre les aventures de Charly Bourne : un jeune « Tommy » de 16 ans qui, en mentant sur son âge, se retrouve au front, à quelques jours de la terrible bataille de la Somme. Le fait de suivre les pas de ce jeune britannique un peu stupide, mais courageux et foncièrement bon, permet non seulement de plonger le lecteur dans le quotidien de la Première guerre mondiale, mais surtout de lui faire découvrir le point de vue anglais.



Si ce premier tome, qui se déroule entre les mois de juin et août 1916, commence de manière assez décontractée, sur un ton plutôt humoristique, les horreurs du front ne tardent pas à rattraper ce jeune volontaire. Du sacrifice souvent inutile de milliers d’hommes à l’insalubrité des tranchées, en passant par les snipers, les attaques au gaz et les ordres irréfléchis, Pat Mills montre les horreurs de cet affrontement et dénonce l’atrocité et l’injustice de tous ces meurtres.



Si le réalisme de ces scènes tirées de faits réels impressionne, c’est surtout l’humanité dégagée par cette œuvre qui fait mouche. Au sein de la Grande Histoire, Pat Mills invite en effet à découvrir les petites histoires de simples soldats. Des sentiments de « Papy », venu venger ses deux fils morts au combat, à la folie de « Solitaire », traumatisé par les atrocités de la guerre, en passant par les lettres envoyées par Charlie à sa famille, l’auteur soigne le développement psychologique de ses personnages.



Le graphisme noir et blanc de Joseph Colquhoun fourmille de détails et contribue également à dépeindre le quotidien des tranchées avec énormément de réalisme.



Bref, ruez-vous sur cette série prévue en une dizaine de tomes, à raison de deux titres par an, car c’est du tout bon !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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La grande guerre de Charlie, Tome 3 : 17 oc..

Charlie Bourne se retrouve dans les tranchées de la grande bataille de la Somme. Les allemands tentent une percée et les anglais sont débordés de tous les côtés, la fin semble proche pour tous. Le désespoir est présent dans le camps britannique et Charlie Bourne en héros essaie encore de tirer son épingle du jeu.

Le scénario de Pat Mills est très détaillé et essaie d être au plus proche des événements historiques, il nous parle aussi des bombardements allemands sur l Angleterre grâce au zeppelins. Graphiquement le trait de Joe Colquhoun est assez exceptionnel avec un encrage très détaillé et au gros travail sur le noir et le blanc. Un très bon moment, avec un graphisme un peu daté mais tellement pointu.
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La grande guerre de Charlie, Tome 10 : La D..

Il s'agit du dixième et dernier tome de la série. Ce tome contient une introduction de 10 pages écrites par Steve White, exposant le contexte des aventures de Charley Bourne en 1918, le détail de l'épidémie de grippe espagnole de 1918/1919, les derniers morts avant l'armistice, et le prix en vie humaine à l'issue de la Grande Guerre. Il y a ensuite une page de résumé succinct des précédents volumes. Les bandes dessinées de Charley se composent de 33 épisodes de 3 pages chacun, initialement parus en 1984/1985 dans le magazine "Battle Picture Weekly".



Épisodes 1 à 10 - Maintenant caporal, Charley Bourne continue de se battre en France, cette fois-ci aux côtés de l'armée des États-Unis. Il est toujours sous le commandement du capitaine Snell. Bourne est fait prisonnier par les allemands et il se retrouve dans un camp prison. Il a la surprise de découvrir que son cousin Jack est prisonnier dans le même camp. Ils sont devant un dilemme délicat : chercher à s'évader et risquer que leurs geôliers se vengent sur les prisonniers restants, ou accepter la captivité. Épisodes 11 à 16 - Charley Bourne monte une dernière fois à l'assaut sous les ordres du capitaine Snell, quelques minutes avant 11h00, l'heure de l'armistice du 11 novembre 1918.



Épisodes 17 à 32 - Le capitaine Snell a inscrit Charley Bourne comme volontaire pour se battre en Russie, l'Angleterre soutenant les Russes Blancs contre les bolcheviks. En janvier 1919, Bourne se retrouve sur le champ de bataille en plein hiver russe, avec des compagnons d'arme plus ou moins valides. À l'arrivée du printemps, il retrouve le sergent major Bill Tozer, pour essayer de capturer le colonel Spirodonov, un bolchevik, effectuant des raids à partir d'un train blindé. L'épisode 33 constitue un épilogue rapide à Londres, montrant 2 soldats démobilisés.



Le tome se termine avec 6 pages d'annotation de Pat Mills, et une postface de 4 pages écrite par Mills également.



La découverte de ce tome provoque un petit pincement au cœur, car le lecteur sait qu'il s'agit du dernier. Pat Mills explique dans la postface qu'il aurait souhaité continuer les aventures de Bourne jusque pendant la seconde guerre mondiale, mais que son éditeur n'était pas en capacité de lui allouer le budget de recherche qu'il demandait. La série a continué quelques temps sans Pat Mills, mais avec Joe Colquhoun et Scott Goodall (un nouveau scénariste).



En elle-même la lecture de ces derniers épisodes suscite différentes réactions. Pat Mills semble parfois retomber dans ses travers narratifs habituels, ici un peu aggravés : ellipses brutales, personnages caricaturaux (en particulier le capitaine Snell), et une forme de dramatisation tournée vers l'aventure grand spectacle un peu déconcertante (le train blindé). Même la séquence dans le camp de prisonniers présente des particularités qui dénotent par rapport au ton des tomes précédents : Charley et Jack particulièrement héroïques, les allemands particulièrement méchants et sadiques. Mais à bien y regarder, ces épisodes continuent de charrier des préoccupations et un point de vue très personnels.



Dans la postface, Mills explicite quelques uns de ses choix. Si le lecteur pourra s'agacer qu'il fasse lui-même l'apologie de ces épisodes, il ne pourra aussi que constater la pertinence de ses propos. Il commence par rappeler qu'à l'époque (et pour de nombreuses années par la suite) "Charley's war" fut la seule bande dessinée anglaise refusant de présenter les actions de l'Angleterre pendant la Première Guerre Mondiale, sous un jour glorieux et grandiose. Tout du long de ces 10 tomes, Mills et Colquhoun se cantonnent au point de vu du trouffion, sans porter aux nues ses actions au combat. Mills souligne à quel point ce parti pris est à l'opposé du discours officiel des gouvernements anglais successifs. Il explique qu'il a dû composer avec la nécessité de conserver un minimum d'action pour ne pas perdre le vote hebdomadaire des lecteurs de "Battle Picture Weekly", avec la conséquence très réelle de l'arrêt de la série. Il a également dû composer avec les choix des responsables éditoriaux, demandant par exemple de supprimer toute référence au racisme dans les rangs de l'armée anglaise. Malgré ce niveau de contrainte, Mills a trouvé des moyens détourné pour montrer ce genre de comportement (ici, ce sont des soldats américains qui sont racistes). Ainsi, derrière une apparence un peu moins adulte que précédemment, le lecteur découvre les conséquences de la fierté des officiers (le comportement délirant du capitaine Snell), l'engagement de l'armée britannique aux côtés des russes blancs, l'usage peu fairplay du gaz empoisonné, le rôle de conseillers militaires anglais auprès des russes blancs, et la lutte contre des ouvriers en révolte (soit la même classe sociale que celle des soldats anglais), sans oublier l'accueil réservé aux démobilisés. Finalement avec un peu de recul, ce tome est aussi chargé que les précédents, sous ses apparences plus frustes.



Un peu désorienté par la narration parfois maladroite de Mills, l'appréciation du lecteur risque de se reporter en partie sur les dessins de Colquhoun qui sont finalement comme d'habitude. Il faut là aussi prendre un peu de recul pour prendre conscience de leur qualité. Comme précédemment, Colquhoun réussit à donner une apparence différente à chaque personnage, bien qu'ils portent tous le même uniforme. Ses cases arrivent à rendre compte de la violence des combats, bien qu'étant en noir & blanc. Sans se vautrer dans les détails gore, il arrive à rendre compte de la souffrance des soldats dans le camp de prisonniers. Lorsque les combats se déroulent ailleurs que dans les tranchés, les décors s'ornent de détails réalistes, telles des tuiles posées sur un toit selon les règles de l'art, attestant du travail soigné du couvreur. Au fil des séquences le lecteur peut repérer ces détails qui ajoutent beaucoup à la plausibilité des scènes : une échelle de fortune pour monter sur le tablier d'un pont, une mitrailleuse montée sur un sidecar, l'enchevêtrement de poutrelles métalliques dans une gare, le traineau tiré par les rennes dans la neige, la lourdeur du train blindé, etc.



Colquhoun sait également donner vie aux scènes les plus improbables grâce à des mises en scène ou des angles de prise de vue adaptés. L'humour de Pat Mills n'est pas toujours très fin, mais Colquhoun arrive quand même à faire passer ce qui relève parfois plus de la grosse farce, que de l'humour noir sophistiqué (le geôlier allemand coincé dans la trappe à cause de son embonpoint). Cela donne parfois lieu à des scènes surréalistes et pourtant crédibles, tel ce soldat s'avançant sur un pont un plateau de thé à la main, ou ce pont flottant partant à la dérive.



Avec ce dixième tome, Pat Mills et Joe Cloquhoun mettent un terme aux batailles livrées par Charley Bourne pendant la première guerre mondiale. La narration de Pat Mills dans ce tome est peut être un peu plus lourde que dans les précédents, mais finalement il aborde à nouveau de nombreux thèmes sous l'angle du simple trouffion essayant de faire de son mieux. Joe Colquhoun effectue un travail toujours aussi discret et toujours aussi personnel et soigné.



En paraphrasant Pat Mills, "Charley's war" est une série unique en son genre qui a osé présenter la Grande Guerre sous un angle pragmatique, débarrassée de toute propagande patriotique, de toute glorification virile ou étatique. Mills estime qu'il s'agit de sa création la plus importante de sa carrière et il promet dans la postface datée de mars 2013 que la suite est en chantier. Parmi ses héritiers spirituels, il est possible de citer Garth Ennis qui au travers de ses récits de guerre a toujours à cœur de présenter le point de vue de l'individu dont la vie est en jeu sur le champ de bataille.
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La grande guerre de Charlie, Tome 9 : La Mo..

Ce tome contient 35 épisodes de 3 pages et constitue l'avant dernier tome de la série. Le denier s'intitule The end. Le scénario est de Pat Mills, et les dessins en noir & blanc de Joe Colquhoun. Ce tome comprend 4 pages écrites par Steve White sur les balbutiements du soutien psychologique pour les soldats traumatisés par leur vie dans les tranchées, ainsi qu'une postface de 6 pages de Pat Mills (pas très inspiré pour une fois) commentant les épisodes de ce tome. Il y a également le court résumé d'une page permettant de se remettre en mémoire les faits marquants des précédents tomes.



Épisodes 1 à 4 - Alors qu'il sert d'escorte à 2 officiers souhaitant examiner un point haut sur le champ de bataille, Charley Bourne fait feu par mégarde et se blesse au pied. Il est traité comme s'il s'était infligé la blessure pour bénéficier d'un rapatriement en Angleterre et doit passer en cours martiale. Épisodes 5 à 12 - Il a été rapatrié dans la campagne anglaise dans un sanatorium, où il peut apprécier la gentillesse de l'infirmière Kate Wincer, voir les soldats souffrant de troubles psychologiques suite aux combats dans les tranchées. Il retrouve également son frère Wilf, et le capitaine Snell. Épisodes 13 & 14 - Wilf Bourne pilote un avion au dessus de Londres pour essayer d'abattre un bombardier allemand de type Zeppelin Staaken R.VI (Riesenflugzeug). Épisodes 15 à 23 - Jack Bourne (un cousin de Charley) raconte la bataille navale des Falklands (îles Malouines) du 08 décembre 1914, alors qu'il était marin sur le vaisseau HMS Kent. Épisodes 24 à 35 - Charley Bourne est de retour dans les tranchées, cette fois-ci en tant que caporal (Lance caporal) responsable d'une poignée de soldats. Mais la forme de la guerre a un peu évolué. Il est fait prisonnier par les allemands lors de l'offensive du 21 mars 1918, il s'échappe avec ses soldats et se retrouve dans une ville livrée aux pilleurs, puis face à l'avancée des chars allemands et à la charge de leur brigade équestre.



Arrivé au neuvième tome de la série, le lecteur est familier avec les tics narratifs de Pat Mills et la rugosité apparente des dessins de Joe Colquhoun. Il a appris à apprécier la rigueur historique de l'un comme de l'autre, et il s'est attaché à Charley Bourne, ce soldat courageux, humain et plausible. Parmi les tics narratifs de Mills, le lecteur doit faire avec des rebondissements un peu secs lors de la cours martiale et un mariage qui semble rapide, ainsi que le retour du capitaine Snell, toujours aussi caricatural.



Mais ces petits défauts sont vite oubliés au regard de l'histoire toujours aussi imprévisible. Mills l'a répété à plusieurs reprises : il a effectué des recherches et trouvé des solutions pour amener de la variété entre deux séquences dans les tranchées. C'est ainsi qu'il inclut un nouvel aspect des bombardements de Londres (cette fois-ci en 1918), et l'apparition de ces énormes bombardiers lâchant près de 800 kilogrammes de bombes à chaque sortie. Le lecteur découvre également ces filets tendus dans le ciel pour essayer d'entraver le vol de ces avions. Mills n'oublie pas l'aspect social des bombardements en insérant cette fois-ci un commentaire sur la disponibilité et l'accessibilité des abris à Londres. Dans les commentaires de fin de volume, Pat Mills explique que les récits de combat naval étaient peu appréciés des lecteurs et qu'il en fut de même pour celui-ci. Pourtant il est habilement construit avec le point de vue du matelot Jack Bourne (même si l'intrigue secondaire sur sa dette de jeu prête à sourire, uniquement destinée à donner un peu de personnalité à Jack) et une mise en évidence habile du travail d'équipe nécessaire à bord du navire. En scénariste aguerri, Mills réussit à mettre en scène ce combat naval de façon vivante, tout en restant compréhensible. Le troisième tiers du volume correspond à la deuxième bataille de la Somme et à nouveau Mills imagine des péripéties avec de nouveaux points de vue sur les combats, sans jamais donner l'impression de redite ou de répétition.



Ce tome est à nouveau l'occasion de constater à quel point l'investissement de Colquhoun dans ses dessins donne la sensation au lecteur d'être aux côtés des protagonistes, à commencer par Charley Bourne. Aussi diverses que puissent être les situations, leur plausibilité n'est jamais remise en question par les dessins qui leur confèrent une crédibilité remarquable. La reprographie des planches est d'une excellente qualité, avec des traits nets et bien délimités. Sous la plume de Colquhoun chaque endroit acquiert une véracité surprenante, qu'il s'agisse d'un hôpital de fortune, de la campagne du Yorkshire, de la demeure servant de sanatorium, des vaisseaux de guerre au large des îles Malouines, ou de cette ville abandonnée et détruite.



Colquhoun est aussi à l'aise pour dessiner une voiture fonctionnant au gaz de charbon avec un réservoir sur le toit, la motocyclette de Wilf, les vagues autour des vaisseaux, le filet piège au dessus de Londres, la chaudière du HMS Kent, la cavalerie allemande. Ce qui achève de transporter le lecteur aux côtés des personnages, c'est la direction d'acteurs de Colquhoun. S'il reste une ou deux expressions de visage exagérées, le langage corporel est d'une étonnante évidence. Lorsqu'un personnage place son masque à gaz, on a l'impression qu'il est en train de le faire juste à côté. Quand les autres soldats regardent Charley avec mépris pour s'être auto-infligé une blessure, la posture de Charley montre son désarroi face à cette hostilité, mais aussi son refus de n'être qu'une victime. La fête après le mariage donne l'impression de pouvoir ressentir les émotions des uns et des autres, générant une empathie exceptionnelle. Même les scènes les plus improbables prennent un aspect réaliste, de la partie de hockey à moto à l'apparition de la cavalerie allemande.



C'est un plaisir exceptionnel de retrouver Charley Bourne, Wilf et Jack, au cours de ces nouvelles batailles, toujours aussi atroces, avec une impression inégalable d'être présent au même endroit que les personnages.
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La grande guerre de Charlie, Tome 4 : La gr..

Ce tome est le quatrième de la série ; il comprend 25 épisodes de 4 page, et 1 de 3 pages. Il s'agit d'une histoire parue initialement sous un format hebdomadaire dans un magazine de bandes dessinées anglais, au début des années 1980. Il contient également une introduction de 2 pages de Tariq Goddard (auteur de plusieurs romans de guerre), 5 pages de texte avec photographies sur la bataille de Verdun, ainsi qu'une page de résumés des 3 tomes précédents, et 5 pages de commentaires (avec illustrations) de Pat Mills en fin de volume.



Les 2 premiers épisodes apportent une résolution à la destruction de l'usine dans laquelle travaillait la mère de Charley. Dans l'épisode suivant, le frère de Charley se rend dans un bureau militaire pour s'engager. Tous les épisodes suivants sont consacrés à l'histoire de Blue. Il s'agit d'un engagé volontaire dans la Légion Étrangère française. Il est de nationalité anglaise. C'est un déserteur qui se retrouve à Londres et qui est traqué par la police militaire. Par un concours de circonstances, il va être recueilli par Charley Bourne et il va lui raconter son histoire en attendant que la police abandonne les fouilles dans le quartier. Il explique qu'il faisait partie des soldats en place à Verdun lors de la bataille de 1916. Dès son arrivée par la seule route y menant, Blue est soumis au feu de la mitraille : les soldats disposent de 90 secondes entre 2 tirs de barrage allemand pour rejoindre le fort. Blue va alors raconter les différentes phases de la bataille telles qu'il les a vécues.



Les 3 premiers épisodes apportent une fin au récit du bombardement nocturne par les zeppelins, ainsi qu'une note aussi noire qu'ironique pour le personnage de Blind Bob. En seulement quelques pages, Pat Mills réussit également à faire réagir Charley à la manière dont les informations (diffusées dans une salle de cinéma avant le film) relatent la Bataille de la Somme, et l'influence de ces reportages orientés sur les jeunes bientôt en âge de s'engager. Joe Colquhoun réussit de très beaux visuels que ce soit la carcasse métallique d'un zeppelin, ou la marquise d'un cinéma.



Puis la narration change de ton, en changeant de personnage principal. Pat Mills explique dans la postface qu'il souhaitait montrer que les soldats français étaient en première ligne durant cette guerre et qu'ils avaient payé l'un des plus lourds tribus en termes de morts et de souffrances. Le récit revient donc à une guerre de tranchée, avec quelques places fortes à défendre. La longue litanie des horreurs recommence : les barbelés, la boue, les exécutions sommaires, les missions suicides obligatoires, le gaz empoisonné, le retour au combat avant que les blessures ne guérissent, la récupération de matériels sur les morts, etc. Il s'en ajoute de nouvelles, telle que l'absence de ravitaillement en eau (un passage difficile à soutenir tellement il est bien rendu) et les bagarres entre soldats d'un même camp, entre 2 engagements sur le terrain. Ce type de conflits entre légionnaires se termine par une justice sommaire et expéditive, encore un passage horrible. Colquhoun ne se complaît pas dans le gore, il ne dessine pas en détail la plaie et les blessures. Mais ça n'ôte rien à la force de suggestion de ses illustrations. Lors de cette punition, un légionnaire est entravé pour que 2 de ses compagnons d'arme puissent le mutiler du fait de la gravité de sa faute. Colquhoun ne montre pas le point d'impact, mais il montre la détermination sauvage et implacable des bourreaux sur le visage, il montre la rage du condamné, il montre la sauvagerie de ces actes avec une force de conviction redoutable.



Colquhoun fait toujours montre de la même intelligence pour mettre en scène les combats dans les tranchées et les explosions d'obus, sans que le lecteur n'éprouve une sensation de redite ou de répétition visuelle. Toutefois certaines planches semblent avoir été reprographiées à partir d'originaux manquant de nuances dans les contours des aplats de noir ce qui crée une sensation d'étouffement du dessin, de perte de netteté. En termes de narration, le choix de Pat Mills l'oblige à rappeler en début de chaque épisode (soit toutes les 4 pages) que Charley est en train d'écouter Blue (un vétéran de Verdun) lui raconter son histoire. Ça alourdit significativement la lecture. Le niveau d'empathie du lecteur diminue également un peu. Autant elle était de fait pour Charley Bourne (individu courageux et ordinaire), autant elle est amoindrie par le fait que Blue est un soldat professionnel, très aguerri. Bourne incarnait l'homme ordinaire plongé dans un enfer qu'il ne soupçonnait pas ; Blue est un professionnel qui s'est engagé. Bien sûr, son statut n'atténue en rien les horreurs qu'il subit, mais il diminue la possibilité de projection du lecteur sur ce soldat très fort, très entraîné, très belliqueux. Il rapproche également un peu la série de récits de guerre plus classiques.



Malgré le changement de personnage principal, Pat Mills et Joe Cloquhoun délivrent un récit de guerre qui conserve des spécificités. Le niveau de véracité historique reste élevé (Mills inclus 2 chapitres saisissants sur les troupes sénégalaises) et le commentaire social refait surface (les troupes défilant en bêlant devant le général). Bien que Blue soit un soldat professionnel, le récit continue de dénoncer chaque horreur, chaque atrocité, l'inanité et l'inhumanité des combats. Charley Bourne retourne en première ligne dans le tome suivant "Retour au front".
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La grande guerre de Charlie, Tome 3 : 17 oc..

Ce tome fait suite à "1er août 1916 - 17 octobre 1916". Il contient les 24 épisodes de 4 pages chacun parus au début des années 1980. Cette édition comprend également 2 pages retraçant la carrière de Joe Colquhoun, 4 pages sur l'utilisation des zeppelins pour les bombardements de Londres, et une postface de 5 pages d'anecdotes de Pat Mills sur ces épisodes. Tous les scénarios sont de Pat Mills et les illustrations (en noir & blanc) de Joe Colquhoun.



Le tome précédent se terminait en plein milieu de l'Opération Wotan, un offensive brutale des allemands pour réussir à conquérir quelques tranchées de plus dans la bataille de la Somme. Suite à une blessure, Charley Bourne a le douteux plaisir de revoir le docteur "non". De retour dans les tranchées, il subit une offensive au gaz, avec la Croix Bleue et la Croix Verte. Victime d'une blessure plus importante que la précédente, il finit par être rapatrié chez lui à Londres, où il rentre chez ses parents. Sa mère participe à l'effort de guerre en travaillant dans une usine de munitions. C'est également l'époque où Londres est régulièrement bombardée par les zeppelins.



Dans une précédente introduction, Pat Mills expliquait que l'une des difficultés était de pouvoir renouveler les histoires, alors même que la majeure partie de l'action se situe dans les tranchées à effectuer des attaques et des replis. Pendant une moitié du tome, le lecteur assiste donc aux combats opposants les anglais aux allemands. En termes de personnification de l'ennemi, Mills utilise le raccourci qui consiste à le décrire comme fondamentalement mauvais et assoiffé de sang, alors que les anglais ne font que défendre leur bon droit. Il s'agit d'une des limites liées à la bande dessinée de l'époque que Mills n'arrive pas à dépasser dans le cadre de l'opération Wotan. Par contre, une fois l'opération terminée, le colonel Zeiss se retrouve en but à la même ségrégation de classe sociale en Allemagne que Bourne dans les tranchées. Cela le rend un peut moins monolithique. Coté anglais, là aussi la narration traditionnelle des récits de guerre reprend un peu le dessus, pour des actions plus héroïques et parfois guère probables. Fort heureusement, Mills continue d'effectuer ses recherches avec sérieux et insère dans sa narration des anecdotes incroyables telles celle relative au transport de mitrailleuse sur le champ de bataille. Il continue également à mettre en évidence que les armes sont des outils dont la technique est soumise à des limites. En particulier il y a la séquence consacrée au refroidissement de la mitrailleuse utilisée par les anglais. Pour les amateurs des récits de guerre de Garth Ennis, il est facile de reconnaître l'un des thèmes de cet auteur (le caractère faillible de l'armement alors qu'il y va de la vie du soldat).



Heureusement, Pat Mills dispose d'autres atouts scénaristiques dans sa manche qui font oublier ces scènes de combats qui n'arrivent pas toujours à s'émanciper de la glorification des soldats se battant pour la patrie en tuant vaillamment l'ennemi, soit des individus semblables à eux (mis à part pour l'uniforme et la langue). Le retour du docteur est toujours aussi atterrant. L'apparition de la police de guerre revient sur la thématique de la discipline et des déserteurs en mettant en évidence une organisation efficace où les individus obéissant aux ordres accomplissent des actions dont la moralité devient difficile à déterminer (contraindre par la menace les soldats à retourner dans les tranchées). Le passage des champs de bataille vers la vie civile à Londres se fait en douceur. Mills a encore une fois bien effectué ses recherches et le lecteur découvre l'accueil réservé aux vétérans, l'engagement des ouvrières dans la production d'arme et leur condition de travail (à commencer par les mesures d'hygiène et de sécurité, et leur peau prenant une teinte jaunâtre ce qui leur valait le surnom de canari), l'implantation des usines dans les quartiers populaires de la ville, les secteurs ravagés par les bombes (le quartier de Silvertown). S'il continue de caricaturer grossièrement les classes supérieures de la société (à commencer par le propriétaire de la manufacture d'armes), il n'épargne pas non plus les petits profiteurs (avec le retour d'Oliver/Oiley, le beau-frère de Charley, beaucoup plus crédible que dans le tome précédent). Mills continue également à faire oeuvre pédagogique en mettant en scènes des incursions de zeppelins germaniques au dessus du sol britannique. Les 4 pages d'introduction permettent au lecteur d'apprécier le niveau d'exactitude du scénario de Mills, et de mieux cerner les enjeux relatifs à ces attaques. Et puis, au détour d'une scène, Mills achève le lecteur en mettant en évidence l'éternel retour de la bêtise humaine (en particulier avec le vétéran de la guerre de Crimée). L'humanité semble condamnée à répéter les mêmes atrocités, dépourvue de capacité d'apprentissage, incapable de tirer les leçons du passé.



Dans les notes de fin de volume, Pat Mills indique qu'il lui est impossible d'envisager la vie de Charley Bourne autrement qu'illustrée par Joe Colquhoun. Au fil des épisodes, le lecteur apprend à apprécier le niveau de détails de ce dessinateur, son style rugueux adapté aux réalités horribles qu'il dépeint, ses compositions factuelles, évitant autant que faire se peut de reprendre les stéréotypes glorifiant la virilité des soldats, leur bravoure, leur toute puissance. Comme dans le scénario de Mills, le lecteur tombe de temps en temps sur une case trop proche des récits de guerre à la sauce romantique, mais il s'agit d'une occurrence fort rare. La majeure partie du temps, les dessins de Colquhoun sont sans pitié, sans fioriture, dépourvus de glorification de la violence. En plus de l'exactitude historique des uniformes et des armes, Colquhoun a l'art et la manière de faire ressortir l'horreur des situations, l'aspect primitif des combats à l'arme à feu, ou à mains nues. La scène où les tommies se retrouvent dans un abri souterrain obligés de sortir sous le feu de l'ennemi devient difficile à soutenir dans ce qu'elle a de pragmatique, avec uniquement la certitude d'une froide exécution sans gloire ni panache. La vue du ciel de l'hôpital militaire de campagne montrant les blessés croisant les nouveaux arrivant fait ressortir toute l'implacable ironie de ces mouvements en sens contraire, sans besoin de texte pour expliquer ce que l'image montre avec évidence. Colquhoun sait faire revivre de manière aussi plausible, aussi bien les rues de Londres en ce début de siècle, que l'envergure impressionnante des zeppelins. L'intérieur de la manufacture de bombes permet de constater la rigueur de Colquhoun pour dessiner avec exactitude cet environnement industriel fruste.



Ce troisième tome présente quelques imperfections telles qu'un ennemi trop méchant, ou des scènes de combats qui se rapprochent d'une vision idéalisée du soldat. Mais Mills et Colquhoun font preuve d'une inventivité et d'une rigueur qui contrebalancent ces moments moins réussi avec une évocation édifiante des réalités en temps de guerre : les limites technologiques des armements et leurs conséquences pour les soldats, l'incidence des classes sociales sur l'organisation militaire, l'adaptation de l'économie capitaliste aux temps de guerre, le décalage entre les soldats et la population civile, etc. En toute honnêteté, les maladresses de la première partie me conduiraient à n'attribuer que 4 étoiles à ce tome un peu en dessous des 2 premiers. En toute subjectivité affective, l'intelligence des points de vue de Pat Mills et Joe Colquhoun me conduisent à faire abstraction de ces passages moins réussis pour ne retenir que la richesse des thématiques, l'honnêteté de leur représentation de cette époque, l'humanité de leurs personnages. Il convient de souligner que l'édition française reproduit comprend les quelques pages couleurs originales (quelques couvertures et une poignées de premières pages), alors que l'édition anglaise a reprographié ces pages en noir & blanc.
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La grande guerre de Charlie, tome 1 : 2 jui..

Ce tome regroupe les 29 premiers épisodes de 3 ou 4 pages de la série, parus en 1979. C'est le premier tome de la série.



En 1916, Charley Bourne, un jeune homme de 16 ans, ment sur son âge et s'engage dans l'armée anglaise afin d'aller combattre pour son pays. Il est affecté en tant que trouffion (tommy) en France, dans les tranchées de la Somme. Il découvre la vie dans les tranchées, les bombardements, les tireurs d'élite, les sorties vers les lignes ennemies, les alertes au gaz, etc. La grande offensive de la bataille de la Somme se prépare. Le premier juillet 1916, le commandement ordonne aux tommies de marcher vers les lignes allemandes qui viennent d'être pilonnées par des bombardements aériens. Une victoire rapide est assurée.



Dans la préface, Pat Mills (le scénariste) explique que son objectif avec cette série était de montrer la guerre de 1914-1918, sous un autre jour que celui de la bravoure au combat, de la testostérone en action, ou des hauts faits militaires. Il a donc choisi un personnage principal pas très futé, pas particulièrement costaud, mais quand même courageux. Il place Charley Bourne dans les tranchées peu de temps avant le début de l'offensive de la Somme et de la journée qui a occasionné les plus grandes pertes en vies humaines de soldats anglais en une journée, de l'histoire de leur armée.



Dès la troisième page, Charley Bourne est sur le champ de bataille, dès la quatrième il a rejoint son unité d'affectation et il est dans les tranchées. Pat Mills emploie une narration rapide qui permet d'avoir 1 à 3 scènes en 3 ou 4 pages, avec un développement significatif à chaque épisode, et parfois un suspense en fin de séquence. Il y a quelques bulles de pensées, et des cellules de courts textes explicatifs de ci, de là, ce qui correspond à une volonté de ne pas risquer de passage incompréhensible dans la mesure où ces bandes dessinées étaient destinées à un public de jeunes adolescents. Il insère des facsimilés de texte de cartes postales envoyées par Charley à ses parents ou à son frère, en insérant des fautes d'orthographes pour bien rendre compte de son faible niveau d'éducation. Enfin il développe le caractère et la personnalité d'une demi-douzaine de soldats avec lesquels Charley se lie d'amitié.



L'intégralité de la série est illustrée par Joe Colquhoun, en noir & blanc, avec de 6 à 10 cases par page. Cette bande dessinée anglaise est au format des albums cartonnés français. Ce dessinateur qui s'encre lui-même a effectué des recherches de références d'époque à la hauteur du travail effectué par Pat Mills. Il insère un niveau de détails important quelle que soit la scène concernée : explosion d'obus, corvée de patates, avancée en dehors des tranchées, déploiement d'une nappe de gaz, ou chevauchée de la cavalerie. Il donne un visage distinct à chaque soldat, avec des traits légèrement appuyés pour qu'ils soient aisément reconnaissables malgré leurs uniformes identiques. Colquhoun n'insiste pas sur les détails gore, mais ses dessins ne laissent pas de place au doute quant à l'horreur des différentes situations. Complètement au service du scénario, il prend grand soin d'éviter les cadrages ou les exagérations qui pourraient glorifier la violence ou rendre esthétiques les souffrances des soldats. Il utilise un encrage un peu appuyé qui combiné avec le niveau de détails induit une lecture plus posée de ses planches, le temps pour l'oeil d'assimiler chaque case. Il réussit à immerger le lecteur dans chaque endroit, sans provoquer de sensation de lassitude ou de répétition de passer d'une tranchée à une autre, ou d'un terrain parsemé de fils de fer barbelé à un autre.



Les premières pages de ce tome prennent gentiment le lecteur par la main pour l'emmener dans les tranchées, et lui faire vivre les séquences de combats plus ou moins actives (par exemple quand les tommies subissent les bombardements). La narration répète régulièrement certains éléments, du fait de la sérialisation initiale en courtes séquences. Toutefois, Pat Mills ne bascule jamais dans les dialogues explicatifs ou scolaires ; il garde un équilibre digeste entre l'exposition des pratiques et l'action. Petit à petit, le lecteur se prend de sympathie pour ces soldats très ordinaires, convaincus de leur devoir envers leur patrie, et respectueux de l'ordre établi et de la hiérarchie (même s'ils la critiquent de temps à autre). Mills ne verse ni dans le misérabilisme, ni dans le sensationnalisme, il reste plutôt factuel. Au fur et à mesure, il est impossible de résister à l'inanité des affrontements. Le point de vue allemand est rarement donné (parfois sous forme caricaturale), mais Charley et les autres finissent par découvrir des soldats en face d'eux, aussi jeunes, aussi malhabiles, autant réduits à l'état de pions, voire de chair à canon qu'eux-mêmes. De temps à autres, il devient évident que le parti pris de Mills de rester au niveau du soldat se double de quelques commentaires sociaux bien sentis sur quelques gradés qui perçoivent cette guerre comme une sorte de sport intellectuel où les soldats sont autant de pions à déplacer, sans avoir à se soucier de leur survie. Quelques éléments glissés de ci de là rappellent au lecteur que les grands gagnants de cette guerre sont essentiellement les fabricants d'armement qui ont vu leur chiffre d'affaires s'envoler comme jamais.



Malgré quelques tics de narration un peu pédagogiques, "Charley's war" emmène le lecteur au niveau du soldat dans la guerre des tranchées de 1914-1918, aux cotés des soldats anglais. Le travail de recherche de Pat Mills et de Joe Colquhoun ressort à chaque case, sans que le récit ne devienne un manuel d'histoire, ou une ode aux vaillants guerriers. Il y a là à la fois un travail de mémoire, et à la fois une évocation vivante sans être racoleuse ou romanesque de la condition de soldats à la merci des tirs ennemis et des stratégies hasardeuses d'un état major pas toujours très compétent. Les épreuves de Charley continuent dans "1er août 1916 - 17 octobre 1916".
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La grande guerre de Charlie, tome 1 : 2 jui..

"La grande guerre de Charlie" est un livre qui parle d'un jeune homme se nommant Charlie. A 16 ans, il a travaillé dans un dépôt d'autobus, mais après cela, il a menti sur son âge et a intégré les rangs des soldats français.



L'histoire est intéressante mais monotone : cela se répète beaucoup au fil du livre. Je n'admire pas ce type de livre car la guerre ne m'inspire pas trop. Ce qui m'a plu dans ce livre, c'est la façon dont parlent les personnages, ils utilisent souvent du langage familier et non soutenu, c'est très facile à lire et les images illustrent très bien l'histoire.

En général ce livre m'a plu mais m'a également déplu à certains moments de l'histoire car l'intrigue ne change pas souvent. Les personnages que j'ai aimés sont Charlie car ce personnage est le personnage le plus important de l'histoire qui fait avancer l'histoire quand ça traine trop ; le général n'est pas très important mais c'est quand même l'un de mes personnages préférés.

Je vous conseille vraiment de lire ce livre si vous aimez les livres de guerre.



Critique rédigée par Mayan.
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La grande guerre de Charlie, tome 7 : La gr..

Charley’s War est un chef-d’œuvre de la bande dessinée britannique, paru sous forme d’épisodes dans la revue britannique Battle entre 1979 et 1986. Excepté quelques épisodes publiés dans les magazines “Bengali” et “Pirates”, cette histoire réalisée par Pat Mills et dessinée par Joe Colquhoun n’avait pas encore réussi à franchir la Manche. Grâce au label Delirium, fruit d’une collaboration entre les éditions Ça et Là et 360 Media Perspective, cette véritable perle du neuvième art est dorénavant éditée chez nous en dix tomes. Ce septième tome contient 29 épisodes de trois pages, parus en 1982.



Alimentée par des faits authentiques, ce récit qui traite de la guerre 14-18 invite à suivre les aventures de Charlie Bourne : un jeune « Tommy » de 16 ans qui, en mentant sur son âge, se retrouve au front, à quelques jours de la terrible bataille de la Somme. Le fait de suivre les pas de ce jeune britannique un peu stupide, mais courageux et foncièrement bon, permet non seulement de plonger le lecteur dans le quotidien de la Première guerre mondiale, mais surtout de lui faire découvrir le point de vue anglais.



Après avoir relaté la fameuse bataille de la Somme et s’être intéressé d’un peu plus près à l’armée française lors de la bataille de Verdun, Pat Mills avait accordé une brève permission à Londres à son héros. Le cinquième tome mettait cependant fin à cette trêve et envoyait Charlie Bourne sur le front des Flandres, au cœur de la saillie d’Ypres. En fin de tome précédent, la compagnie de Bourne était envoyée à Étaples en camp d’instruction, pour une formation qui montrait les relations tendues entre officiers et soldats et pointait une nouvelle fois du doigt la hiérarchie militaire. Les mauvais traitements, les conditions de vie déplorables et les nombreuses injustices faisaient progressivement monter le mécontentement des soldats au camp d’entraînement à Étaples.



Ce tome débute en septembre 1917, au moment où le meurtre du caporal Wood par un gradé déclenche une mutinerie de grande ampleur au camp d’Étaples. Une fois la situation réglée, notre ami Charlie se porte volontaire pour être brancardier. Bien décidé à sauver des vies afin de soulager une conscience toujours hantée par ce peloton d’exécution où il a dû tirer sur des collègues, Charlie délaisse donc les armes pour un métier où les chances de survies sont néanmoins trois fois plus faibles que celles d’un soldat. Des interventions dans la boue, sous les rafales ennemies, au trafic odieux de morphine, en passant par des transfusions sanguines sans vérification du groupe sanguin, Pat Mills montre un « bel » aperçu de cet aspect-là de guerre. Il rend ensuite un dernier hommage aux brancardiers en suivant les pas d’un vétéran qui se rend au mémorial de la Grande Guerre à Ypres en 1982, afin d’y retrouver la trace de l’homme qui lui a sauvé la vie dans les tranchées. Ce petit bond dans le futur permet également de découvrir une ville d’Ypres reconstruite après la guerre. En fin d’album, l’auteur revient finalement sur l’importance des chars anglais lors de la Bataille de Cambrai en novembre 1917, pour conclure l’album sur l’apparition surprenante de l‘estafette Adolf Hitler…



En se servant de Charlie et de ses amis comme fil rouge, Pat Mills restitue une nouvelle fois avec grand brio tous les aspects de la Première guerre mondiale. Si le réalisme de ces scènes tirées de faits réels impressionne, c’est surtout l’humanité dégagée par cette œuvre qui fait mouche. Au sein de la Grande Histoire, Pat Mills invite en effet à découvrir les petites histoires de simples soldats. Le graphisme noir et blanc de Joseph Colquhoun fourmille de détails et contribue également à dépeindre le quotidien des soldats avec énormément de réalisme.



Une saga incontournable !
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La grande guerre de Charlie, Tome 3 : 17 oc..

L'enfer de la grande Guerre vu au plus près par le jeune tommie Charlie Bourne. Et quand il reçoit la permission de voir les siens à Londres c'est pour connaitre les malheurs de l'Arrière. L'observation des détails de la vie pendant la guerre, ainsi que la palette des caractères humains déployés dans cette tragédie font de cette bd noir et blanc, d'un surprenant réalisme, une oeuvre majeure sur la guerre de 14.
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La grande guerre de Charlie, Tome 4 : La gr..

Charley’s War est un chef-d’œuvre de la bande dessinée britannique, paru sous forme d’épisodes dans la revue britannique Battle entre 1979 et 1986. Excepté quelques épisodes publiés dans les magazines “Bengali” et “Pirates”, cette histoire réalisée par Pat Mills et dessinée par Joe Colquhoun n’avait pas encore réussi à franchir la Manche. Grâce au label Delirium, fruit d’une collaboration entre les éditions Ça et Là et 360 Media Perspective, cette véritable perle du neuvième art est dorénavant disponible chez nous.



Alimentée par des faits authentiques, ce récit qui traite de la guerre 14-18 invite à suivre les aventures de Charly Bourne : un jeune « Tommy » de 16 ans qui, en mentant sur son âge, se retrouve au front, à quelques jours de la terrible bataille de la Somme. Le fait de suivre les pas de ce jeune britannique un peu stupide, mais courageux et foncièrement bon, permet non seulement de plonger le lecteur dans le quotidien de la Première guerre mondiale, mais surtout de lui faire découvrir le point de vue anglais.



Après trois tomes relatant la fameuse bataille de la Somme, qui coûta la vie à plus d’un million de victimes pour seulement quelques kilomètres de terrain gagnés ou perdus, Pat Mills décide de s’intéresser à la bataille de Verdun, délaissant ainsi les soldats britanniques pour s’intéresser de plus près à l’armée française. En ramenant son héros à Londres en fin de tome précédent, l’auteur était non seulement parvenu à montrer la différence de perception entre les soldats et une population civile incapable d’imaginer l’inimaginable, mais il avait également abandonné Charly au sein d’une usine bombardée par de gigantesques zeppelins allemands.



Si ce quatrième volet montre l’issue de ce terrible bombardement pour Charly et sa mère, la suite délaisse les terribles conséquences de la Grande Guerre sur la vie civile pour se concentrer sur une terrible bataille à laquelle Charly n’a pas participé. Pour ce faire, l’auteur invite Charly à croiser le chemin de Blue, un membre de la Légion Étrangère Française poursuivi pour désertion dans les rues de Londres. Cette pirouette scénaristique qui oblige l’auteur à répéter à chaque début de chapitre que Charly se contente d’écouter l’histoire de Blue permet donc d’évoquer ce moment clé du premier conflit mondial.



Si le changement de narrateur peut surprendre, voire décevoir, ce procédé permet néanmoins de plonger le lecteur au cœur de l’atrocité de la bataille de Verdun et de montrer le lourd tribut payé par les soldats français. Au fil des pages, ce nouveau personnage central gagne en épaisseur et l’empathie augmente sans pour autant atteindre le capital sympathie éprouvé envers Charly. Si le récit permet également de découvrir la réalité des mercenaires de la Légion Étrangère, il dénonce surtout une nouvelle fois toutes les horreurs perpétrées sur le front. De l’utilisation d’armes chimiques aux barbelés, en passant par les missions suicides, tous les moyens semblent bons pour prendre quelques mètres à l’ennemi… même si c’est surtout la cruauté qui semble gagner du terrain…



Si le réalisme de ces scènes tirées de faits réels impressionne, c’est surtout l’humanité dégagée par cette œuvre qui fait mouche. Au sein de la Grande Histoire, Pat Mills invite en effet à découvrir les petites histoires de simples soldats. Multipliant les détails et les anecdotes (comme celle de ces soldats ensevelis sous la boue la baïonnette à l’air), Pat Mills restitue la dureté du conflit avec grand brio. Le graphisme noir et blanc de Joseph Colquhoun fourmille de détails et contribue également à dépeindre le quotidien des tranchées avec énormément de réalisme. Quant aux quelques pages en couleurs présentes dans ce tome… elles démontrent surtout que parfois, c’est quand même mieux de lire une BD en noir et blanc.



L’une des meilleures bandes dessinées jamais écrites sur la guerre et un album que vous retrouverez dans mon Top comics de l’année !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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La grande guerre de Charlie, Tome 3 : 17 oc..

Charley’s War est un chef-d’œuvre de la bande dessinée britannique, paru sous forme d’épisodes dans la revue britannique Battle entre 1979 et 1986. Excepté quelques épisodes publiés dans les magazines “Bengali” et “Pirates”, cette histoire réalisée par Pat Mills et dessinée par Joe Colquhoun n’avait pas encore réussi à franchir la Manche. Grâce au label Delirium, fruit d’une collaboration entre les éditions Ça et Là et 360 Media Perspective, c’est maintenant chose faite… et de bien belle manière !



Alimentée par des faits authentiques, ce récit qui traite de la guerre 14-18 invite à suivre les aventures de Charly Bourne : un jeune « Tommy » de 16 ans qui, en mentant sur son âge, se retrouve au front, à quelques jours de la terrible bataille de la Somme. Le fait de suivre les pas de ce jeune britannique un peu stupide, mais courageux et foncièrement bon, permet non seulement de plonger le lecteur dans le quotidien de la Première guerre mondiale, mais surtout de lui faire découvrir le point de vue anglais.



Après un premier tome qui se déroulait entre les mois de juin et août 1916 et un deuxième volet qui couvrait la période d’août à octobre, cette saga poursuit la chronologie de la guerre et relate maintenant les derniers instants de cette fameuse bataille de la Somme, qui coûta la vie à plus d’un million de victimes pour seulement quelques kilomètres de terrain gagnés ou perdus. Après une seconde intégrale qui dénonçait l’injustice et l’inhumanité de certaines actions qui se déroulaient dans le camp des alliés et qui se ponctuait par les débuts de l’Opération Wotan, cet album poursuit l’offensive brutale et sans merci des allemands. L’arrivée de la section « du Jugement Dernier » en provenance du front russe ne fait qu’accroître les horreurs perpétrées sur le front. De l’utilisation d’armes chimiques à l’exécution sommaire de soldats obligés de sortir un par un d’un abri souterrain, tous les moyens semblent bons pour prendre quelques mètres à l’ennemi… même si c’est surtout la cruauté qui semble gagner du terrain au fil des pages…



Après un premier tome qui mettait en avant les attaques au gaz et un second volet mettait l’accent sur l’utilisation de tanks, celui-ci commence à souligner l’importance grandissante de l’aviation. D’avions qui balancent des flèches d’acier qui transpercent les soldats dans les tranchées aux gigantesques zeppelins qui s’apprêtent à larguer leurs bombes sur le sol britannique, le ciel n’apporte pas non plus grand-chose de fort réjouissant.



Ce troisième volet met également l’accent sur la ségrégation des classes sociales durant la guerre. Que ce soit le manque de reconnaissance du colonel Zeiss, issu de la classe ouvrière allemande, aux dérives de ce propriétaire d’une usine d’armes en Angleterre, les pauvres n’ont que trop rarement le bon rôle dans cette guerre. Pat Mills ne met d’ailleurs pas seulement le doigt sur le gouffre qui sépare la noblesse de cette classe inférieure qui termine massivement au fond des tranchées, mais également sur le décalage qui existe entre les soldats et la population civile. En ramenant son héros à Londres, l’auteur parvient à souligner cette différence de perception entre ceux qui y étaient et ceux qui sont incapables d’imaginer l’inimaginable.



Si le réalisme de ces scènes tirées de faits réels impressionne, c’est surtout l’humanité dégagée par cette œuvre qui fait mouche. Au sein de la Grande Histoire, Pat Mills invite en effet à découvrir les petites histoires de simples soldats. Multipliant les détails et les anecdotes (comme celle de ces soldats transportant des mitrailleuses sur leurs dos), Pat Mills restitue la dureté du conflit avec grand brio. Le graphisme noir et blanc de Joseph Colquhoun fourmille de détails et contribue également à dépeindre le quotidien des tranchées avec énormément de réalisme. Quant aux quelques pages en couleurs présentes dans ce tome… elles démontrent surtout que parfois, c’est quand même mieux de lire une BD en noir et blanc.



L’une des meilleures bandes dessinées jamais écrites sur la guerre.



Retrouvez cet album dans mon Top comics de l’année !
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La grande guerre de Charlie, tome 1 : 2 jui..

Une plongée rigoureuse et détaillée dans le quotidien des tranchées. Les personnages sont nombreux et divers, des hommes avec leurs forces, leurs faiblesses, leurs émotions, plutôt que des soldats. On est loin en tout cas de l'image glorifiée du "Soldat".

On voit bien le scénario, les caractères comme le dessin évoluer, s'enrichir.
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La grande guerre de Charlie - Intégrale, tome..

Une mise en page très efficace et du noir et blanc bien sûr pour un monument de la BD et trésor des comics britanniques.
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La grande guerre de Charlie - Intégrale, tome..

Cette intégrale de La Grande Guerre de Charlie est une excellente idée. C'est une belle occasion pour découvrir ce chef d'oeuvre du neuvième art. Cette oeuvre ne vous laissera pas indifférents.

Un livre à lire et à relire sans modération, pour "ne pas oublier" !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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