Il faisait un drôle de temps pour une cérémonie d’adieux : ciel bleu et soleil éclatant. Aucun nuage à l’horizon, seulement la promesse d’un printemps radieux. Mais il faisait gris dans les esprits. Les cœurs pleuraient comme il aurait pu pleuvoir si la météo s’était mise au diapason du chagrin éprouvé par les hommes et les femmes réunis pour la circonstance. Pas très nombreux, d’ailleurs. Moins d’une douzaine, plantés au milieu d’un carré de pelouse artificielle autour d’une stèle holo.
— Y a pas foule, remarqua Adrian à voix basse. Ton pote devait pas être très populaire.
— Muna n’a jamais recherché la notoriété, si c’est à ça que tu penses, répliqua Lou.
— Bizarre, pour un web-reporter de sa trempe, non ?
— Tais-toi, je n’ai pas envie qu’on se fasse remarquer.