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Critiques de John Collier (3)
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Le mari de la guenon

Une fable émouvante et amusante qui dépeint le désarroi amoureux d'Emilie, guenon de compagnie surdouée, délicate et gracieuse dont la gentillesse se heurte à la méchanceté d'Amy, la fiancée de son maître... Est-il sage pour une guenon de tomber amoureuse de son maître ? Faut-il épouser quelqu'un de son milieu ? Qui d'Emilie ou d'Amy a les sentiments les plus nobles ? Autant de questions que l'auteur pose de façon sensible et burlesque.
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Un rien de muscade

Lauréat du Prix Edgar-Allan-Poe en 1952, John H. N. Collier est un écrivain britannique auteur de quatre romans et de plus de quatre vingt dix nouvelles sur une période de plus de cinquante ans entre 1921 et 1975. Seule une petite partie de son oeuvre a été traduite en français.

Le recueil publié par les Nouvelles Editions Oswald dans la collection "Le Miroir Obscur" avec les splendides illustrations en première page de Jean-Claude Claeys, sous le titre "Un rien de muscade" regroupe vingt cinq nouvelles datant de l'entre-deux guerres et qui empruntent aux genres policier et fantastique où Méphisto, Belzébuth et autre démons tiennent une place de choix. L'auteur y fait montre, sans jamais se départir d'un humour aigre-doux so british, d'un style élégant et recherché mais quelque peu vieillot parfois.
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Le mari de la guenon

John Collier a été un maître de l'humour noir, principalement un nouvelliste. Cet étrange roman de la fin des années 1920 tient du pastiche satirique et du conte moral du XVIIIe s.. Mais il faudra se questionner sur les niveaux narratifs auxquels s'applique l'humour, faute de quoi l'on risque d'éprouver une certaine perplexité. J'ai adhéré à l'esprit de l'auteur et mon rire a donc été franc, mais je peut concevoir une réaction opposée, textuellement presque aussi justifiée, qui rendrait la lecture choquante.

Niveau de la trame : M. Fatigay, jeune Anglais instituteur dans un village reculé du Congo, acquiert contre une paire de défenses d'éléphant un chimpanzé femelle, Émilie, dont il devine plus qu'il ne comprend qu'elle possède, à défaut de la parole, une intelligence suffisante à le comprendre. La guenon, en réalité supérieurement intelligente et bientôt fine lettrée, est amoureuse de lui, alors qu'il aime éperdument Amy, restée en Angleterre, où il s'empresse de retourner pour l'épouser. Mais autant Émilie est un modèle de vertu, de soumission, d'abnégation, de finesse, autant Amy est intrigante, dépourvue de sentiments, mondaine et surtout éprise du goût « moderne » de l'indépendance... Laquelle fera la bonne épouse : la femme précieuse ou la guenon amoureuse ?

Niveau du rire jaune : satire des mœurs sociales et matrimoniales de ce début du XXe siècle londonien, qui s'empresse de sortir du puritanisme mais dans lequel l'ambition d'émancipation féminine est tournée en dérision. Quelle que soit la médiocrité de l'homme, la femme sortant de son rôle traditionnel est représentée sous les gros traits d'une harpie et même le singe savant, dans sa suprême perspicacité, comprend les avantages que son sexe retire du silence, des révérences, de la modestie en parasol et chapeau à voilette :



« - Voyons, voyons, Émilie ! Si tu deviens aussi intelligente que cela, il faudra que je te vende pour qu'on t'exhibe dans un cirque !

Et aussitôt la guenon terrifiée avait abandonné les attributs de la cléricature et elle était allée, tremblante, ramper jusqu'à son ancienne place, sa place de sujétion. Ah, comme tous ces épisodes lui revinrent à la mémoire plus tard, quand elle apprit que l'on avait refusé un jour à Madame Virginia Woolf l'entrée d'une bibliothèque universitaire ! Dès cet instant-là elle ne laissa plus jamais entrevoir qu'elle possédait une intelligence beaucoup plu grande que celle qu'on lui supposait. » (pp. 24-25)

En fin de compte, la réponse à la question du choix d'Alfred Fatigay n'est-elle pas connue d'avance ? Et celui-ci de clamer dans les dernières pages :



« […] Il se peut que derrière tout grand homme il y ait une femme, et que sous chaque puce apprivoisée il y ait une assiette chaude, mais à côté du seul homme heureux que je connaisse se trouve un chimpanzé. » (p. 320)



Mais passons au niveau supérieur. Il est assez évident, à commencer par les vers en italiques qui ouvrent chaque chapitre et aux nombreuses citations dans le texte, que le récit emprunte un style qui moque une certaine poésie romantique et surtout le roman d'amour du XIXe s. ; parfois des poètes – Lord Tennyson, W. B. Yeats – et des auteurs – Thomas De Quincey, Poe – sont nommément cités, mais partout ailleurs l'emprunt est apparent. Dès lors, comment ne pas songer que c'est surtout la misogynie et toutes les autres mièvreries d'une telle littérature, parfois ridicule et désuète, qui produisent l'effet comique de cet ouvrage, écrit à un moment où la crise économique n'offrait guère de chance au rire ? La fortune littéraire, pour cette même raison, ne lui sourit pas.
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