C'était le moment limpide que Dan préférait, celui de la transition entre la terre et l'air, le moment où les lois de l’aérodynamique se chargeaient de l'effort physique permettant à l'avion de tenir en l'air. C'était pour vivre ce moment précis qu'il était devenu pilote : La sensation émanant de la puissance des moteurs et le rugissement du flux d'air, tout cela convergeait pour réaliser le vol sustenté sur une autoroute invisible de molécule de gaz. Voler était excitant, même sur un petit monomoteur ; mais soulever un tel géant – une coque métallique longue comme un terrain de football et plus lourde qu'une maison – tenait de la magie, un acte dont le mystère restait pour lui insondable. Chaque décollage suscitait toujours en lui un même émerveillement.