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Critiques de John McCrea (20)
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In Flanders Fields, and Other Poems

John McCrea était un médecin-chirurgien canadien et il vécut le premier conflit mondial en Belgique ; il est mort en 1918 des suites d'une pneumonie. Son poème le plus célèbre dans les pays anglo-saxons, probablement moins en France, a été écrit en 1915 et s'intitule ‘In Flanders' Fields'.

Ce poème m'est revenu à l'esprit immédiatement après avoir visionné il y a quelques mois déjà le documentaire ‘They shall not grow old', même si Peter Jackson ne nous montre jamais une rangée de tombes ou un coquelicot en fleur. Il nous décrit la vie quotidienne des soldats dans les tranchées.

Cet album regroupe une trentaine de poèmes écrits par McCrea. Ils ont tous pour thème central la guerre, que ce soit celle de 14-18 ou des références à d'autres conflits dans lesquels l'Angleterre est intervenue. L'intérêt majeur de ce recueil est d'avoir ajouté des poèmes écrits en réponse au Flanders'Fields par Moina Michael,R. W. Lillard, C.B. Galbreath, John Mitchell et Donald Connolly.

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The Boys, tome 9

Après les évènements de l'hérogasme et la découverte du complot ourdi par Vaught, les boys sont la cible de supers qui ont décidé d'en finir avec eux.

Cet album est d'une rare violence, d'un trash bien sanguinolent qui fait passer la série éponyme pour une gentille comédie musicale.

Les dessins sont très inégaux en fonction des épisodes et dessinateurs qui sont aux pinceaux.
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The Boys, tome 8 : Hérogasme

Les super-slips partent 'se détendre' dans la débauche la plus absolue...tout est dans le titre, imaginez le carnage.

Si c'est rigolo au début, je ne cache pas que c'est vite devenu lassant et ridicule. Puis, vers le milieu du tome, l'histoire prend un nouveau tournant et la tension s'attise à nouveau pour aboutir à un final trépidant dont on ne peut attendre la suite qu'avec impatience.

Niveau dessin, les pinceaux changent de main et c'est tout simplement affreux.
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The Punisher - 100% Marvel, tome 9 : La con..

Ce tome comprend les épisodes 33 à 37, les derniers de la série, initialement parus en 2004, écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par John McCrea avec l'aide de Crimelab Studios, et mis en couleurs par Avalon Studios. Les couvertures ont été réalisées par Tim Bradstreet. Ces épisodes ont souvent été réédités. Par la suite, Ennis a retrouvé Steve Dillon pour une histoire supplémentaire du personnage : Punisher War Zone. Puis il a créé la version MAX du personnage.



Égal à lui-même, Punisher se trouve dans un sous-sol indéterminé, une grande pièce, où il est en train de défourailler et d'abattre à la volée une dizaine de criminels, avec un détachement qui n'a d'égal que son efficacité. Pendant ce temps-là, trois superhéros sont en train de parler de lui sur le toit d'un immeuble : ils sont d'accord pour dire qu'il faut mettre un terme à ses tueries. Logan évoque la façon dont Casle l'a malmené, allant jusqu'à lui rouler dessus avec un rouleau compresseur. Spider-Man a encore du mal à formuler exactement contre quoi Punisher s'est servi de lui comme un bouclier, il s'en sent encore tout souillé après tous ces jours. Daredevil se souvient avec frustration de la manière dont Castle l'a manipulé. Il faut l'arrêter parce que c'est un tueur. Daredevil explique ses conditions et les 2 autres superhéros y consentent. Il rappelle que les événements ont tendance à se précipiter en présence de Punisher, et généralement en défaveur de ses opposants. Pendant ce temps-là, Punisher continue d'abattre des membres de la pègre, en l'occurrence Mickey Clooney et la majeure partie de son gang d'irlandais, en tout cas plus qu'il n'avait escompté. Il se retrouve quand même devant une petite difficulté : quelques criminels ont réussi à descendre l'escalier intérieur et à se réfugier au niveau inférieur : Castle n'a pas envie de se lancer dans l'escalier et de servir de cible facile. Il se demande s'il a le temps de faire un aller-retour jusqu'au coffre de sa voiture, avant qu'ils ne se décident à essayer de remonter.



Punisher a tenté le coup et a réussi : il balance un bidon d'essence avec une grenade dégoupillée dans l'escalier. Résultat escompté atteint : un travail bien fait. Il descend pour vérifier et trouve un homme à terre encore conscient. Ce dernier commence à négocier : une information contre la vie sauve, ou plutôt des soins immédiats. Une vente illégale va bientôt avoir lieu dans New York, et celui qui emportera les enchères devient le maître de la ville. Punisher écoute et le laisse mourir. Un peu plus tard, il accoste l'inspecteur Martin Soap qui est en train de descendre des verres au bar Lucky, tout en s'épanchant avec Kevin le barman. Castle et Soap échangent quelques paroles sur la grosse vente à venir. Soap finit par lui dire qu'il est un véritable navire infesté. Punisher lui répond qu'il devrait sérieusement songer à arrêter la boisson. Soap le regard partir, avec de la crainte dans les yeux. Punisher est de retour dans la rue et interroge tous ses indics, avec sa délicatesse coutumière. Il finit par trouver un junkie qui en sait un peu plus : Roger Chan, le chef d'une triade, va mettre en vente cette arme puissante cette nuit à trois heures du matin. Punisher le remercie en le balançant par-dessus le parapet du toit.



Petit pincement au cœur : il s'agit du dernier tome, et Steve Dillon n'est pas présent pour mettre un terme à la série. S'il a lu Punisher kills the Marvel Universe (1995) d'Ennis & Doug Braithwaite, le lecteur peut craindre le retour du Ennis méchant s'acharnant sur les superhéros, hypothèse confortée par le titre du recueil. Celui-ci fait référence au roman La conjuration des imbéciles (1980) de John Kennedy Toole (1937--1969). De fait, le récit s'engage bien dans cette voie : les trois superhéros humiliés au cours des épisodes précédents ont décidé de régler la question, d'empêcher Punisher de nuire, c’est-à-dire de tuer qui bon lui semble sans autre forme de procès. Le rappel des indignités que Punisher a fait subir à Spider-Man, Daredevil et Logan constitue une bonne entrée en matière pour contraster ses méthodes efficaces et définitives, avec leurs méthodes inefficaces. Comme lors de la rencontre entre Logan et Punisher, Ennis continue de faire du premier, un individu court sur patte, au tempérament nerveux et agressif, trop impatient pour se retenir, encore moins pour réfléchir. C'est sa prérogative d'auteur, mais c'est aussi une façon de la caricaturer, pour se moquer de lui plus facilement. Effectivement, il l'humilie à plusieurs reprises : Punisher lui tire dessus avec un bazooka, et Logan fait des choix idiots. McCrea en rajoute bien volontiers une couche en montrant un individu teigneux, agressif, avec des expressions de visage ne respirant pas l'intelligence, faisant souvent penser à Sylvester Stallone.



Le scénariste se montre un peu moins mesquin vis-à-vis des deux autres superhéros. Spider-Man est un bon samaritain, gentil avec de bonnes intentions. Du coup, il est facilement manipulé par Castle qui ne s'embarrasse ni de bons sentiments, ni de scrupules. McCrea reprend le principe d'une silhouette moins musculeuse que celle des autres superhéros, et rend son masque plus expressif en jouant sur la forme des yeux du masque, ainsi que sur l'épaisseur des traits de contours desdits yeux. Il tord un peu la silhouette de Spider-Man pour des postures acrobatiques dont il a le secret. Daredevil est le mieux loti à la fois sur le plan visuel, à la fois en termes de rôle. Le dessinateur le représente comme un bon combattant, un bon acrobate (mais sans exagération) et un individu capable de prendre le temps de réfléchir. Ennis montre que Punisher ne prend la peine de discuter qu'avec Daredevil, celui qu'il juge le plus intelligent des trois. Finalement, ce n'est pas le jeu de massacre redouté, sauf pour le pauvre Logan qui en prend plein la tronche et qui se conduit comme un idiot impatient.



Punisher est donc sur un gros coup : une transaction qui attire beaucoup de convoitises, ça va être l'occasion de continuer à faire le ménage dans la pègre. Garth Ennis poursuit dans la même veine que les histoires précédentes : un justicier dans la ville, très efficace, sans aucun état d'âme. Les criminels sont des coupables sans aucun doute possible : il convient d'exterminer ces individus toxiques pour la société. Il s'agit d'un récit servant de support à une catharsis : appliquer une solution simpliste et définitive à un problème qui peut être ainsi réglé définitivement, une sorte de réalisation d'un vœu. McCrea illustre ces massacres avec des dessins un peu crades, des silhouettes un peu caricaturées, des visages peu agréables à l'œil. Punisher fait un sale boulot, et la réalité n'est pas reluisante. Les superhéros bon teint se retrouvent immergés dans cette réalité et, d'une certaine manière, rabaissés à ce niveau. Ce collaborateur régulier de Garth Ennis s'adapte très bien aux standards en vigueur dans les comics : quelques cases avec des décors soignés, une majorité de cases avec des décors tout juste esquissés, ou des fonds de case vides, un peu remplis par un camaïeu rapide appliqué par le coloriste à la truelle. Cela donne une narration visuelle efficace, parfois un peu creuse. Quand un décor est représenté, le lecteur est impressionné par le niveau de détails : les briques du mur du toit et le réservoir d'eau, les bouteilles d'alcool sur les étagères du Lucky's Bar de Kevin, les rues poisseuses de New York, les toilettes du bar, le train dans lequel se retrouve Logan.



Presque malgré lui le lecteur se retrouve en train de sourire au sadisme calculé avec lequel Punisher tient les superhéros occupés, à la fois du fait du calme de Castle, de la déstabilisation des superhéros qui n'arrivent pas à se dépatouiller de ces situations épineuses, des expressions comiques des personnages. Il découvre avec surprise la nature de l'arme secrète vendue aux enchères. Il se retrouve encore plus estomaqué quand Punisher révèle ce qu'il a fait manger à son prisonnier. Effectivement Frank Castle se montre d'une intelligence pragmatique sans égale, et fait preuve d'un talent de fin stratège. De ce point de vue, Ennis reprend bien le principe du roman dont il a emprunté le titre : Castle est un individu intelligent capable d'anticiper, dans un monde d'idiots incapables de réfléchir par eux-mêmes. Il n'en reste pas moins difficile d'accepter la méchanceté dont Ennis fait preuve vis-à-vis de ces superhéros, humiliant Logan au point que le lecteur en vient à ressentir qu'il doit lui-même être un peu idiot de trouver du plaisir à la lecture des comics Marvel, alors qu'il est en train d'en lire un. Il remarque également que le scénariste a ajouté des séquences pour dire adieu à un personnage présent dans le premier récit Welcome back Franck : Spacker Dave. C'est à la fois drôle (le fait qu'il soit chasseur de superhéros), et à la fois déplacé parce que ça apparaît comme gratuit, détaché de l'intrigue. Ennis en rajoute également une couche avec Martin Soap (qui n'avait pas besoin de ça) alors qu'il lui avait déjà consacré l'épisode 32, ce qui, là aussi, apparaît un peu bizarre, une forme d'épilogue ajouté à la suite d'un épilogue qui semble déjà définitif.



Le plaisir de lecture de cette histoire dépend de la capacité du lecteur à faire abstraction du fait que Garth Ennis crache dans la soupe, ou au moins mord la main de celui qui le nourrit en raillant méchamment Logan, dans un comics Marvel. À cette réserve près, il savoure une avant dernière histoire de Punisher version Marvel Knights, dans une veine de farce grotesque, accentuée par les dessins de John McCrea, Punisher restant une machine à exterminer les criminels d'une rare efficacité.
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Mars attacks - Attack from space

Une histoire fragmentée, un peu chaotique, conduite par une brutalité qui met l'humour en retrait et plombe le potentiel fun avec une rage amer.

L'ambiance "série Z" est un peu trop noyée dans la cruauté générale. Le comics aurait gagné à se focaliser sur un fil rouge plus fluide et un ton plus léger (comme le film) mais semble respecter le style des cartes originelles, jusqu'à découper l'action en cartes.

A réserver donc aux puristes de la première heure !
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Mars attacks - Attack from space

Merci à Babelio et aux éditions French Eyes pour la découverte de ce comics.

Il s'agit d'une préquelle au film de Tim Burton qui nous permet de découvrir les motivations de l'invasion du film.

L'action est non stop et les dessins sont "agréables" (j'avais peur de trouver des images fluos qui font mal aux yeux). Ici pas d'humour mais un univers bourrin.

A réserver aux fans du film.
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Dicks, tome 1 : Détectives très privés

Ce comics n'a réellement aucun intérêt scénaristique. C’est même assez vulgaire. En guise de divertissement, on aura droit à des choses très scato pour ne pas dire anti-catho. Peut-on tomber plus bas entre les losers et les alcooliques ? Je ne le pense pas.



Je crois que je ne suis pas assez réceptif pour ce genre d’histoire : c’est bien le cas pour autant qu’on puisse avoir un cerveau en bon état de fonctionnement. Grâce et élégance sont totalement absentes.



On pourrait également penser que mon avis est typiquement un avis abusif car il fallait réussir à aller jusqu’au bout. Cette lecture fut pénible entre crado et humour potache. Retenter une lecture pourrait même être perçu comme un véritable supplice. Ne surtout pas m’enterrer avec !



Au niveau du graphisme, c'est plutôt un dessin grossier au niveau du trait et assez simpliste avec par exemple des décors vides ainsi que des personnages dont les visages sont aussi moches les uns des autres.



Dicks est tout simplement ce qu’on pourrait appeler une œuvre de mauvais goût. Cependant, il faut bien se rendre compte qu’il faut de tout pour faire un monde.
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Dicks, tome 1 : Détectives très privés

Ce tome est le premier d'une série de 3. Il comprend les 4 numéros initialement parus en 1997, publiés par Caliber Press, et réédité une première fois par Avatar Press en 2002, puis une seconde fois en 2012. Ce tome contient la version colorisée de ces épisodes, écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par John McCrea, et mis en couleurs par le studio Digikore.



L'histoire se déroule à Belfast, alors que Dougie Patterson est au volant de sa voiture, et qu'Ivor Thompson occupe le siège passager et lui demande d'aller plus vite car il doit absolument passer aux toilettes pour couler un énorme bronze. Il s'arrête donc chez Oncle Shuggie pour se soulager, et ce dernier leur demande de prendre soin d'Eve, son serpent apprivoisé pendant qu'il doit s'absenter. Ivor Thompson le prend en charge mais il ne peut pas s'empêcher de s'en servir comme d'un accessoire pour une blague en le collant dans le slip de Big Billy, lors de leur arrêt au pub. Ce dernier leur en veut à mort. Le lendemain, Igor retourne chez Oncle Shuggie et il finit par lâcher le morceau : quelqu'un a écrasé Eve en lui roulant dessus. L'oncle en fait une attaque et meurt sur le coup. Pas de bol, Mister Bell arrive sur ces entrefaites et demande à Igor où se trouve la livraison de poitin (alcool à base de pomme de terre, issue d'une distillation maison). Igor lui promet de s'en occuper dans les plus brefs délais. Il est ensuite question du mariage proche de Dougie Patterson, et de la cérémonie prévue dans quelques jours.



Par la suite, Ivor Thompson se fait remarquer par sa vulgarité lors du repas de noce, et le père de Valerie Patterson (la mariée) le prend méchamment en grippe. Dougie est violemment malade pendant son voyage de noces, devant se rendre aux toilettes très rapidement et très fréquemment de toute urgence. Peu de temps après il finit par se faire mettre à la porte par son épouse. Igor a l'idée de monter une agence de détectives privés, certain d'avoir de la clientèle, car il n'y pas d'agence de ce type à Belfast. Par un concours de circonstances navrant, les 2 compères se voient remettre un chargement cocaïne qui ne leur était pas destiné. Ivor y voit immédiatement l'occasion de se renflouer et de distiller le poitin dont il doit une livraison à Mister Bell. Ils ne sont pas au bout de leurs déboires car ils découvrent que Big Billy travaille pour Mister Bell, et est accessoirement le vrai père de l'enfant de Valerie. Mais le père de cette dernière en veut toujours mortellement à son gendre de quelques jours. Etc.



En 1997, Garth Ennis a déjà quelques années de carrière derrière lui, ayant produit des scénarios pour Judge Dredd (publié dans l'hebdomadaire 2000 AD), des histoires pour la série de John Constantine (voir Garth Ennis présente Hellblazer tome 1 et suivants) et ayant débuté en 1995 la série qui l'a rendu célèbre Preacher avec Steve Dillon. Il a également réalisé 18 épisodes de la série The Demon (1993/1994) avec John McCrea. Le lecteur sait donc que ce scénariste sait générer un humour très noir et irréconciliable avec le politiquement correct, dans des scènes d'anthologie qui marquent les esprits les plus blasés. S'il a lu les épisodes de The Demon, il sait également que John McCrea a choisi un registre graphique qui s'éloigne de plus en plus du réalisme pour la caricature et l'exagération comique. La couverture de ce tome montre qu'il est à fond dans ce registre, et un feuilletage rapide confirme qu'il est à bloc dans la parodie comique. S'il reste un doute au lecteur, il lui suffit de regarder le titre de la série, et de se souvenir qu'il est possible de la traduire littéralement par Détectives Privés, mais aussi par un terme vulgaire désignant la verge, ou encore comme une insulte pour personne se comportant comme un abruti vulgaire.



Effectivement dès la première page, il est question de passer aux toilettes pour se soulager d'une déjection monumentale, et par la suite Igor sort tous les stéréotypes les plus misogynes possibles sur l'institution du mariage et sur les femmes. Amis du bon goût, ne vous contentez pas de passer votre chemin, mais fuyez en prenant les jambes à votre cou. Garth Ennis ne fait pas les choses à moitié et débite des grossièretés et des obscénités à un rythme effréné qui ne faiblit jamais, même pas sur une seule page. Le lecteur doit donc se préparer à la vulgarité la plus crasse : du vomi sur gâteau, des blagues scatophiles, des adultes mâles qui montrent leurs fesses avec un énorme gros plan sur le trou associé (un dessin en pleine page quand même), des coups de pied dans les bijoux de famille, du cocufiage, des insultes racistes et homophobes, un personnage avec un bras droit anormalement développé du fait d'une pratique immodérée de la masturbation, des jets de fluide corporel, des blagues graveleuses, une parodie de Predator (tiens ? qu'est-ce que ça vient faire là ?), des assassinats à bout portant pour un humour bien gras, etc. Ça n'arrête pas une minute ! Si le lecteur est allergique à cet humour scatophile et bien gras, ou si plus simplement ça ne le fait pas rire, inutile d'ouvrir cet ouvrage.



Les dessins de John McCrea sont totalement en phase avec l'exubérance crade du scénariste. L'artiste est dans l'exagération comique à chaque case, avec également une verve qui laisse pantois. Il a conçu des trognes inoubliables pour chacun des personnages, avec une méchanceté caractérisée pour tous les protagonistes masculins, tous plus bêtes ou répugnants les uns que les autres. Le visage de Dougie Patterson respire la comprenette limitée, malgré une mise qui présente plutôt bien. Ivor Patterson est vulgaire à souhait, totalement à l'aise dans son manque de tact, de propreté, d'hygiène et de savoir-vivre, absolument insensible au regard des autres, et d'une bonne humeur qui n'a d'égale que son manque de retenu en tout. Les autres personnages sont tout aussi bien croqués que ce soit l'oncle Shuggie énorme, Big Billy et sa carrure de footballeur américain, avec un cou de taureau et pas une once d'intelligence dans son regard, Mister Bell en caricature d'italien mafieux, etc. McCrea joue à merveille des déformations morphologiques, pour accentuer les émotions sur les visages, ou pour les gestuelles un peu caoutchouteuses, évoquant celles de personnages de dessin animé.



John McCrea adapte sa manière de représenter les décors, pour être cohérent avec celle de représenter les personnages. Ils sont donc simplifiés comme dans des dessins animés pour la jeunesse, avec souvent des courbes en lieu et place de lignes droites pour augmenter la parodie visuelle et aboutir à des dessins plus dynamiques. Le scénario étant tout feu flamme, McCrea peut s'en donner à cœur joie dans plusieurs registres. Il y a une moitié d'épisode qui évoque la jeunesse d'Ivor et Dougie encore enfants, fréquentant la même école, et John McCrea joue avec des représentations super-déformées sans leur donner le côté mignon que l'on peut trouver dans les mangas utilisant ce registre. Le dessinateur n'hésite jamais à en rajouter dans l'exagération crade, à commencer par les cervelles qui giclent hors de leur boîte crânienne défoncée par une balle, ou les giclées de liquide séminal d'une abondance qui défie les lois de la nature. Dans le même temps, il ne joue pas sur la nudité féminine (même pour la péripatéticienne ne résistant jamais à la proposition des 3 partenaires masculins à la fois), ne la limitant qu'au strict nécessaire alors que la nudité masculine est régulièrement source de raillerie. Le lecteur aura bien du mal à oublier, s'il y arrive un jour, ce dessin en pleine page et en gros plan de l'anus d'Ivor (excusez-moi, il faut que j'aille rendre).



John McCrea et Garth Ennis arrivent quand même à maintenir un fil conducteur que l'on peut qualifier d'intrigue dans chaque épisode, et des correspondances de continuité d'un épisode à l'autre. L'intérêt du lecteur reste donc entretenu par une progression dramatique dont il n'aurait pas soupçonné l'existence a priori. Il lui est difficile de se projeter dans de tels personnages, mais en même il ne peut pas s'empêcher de reconnaître que parfois (pas souvent quand même), il lui arrive de ne pas se montrer beaucoup plus futé qu'eux (mais pas souvent). Il se rend compte que McCrea & Ennis ont réussi à trouver le ton juste pour pousser la parodie jusqu'à l'absurde (quant aux blessures, aux péripéties à la bêtise) pour un humour dévastateur qui fonctionne parfaitement. Ce n'est pas une mince réussite que de savoir se montrer provocateur du début jusqu'à la fin avec un humour potache, bien gras qui tâche, de débiter les pires énormités, sans que jamais le lecteur ne puisse s'y tromper sur le fait qu'il ne s'agit à aucun moment de premier degré. C'est énorme du début jusqu'à la fin. Contre toute attente, la narration s'avère parfois instructive, que ce soit pour les stéréotypes sur les irlandais qui sont passés à la moulinette, ou pour le rendu des accents régionaux, parfois un défi à la lecture et à la compréhension, mais très savoureux. D'ailleurs, Ennis a pris la précaution d'intégrer un lexique de 8 pages à la fin de l'ouvrage et ça a dû être un défi à la traduction.



Il est impossible de recommander cette lecture à n'importe qui, et il ne suffit pas d'être un lecteur averti, il faut encore être consentant. Sous cette réserve de taille, le lecteur peut apprécier une verve comique et absurde d'une grande richesse tant dans les situations que dans les visuels, avec une inventivité dans le crade et la provocation difficile à croire, qui ne tarit jamais. Garth Ennis & John McCrea osent regarder l'humanité dans ce qu'elle a de plus vulgaire et réussissent à en faire une bande dessinée qui tient la longueur et qui est énorme de bout en bout. 5 étoiles pour les lecteurs avertis et consentants.
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Mars attacks - Attack from space

A la question "Pourquoi les extraterrestres sont-ils aussi cruels avec l'espèce humaine ?" qu'on se posait (ou pas) en regardant le film, le comics chronologiquement antérieur nous répond ": parce ce que des hommes ont cherché les histoires".



Il faut remonter en 1962 et à la première incursion sur Terre de Zar, un soldat martien lambda visiblement dépourvu de pulsions destructrices. En réalité, son atterrissage mouvementé sur la planète bleue résulte d'une collision entre sa soucoupe et la station spatiale de Buck, un astronaute américain. Zar survit à l'accident mais alors qu'il est encore dans les vapes, il est découvert par deux types un peu simplets qui le vendent aussitôt à un cirque pour se faire quelques sous. Son aspect atypique et quelque peu répugnant fait de lui une nouvelle attraction, voire un être que le gérant se donne le droit de maltraiter et d'accuser de meurtre pour couvrir son propre crime. Il n'en faut pas plus à Zar pour se faire sa propre idée de l'humanité même s'il ne pige pas tout à la langue des autochtones. Encore sonné, il parvient à prendre la fuite mais le mal est fait : le désir le vengeance qui vient de naître en lui ne le quittera plus. Il ne tarde pas à demander du renfort.



De leur côté, les hommes affûtent leurs armes car ils sont bien décidés à embrocher le monstre en liberté qui a déjà tué l'un des leurs. Après une rapide tentative de communication à base de coups de fusils et de lance-flammes martiens, la guerre est officiellement déclarée.



John Mc Crea se garde bien de faire l'impasse sur les détails lorsqu'il dessine les cadavres et la vivacité des couleurs utilisées renforce le côté "cru" du dessin. En ce sens, on notera que les créateurs de "Attack from space" ont tenu à rester fidèle à l'ambiance colorée du film de Tim Burton (lui-même inspiré de l'univers les comics, comme on l'a dit plus haut), comme si l'Amérique n'était plus qu'un interminable coucher de soleil avant une nuit éternelle. A été conservée également l'atmosphère stressante causée par une invasion qui se prépare, avec force soucoupes dans les cieux, individus non identifiés qui s'incrustent de partout et apparaissent simultanément dans différentes régions du monde. Quant au jeu de la prise de possession des corps humains par les extraterrestres, finalement assez peu utilisée dans la version filmée de l'histoire, elle est ici fréquemment et efficacement mise à profit.



On regrettera par contre que cette BD soit aussi difficile à suivre... car entre les écarts spatio-temporels, les flashbacks et les prolepses, merci pour les zigzags ! Ce sont des procédés littéraires qui créent sans doute des effets fabuleux dans cette intrigue si l'on s'accroche, mais encore faut-il que le lecteur ait le temps de s'accrocher à quelque chose ! Eh, je sais bien que je suis pas une flèche, mais j'ai du retourner en arrière plusieurs fois dans ma lecture pour m'assurer que je n'avais pas loupé un changement d'époque ou de zone du monde ! Du coup, l'histoire semble décousue.;;
Lien : http://pulco-suivezlepapillo..
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Dicks, tome 2 : Dicks, drugs et rock'n roll

Ce tome fait suite à Dicks, Tome 1 : Détectives très privés (épisodes 1 à 4) des mêmes auteurs, qu'il n'est pas indispensables d'avoir lu avant. Il comprend les épisodes 5 à 8 ainsi que les 2 numéros spéciaux de Noël, initialement parus en 2002 (pour les épisodes de Dicks II), 2003 et 2005 (pour les épisodes spéciaux), écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par John McCrea, mis en couleurs par le studio Digikore. Il existe un troisième tome en VO : Dicks Volume 3 TP.



Prologue (9 pages) - Dougie Patterson se rend chez son ex-femme pour verser sa pension alimentaire comme l'exige la décision du juge. Il se fait frapper dans les bijoux de famille par son fils, ridiculiser par Valerie Patterson qui l'humilie, et mépriser par le nouvel amant de son ex-femme. De son côté, Ivor Thompson rend compte de son investigation sur une épouse infidèle à son mari. Celui part se suicider dans sa chambre, sans avoir payé sa facture. Igor et Dougie se retrouvent pour descendre une bière dans le bar qui leur sert de QG. Ils y retrouvent leurs potes : Spence (un blanc qui parle à la manière d'un black du ghetto, avec une crédibilité nulle et un ridicule maximum), W (l'initiale de Anker, surnommé par la suite l'Hédoniste) avec toujours son bras droit surdéveloppé du fait de ses activités masturbatoires), et Willy, un individu normal à ceci près qu'il fréquente les 4 autres Igor leur explique son idée : ils vont fonder un groupe de rock dont il sera le chanteur, Dougie sera le guitariste solo, Willy le guitariste rythmique, Spence le bassiste et W le batteur. Aux toilettes, Dougie entend cette proposition et sent le désespoir s'emparer de lui, comme à chaque fois qu'Igor propose une idée catastrophique.



Igor et Dougie empruntent de l'argent à McKecknie pour acheter des instruments. Ils se font repérer par un manager appelé Dutchie (aux pratiques sexuelles bizarres) et contre toute attente leur groupe fonctionne assez bien pour qu'ils puissent partir en tournée aux États-Unis. Par un concours de circonstance à peine croyable (pas du tout crédible en fait), Dougie Patterson et Igor Thompson se retrouvent seuls à bord de la navette spatiale américaine, en route pour l'espace. Parce que ça n'arrive qu'à eux, ils se font capturer par des extraterrestres en forme de pénis anthropoïde qui s'apprêtent à détruire les terriens en les bombardant d'un rayon de haine, en commençant par Belfast. De retour sur Terre (ne demandez pas comment), ils doivent stopper une sorte de Godzilla et une sorte de King Kong en train de ravager Belfast. Pour Noël, ils doivent arrêter l'antéchrist incarné sous la forme d'un nouveau-né. Pour le Noël suivant, il leur faut enquêter sur une série d'individus assassinés par leur fèces.



En entamant ce deuxième tome de la réédition des aventures d'Igor et Dougie, le lecteur n'a aucun doute sur ce qui l'attend : de l'humour vulgaire et crade, omniprésent dans les péripéties impossibles de 2 individus aussi incompétents que peu futés. La seule question qui se pose est de savoir si John McCrea & Garth Ennis sauront tenir la distance dans cet humour potache. C'est bien sûr une question idiote, comme de parier qu'on peut boire plus de bières qu'un pilier de bar. Garth Ennis a conçu une intrigue linéaire, qui en mérite quand même le nom, partant d'une idée moins saugrenue que prévu d'Igor (former un groupe de rock à tendance punk, en tout cas ils ne savent pas jouer d'un instrument), jusqu'à un retour fracassant à Belfast en passant par un voyage dans l'espace. Un peu plus que dans le premier tome, le lecteur peut s'amuser à repérer les références : Godzilla, King Kong, George Bush, l'Étoile Noire de Star Wars, Aliens, et bien sûr Rosemary's Baby (1968) de Roman Polanski et L'exorciste (1973) de William Friedkin.



L'introduction commence sur le thème de l'humiliation perpétuelle de Dougie Patterson subissant avanie après avanie, ratant sa vie à rester aux côtés d'Igor Thompson, à accepter de le suivre, dans une entreprise crétine après l'autre, dans un échec après l'autre. Comme à son habitude, Garth Ennis sait surprendre son lecteur, en l'occurrence en étoffant la relation entre les 2 potes. Igor n'arrête pas de le traiter d'homosexuel et de l'entraîner dans ses plans pathétiques, ce qui finit par peser sur Dougie qui constate le gâchis qu'est sa vie, et qui envisage de se pendre plutôt que de continuer à s'avilir de la sorte. Malgré les exagérations systématiques des dessins, le lecteur peut voir que ce mode de vie pèse sur Dougie, alors qu'Igor continue à faire preuve d'un entrain que rien ne vient entamer. Garth Ennis ne se limite pas à jouer sur l'amitié vache qu'Igor porte à Dougie, Il finit par mettre en scène une confrontation entre les 2 compères sur cette relation qui ne semble à profiter qu'à l'un d'entre eux. Comme à son habitude, le scénariste n'a pas son pareil pour évoquer l'amitié virile entre potes.



Dès le tome précédent, le lecteur a bien compris qu'il ne doit pas s'attendre à des intrigues plausibles, même avec une solide dose de suspension consentie d'incrédulité. Ce n'est tout simplement pas ce genre de récit. L'objectif est d'utiliser l'exagération jusqu'à l'absurde pour un humour foncièrement noir, jouant sur la médiocrité des individus et les fonctions physiologiques produisant des fluides ou des déjections. C'est de l'humour qui tâche, tout autant que dans le premier tome, voir encore plus, si c'est possible. Ennis se lâche toujours plus pour des situations énormes et sales, et John McCrea se fait un devoir d'être à la hauteur de cette imagination vulgaire et répugnante. L'Hédoniste continue à se livrer au plaisir solitaire avec des émissions de liquide séminal en quantité défiant l'imagination, et ayant depuis longtemps dépassé l'humainement possible. Igor prend toujours autant de plaisir physique à couler un bronze. Il faut voir son plaisir enfantin quand il regarder ses excréments voleter dans la navette spatiale en apesanteur. Il n'est pas nécessaire de s'étendre sur le caractère scatophile et répugnant du tueur en forme d'excrément géant. N'oublions pas un ou deux seaux remplis de vomis. Le dessinateur fait preuve d'une énergie incroyable pour dessiner ces fluides giclant par gerbe.



Du début jusqu'à la fin, John McCrea dessine en exagérant les morphologies des personnages (la moustache impossible de Dougie, la silhouette d'Igor, proche de celle d'Obélix), les mouvements trop saccadés ou trop amples, et les expressions des visages pour montrer des émotions intenses, sans parler des abondantes gouttes de sueur. Le lecteur éprouvera des difficultés à se remettre du prêteur sur gages, un individu très imposant, agitant un sécateur, prêt à s'automutiler pour prouver qu'il supporte la douleur sous toutes ses formes, ou de la mère d'Igor déformée par l'âge et complètement démente en préparant des saucisses qui ont la forme de verge comme si elle venait de les couper sur des mâles non consentants. La vigueur avec laquelle le cuistot du restaurant chinois débite des poulets fait peur à voir. Il ne pourra jamais oublier l'énormité de l'engin qui pend jusqu'à terre entre les cuisses du diable. Les couvertures alternatives sont particulièrement obscènes dans leur façon de représenter des actes sexuels que les partenaires consentants regrettent déjà et auxquels seul le désespoir les a fait consentir.



Bien sûr, John McCrea ne s'adonne pas à la représentation photographique des différents environnements. Il les exagère et les simplifie de manière drastique. Ennis n'hésite pas à se moquer de lui en plaçant un cartouche de texte sur un fond vide pour indiquer que McCrea n'avait aucune envie de passer du temps à dessiner une demeure luxueuse. Toutefois, il dessine assez de décors pour que le lecteur sache où se déroule chaque action et l'exagération des éléments de décor permet de mieux faire passer les pires énormités du scénario, comme le voyage en navette spatiale, ou les 2 monstres Kaiju. Après coup, il est difficile d'imaginer qu'un autre artiste ait pu réussir à faire passer ce monstre composé de déjection humaine avec le même naturel que le fait McCrea. Comme dans le premier tome, les 2 auteurs prennent soin de ne pas se reposer sur des corps de femme dénudés pour attirer le lecteur. Ils font exprès de mettre en scène la nudité masculine dans ce qu'elle a de plus vulgaire et de plus prétentieuse pour tourner en dérision la toute-puissance du phallus qui n'existe que dans la tête des personnages.



Arrivé à la fin, le lecteur en vient à regretter que les séquences annexes qui se trouvaient en fin de chaque épisode dans le tome 1 n'aient pas été reconduite. Il n'y a que 2 pages d'accordées à un superhéros imaginé sur la base d'une idée offensante, et les auteurs tiennent à nouveau leur promesse dans la provocation sale et méchante, digne d'Hara-Kiri. Le lecteur ne retrouve la péripatéticienne qui en prend 3 à la fois qu'à une seule occasion, mais elle ne démérite pas par rapport à sa réputation. Garth Ennis se montre d'une vulgarité constante du début jusqu'à la fin, tout en réussissant à donner de la consistance à l'amitié qui lie Igor et Dougie, et à évoquer les troubles en Irlande, avec une franchise décoiffante. Il évoque les problématiques de réconciliation et de mise en œuvre du pardon, avec une sensibilité que le lecteur n'aurait pas cru possible dans le contexte d'un récit aussi provocateur.



Ce deuxième tome de la série tient toutes ses promesses, les auteurs se montrant aussi inventifs et répugnants que dans le premier. Le lecteur se rend bien compte que s'il apprécie une telle lecture, ça en dit long sur sa personnalité, son penchant affirmé pour le mauvais goût bien gras, bien lourd, et cela sous-entend qu'il reconnaît sa propre médiocrité dans celle d'Igor et de Dougie, et que cela ne l'empêche pas de vivre sa vie banale et pathétique.
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The Demon, tome 2 : The Longest Day

Ce tome fait suite à The Demon : Hell's Hitman (épisodes 40, 42 à 49, et annuel 2) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 50 à 58, ainsi que le numéro 0, initialement parus en 1994/1995, écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par John McCrea, à l'exception de 6 pages dessinées et encrées par Peter Snejbjerg dans l'épisode 50, et de l'épisode 51 dessiné par Chris Alexander et encré par Rick Bryant. La mise en couleurs a été réalisée par Stuart Chaifetz. Le tome commence avec une introduction de 2 pages rédigée par Garth Ennis en mars 2016, expliquant qu'il était encore en train d'apprendre le métier dans ces épisodes, mais que John McCrea avait atteint sa maturité artistique avec l'épisode 50.



Épisode 50 - Au temps présent, Jason Blood continue à prendre Etrigan de haut, tout en se demandant pourquoi il n'a pas de souvenir de sa vie dans les siècles passés. Etrigan décide de lui raconter un épisode datant de plusieurs siècles en arrière quand Blood avait recruté une équipe de pirates (menée par le capitaine Billy Scumm) pour partir à la recherche d'un trésor dont lui seul connaissait l'emplacement. L'équipage était aussi dégénéré que leur capitaine. Épisode 51 - Alors que les Enfers sont en désordre du fait que Lucifer a abandonné son poste, Etrigan y file le parfait amour avec Lady Smegma, le fruit de leur union étant un fils appelé Golgotha. Épisode 0 - Merlin est arrivé à Gotham, privé de ses pouvoirs et s'est rendu chez Jason Blood pour demander son aide. Ce dernier a accepté sous réserve que Merlin lève ses blocages mémoriels et qu'il puisse enfin se souvenir de sa vie depuis la chute de Camelot. Le résultat le rend presque fou, au grand dam de ses 2 hôtes Harry Matthews et la Chose qui ne peut pas mourir.



Épisodes 52 à 54 - Jason Blood est déterminé à tuer Etrigan pour tout ce qu'il lui a fait faire. Ce dernier a decidé de se livrer à un rituel qui lui permettra de lier son fils Golgotha à Kathy, la fille (nouveau-né) de Glenda Mark et Jason Blood. Il dérobe donc le nourrisson à la maternité et entame les préparatifs nécessaires pour le sort. Merlin a accepté contraint et forcé d'aider Jason Blood dans ses préparatifs pour tuer Etrigan, mais son objectif final est de récupérer ses pouvoirs. Blood a embauché Tommy Monaghan (voir la série Hitman) pour s'assurer que Merlin ne le trahira pas au pire moment. Épisodes 55 à 58 - Lucifer est toujours absent des Enfers (événement survenu dans la série Sandman de Neil Gaiman). L'archange Karrien Excalibris a décidé d'envahir les Enfers et d'aller y récupérer la couronne à cornes, en profitant du désordre ambiant. Il réussit à convaincre une armée d'anges de l'accompagner. Face à lui, il n'y a qu'Etrigan et une poignée de démons pour s'opposer à lui.



Dans l'introduction, Ennis insiste à la fois sur le fait qu'il était encore en phase d'apprentissage de rédaction d'un scénario, et sur le fait que John McCrea avait déjà trouvé sa voix d'artiste. En regardant les dessins, le lecteur peut être un peu rebuté par leur apparence. Effectivement, ils ne s'inscrivent pas dans le registre descriptif habituel des comics de superhéros. Les traits en contour ne sont pas bien nets et bien propres, mais irréguliers. Les expressions de visage sont souvent exagérées et déformées. Les chevelures semblent souvent rêches et désordonnées. Les décors souvent esquissés, voire omis dans certaines suites de case, comme dans les comics mensuels. Mais en plus ils sont parfois exagérés dans une optique comique (le galion de Billy Scumm), ou interprété à dessein (comme la plaine idyllique au bord d'un ruisseau ou se repose Jason Blood). Quand le scénario le justifie, McCrea peut aussi s'investir plus les décors, avec les bâtiments d'un couvent, une ville du far-ouest, ou l'intérieur de l'appartement de Jason Blood. Mais il est vrai que le nombre de cases sans arrière-plan est élevé. À la différence des comics de superhéros traditionnel, il ne les remplit pas avec des traits de puissance, ou en dessinant un personnage prenant une pose avantageuse au premier plan.



Comme le signale Garth Ennis, les idiosyncrasies de John McCrea apparaissent en force dans l'épisode 50 à mi-chemin entre la farce grotesque et l'horreur. Il exagère la forme des pirates à la fois par leur morphologie et par leur tenue vestimentaire. Cet effet se retrouve dans tous les personnages surnaturels qui apparaissent dans ces épisodes, sachant qu'il n’y a que ce type de personnages dans les numéros 55 à 58. Il fait également en sorte de donner des postures un peu de guingois, un peu gauches, y compris aux êtres humains normaux pour introduire une impression de bizarrerie. Grâce à cette exagération, il peut se permettre de se montrer assez graphique dans les coups portés, ou les membres arrachés ou déchiquetés, jouant sur la déformation pour un humour noir, mais en dépeignant en fait des actes atroces. Il faut un peu de recul au lecteur pour apprécier l'autre compétence graphique qui justifie les compliments de son scénariste. Ce dernier a joué à plein avec la nature grotesque du personnage principal, imaginant des situations à la hauteur de sa démesure. John McCrea réussit à rendre cohérent visuellement des éléments aussi disparates qu'un pirate sanguinaire et dégénéré face à Lucifer, un coussin qui parle et une créature colorée de dessin animé pour enfants en bas âge, le champ de bataille de la troisième offensive d'Ypres le premier août 1917, une armée de morts vivants constituée de soldats morts au champ de bataille pendant la première guerre mondiale, des anges retors, ou encore des avions-requins. Même si le lecteur peut ne pas trouver cette narration visuelle grinçante à son goût, il est impressionné par l'abattage de l'artiste.



S'il est encore en cours de phase d'apprentissage initial de son métier, Garth Ennis ne démérite dans ces épisodes. Il continue donc à écrire les aventures d'un démon de l'Enfer (Etrigan), associé à un être humain (Jason Blood) qui ne s'en laisse pas conter, par un sorcier (Merlin) ayant lui-même une origine démoniaque. Comme dans le premier tome, le scénariste utilise les personnages laissés par son prédécesseur Alan Grant, montrant en passant où en sont Harry Matthews (être humain transformé en coussin) et la Chose qui ne peut pas mourir. Mais il se concentre rapidement sur la liberté que lui donne Etrigan, celle d'écrire un personnage immoral. Alors que la plupart des scénaristes s'arrangent pour confronter ce type de personnages à d'autres encore plus méchants, Ennis commence par le confronter à Jason Blood pour l'avenir de son rejeton. Tous les coups sont permis : pour Blood bien décidé à tuer Etrigan, pour Etrigan bien décidé à instrumentaliser son fils aux dépends des humains, pour Glenda Mark prête à tuer tous ceux sur son passage pour récupérer sa fille, pour Merlin prêt à tout pour en réchapper vivant. Dans le même temps, à l'occasion de l'épisode 0, Ennis en profite pour mettre à bas l'image d'Épinal de Jason Blood, en montrant qu'il a longtemps été complice d'Etrigan. Cette partie se retrouve très éloignée du combat basique contre le méchant du mois. La narration visuelle à la fois railleuse et horrifique de John McCrea confère le grotesque nécessaire pour qu'un tel scénario fonctionne, les auteurs montrant au lecteur qu'ils ne sont pas dupes, mais que ça ne les empêche pas de prendre leur récit au sérieux.



Ce tome commence donc par épisode de 40 page, le numéro 50, correspondant à une grosse farce dans laquelle la troupe de pirates psychopathes progresse de plein gré vers le sort funeste, Jason Blood les menant par le bout du nez, McCrea faisant des merveilles d'humour visuel grotesque. Alors que l'épisode 54 aurait pu marquer la fin de la série, Garth Ennis bénéficie de 4 épisodes supplémentaires pour une histoire quasiment auto-contenue. Un archange sûr de lui mène une croisade aux Enfers, sûr de son bon droit, suffisant et condescendant, belliqueux. Le scénariste met en scène de manière basique l'idée d'une armée d'anges, sans aucun développement théologique, mais là encore les dessins relevant de la farce macabre attestent de l'absence de prétention en ce domaine. Garth Ennis rend hommage à plusieurs séries de guerre précédemment publiées par DC Comics, de Sergeant Rock à Haunted Tank, ainsi qu'à une poignée de films de guerre passés au patrimoine cinématographique. Il montre le combat d'une demi-douzaine de démons pour sauver les Enfers de la mainmise dictatoriale des anges, combattant contre un ennemi 10 fois, 100 fois plus nombreux qu'eux. Le ton est à la parodie, mais en même temps également à la critique de toute forme d'invasion, de pouvoir autoritaire. Le lecteur comprend rapidement que Karrien Excalibris s'est auto-proclamé responsable d'une mission qu'il a lui-même créé. Les démons résistent pour défendre leur territoire, maudissant leur chef (Lucifer) qui les a abandonnés, refusant de plier devant l'armée prête à les exterminer. Pour un lecteur familier des écrits de Garth Ennis, il retrouve plusieurs de ses thèmes favoris (les guerres, les soldats broyés par le conflit, l'humour trash) dans une histoire qui tient bien la route.



Ce deuxième tome s'avère plus agréable à la lecture que le premier. Effectivement, Garth Ennis a raison d'insister, John McCrea a trouvé un point d'équilibre dans l'exagération de ses dessins qui est entièrement adapté à la nature du récit, pour des visuels mi grotesques, mi horrifiques, une narration qui ne se prend pas au sérieux, mais qui ne fait pas les choses à moitié pour autant Garth Ennis montre qu'il s'est pris au jeu de développer les 2 principaux personnage (Jason Blood et Etrigan), qu'il sait raconter une histoire sur plusieurs épisodes. Il fait déjà preuve d'une verve railleuse et parfois cinglantes qui donne un sacré coup de fouet aux histoires. Il arrive à parler de thèmes qui lui tiennent à cœur dans un récit qui s'approprie les codes des superhéros pour les mettre au service d'un récit imprévisible.
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The Demon : Hell's Hitman

Il s'agit du premier de 2 tomes rééditant les histoires du démon Etrigan écrites par Garth Ennis. Il contient les épisodes 40, 42 à 49, et annuel 2, initialement parus en 1993/1994, écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par John McCrea, à l'exception du numéro annuel 2 encré par Luke McDonnell et Matt Brooker, de l'épisode 46 dessiné par Denis Rodier et encré par Wayne Faucher, et de l'épisode 49 dessiné et encré par Nigel Dobbyn. La réédition des épisodes du Demon par Ennis se termine dans The longest day (épisodes 0, 50 à 58).



Pour le tour de chauffe (l'épisode 40), un gang de bikers envahit une église pour invoquer un démon des enfers. Ils réussissent, mais Etrigan le démon va venir à leur rencontre. Vient ensuite le numéro annuel 2 au cours duquel un extraterrestre peu commode est à l'origine de la transformation de Tommy Monaghan en Hitman, au beau milieu d'une guerre entre 2 gangs, avec la participation d'Etrigan. Épisodes 42 à 45 – Asteroth (un autre démon des enfers) est à Gotham et a pour ambition de réaliser un pentagramme à base de sang de sacrifiés pour invoquer le démon Gothodaemon. Etrigan va lui mettre des bâtons dans les roues avec l'aide de Tommy Monaghan.



Épisodes 46 à 48 - Etrigan a été missionné par 2 anges (Duma & Remiel) pour assassiner les démons présents sur Terre. Sa mission l'emmène au Texas, où 2 nazis souhaitent faire revenir la splendeur passée du Reich, grâce à des SS zombies. Etrigan bénéficie de l'aide du Tank Hanté (Haunted Tank) et de son équipage le caporal Arch Asher, le soldat Rick Rawlins, le caporal Slim Stryker et le lieutenant Jeb Stuart, sans oublier le fantôme du général James Ewell Brown (J.E.B.) Stuart. Épisode 49 - Le détective privé Joseph Gunn a surpris la Chose qui ne peut pas mourir (Thing-That-Cannot-Die) en train d'acheter des bouteilles d'alcool, alors qu'il venait pour acheter ses clopes. Il a décidé de la suivre et tirer avantage de Jason Blood.



Le lecteur qui ne connaît pas Etrigan risque d'être très surpris par sa situation dans ces épisodes. Il s'agit d'un personnage créé par Jack Kirby en 1972 : The Demon de Jack Kirby. Etrigan est un démon issu des enfers, le fils de Belial, attaché au mortel Jason Blood par Merlin à l'époque de Camelot. Il a bénéficié de quelques apparitions dans l'univers partagé DC par la suite (dont la série Swamp Thing quand elle été écrite par Alan Moore, puis d'une minisérie écrite par Matt Wagner en 1992 : From the darkness). En 1990, les responsables éditoriaux estiment que le temps est venu pour ce personnage de disposer de sa propre série mensuelle dont ils confient l'écriture à Alan Grant. Ce dernier évacue Randu Singh, l'un des 3 personnages secondaires de la série. Il tient à l'écart Glenda Mark. Il fait subir les derniers outrages à Harry Matthews qui se retrouve réduit à l'état de coussin fumant le cigare, après un passage aux enfers, mais avec Katarina de la Kush (une femme réduite elle aussi à l'état de coussin) à ses côtés.



C'est dans cet état qu'Alan Grant laisse la série, et que les responsables éditoriaux la confie à un jeune débutant : Garth Ennis. Il écrit un premier épisode (numéro 40) pour tester ses capacités à faire exister un personnage si singulier, et à le faire parler en rimes. Après un épisode bouche-trou écrit par un autre scénariste, il doit participer à l'événement du moment, c’est-à-dire créer un nouveau personnage à l'occasion d'un numéro annuel (tous les annuels participant à l'opération Bloodlines cette année-là). Le personnage de Tommy Monaghan revient à plusieurs reprises dans la série, et bénéficiera de sa propre série en 1996, également écrite par Garth Ennis, à commencer par A rage in Arkham. Dans cette première histoire, Garth Ennis écrit une guerre des gangs avec des gangsters parodiques dont le chef est un autre démon des enfers. Ce dernier se fait passer pour un philanthrope ce qui lui permet de bénéficier de l'aide d'un groupe d'individus se faisant appeler les enfants de chœur.



Avec la deuxième grande histoire, le lecteur connaissant les thèmes récurrents d'Ennis repère tout de suite celui de la guerre et des soldats, traités de manière parodique, avec des zombies, et des nazis caricaturés (approche qu'il développera avec beaucoup plus de mordant dans Adventures in the Rifle Brigade, mais sans les zombies). Il termine avec une parodie de détective privé dur à cuire, avec cette espèce de doudou vaguement anthropomorphe trop gentil, et l'arrivée du démon Baytor (qui sera rapatrié par la suite dans la série Hitman). L'inventivité parodique de Garth Ennis est déjà bien présente, avec une forme de moquerie par le biais des observations vachardes et sarcastiques d'Etrigan (tout en rimes, pas toujours très riches). Les scénarios sont farfelus, avec un forme d'humour noir marquée.



Le rythme de la narration n'est pas toujours très fluide avec des phylactères parfois un peu copieux, ou des développements un peu étirés. Garth Ennis utilise déjà sa vision très basique des enfers, à base de démons sentant le soufre et voués à faire souffrir les êtres humains, tout en se tirant dans les pattes. Il utilise une imagerie chrétienne très basique d'un enfer où rôtissent les âmes des pêcheurs, gérés par des démons qui soit se trouve en haut de la chaîne alimentaire et en profitent, soit sont de simples sous-fifres et souffrent avec les autres. Dans le genre, le rescapé allemand de la seconde guerre mondiale offre une parodie beaucoup plus caustique.



Le scénariste intègre également quelques éléments de l'univers partagé DC. Le récit se déroule donc à Gotham, mais cela n'a pas beaucoup d'incidence dans les présents épisodes (= pas d'apparition de Batman, ou d'autres porteurs de la chauve-souris). Il n'y a que la présence de Tweedledee (Deever Tweed) et Tweedledum (Dumfree Tweed) qui est connectée avec le chevalier sombre. Le lecteur voit apparaître le duo d'anges Duma & Remiel, avec une relation plus cruelle que celle instaurée par Neil Gaiman dans la série Sandman. Le tank Hanté est dépoussiéré pour rendre hommage aux séries de guerre de l'éditeur DC, avec déjà une peinture de la soldatesque qui laisse transparaître une forme de respect.



Pour tous ces épisodes sauf 2, Garth Ennis bénéficie de la mise en image de John McCrea, artiste qui illustrera également la série Hitman. En feuilletant rapidement ce tome, le lecteur constate qu'il réalise des dessins à l'esthétique assez laide, avec les tics des comics (= des arrière-plans régulièrement vides), et des exagérations prononcées de la morphologie humaine. Néanmoins cette approche graphique présente également l'avantage de ne pas se calquer sur celle habituelle des comics de superhéros, donnant tout de suite une identité graphique prononcée à cette série. La couverture permet de se faire une idée des exagérations utilisées par l'artiste. La musculature d'Etrigan est bien développée, mais un peu anguleuse, avec un rapport disharmonieux d'un muscle à l'autre. Sa dentition est exagérée au point qu'il ne peut pas correctement fermer la bouche. Les pavillons de ses oreilles sont démesurés au point d'en devenir des ailettes déployées au vent. Le joyau servant de fermoir à sa cape est trop gros et trop rudimentaire. Etrigan n'est pas joli, ce qui sied bien à sa nature démonique.



John McCrea traite l'apparence des êtres humains avec la même désinvolture, n'hésitant jamais à exagérer leurs faciès ou leur morphologie pour une caricature à cheval sur la dérision et l'horreur d'une humanité veule et idiote. Le peu de fois où Jason Blood apparaît, il est hautain et méprisant, pas vraiment un exemple à suivre, ou un individu sympathique. À ce petit jeu de massacre, il n'y a finalement que Glenda Mark qui conserve une allure normale (mais quand même pas commode).



En tant que chef décorateur, John McCrea assure une prestation assez minimaliste. Le lecteur sait où se déroule chaque séquence, mais il ne risque pas de faire du tourisme en admirant les décors, ou en scrutant les arrière-plans. L'artiste est un accessoiriste un peu plus rigoureux, que ce soit pour la tank hanté, ou pour les motos des bikers. Il croque d'ailleurs une parodie de motard enflammé sur sa bécane qui devrait faire peur à Johnny Blaze (un autre motard enflammé chez la concurrence).



D'épisode en épisode, le lecteur finit par reconnaître et par apprécier le talent de John McCrea pour l'exagération et la caricature. Asteroth est plus ridicule en tant que démon d'opérette que vraiment effrayant. Le vieux vétéran allemand dans son fauteuil roulant roule des yeux lubriques à l'idée de saborder les États-Unis pour aider au retour du Reich. La démone Smegma est irrésistible dans son bikini riquiqui. Les hommes ont tous une gueule à effrayer un enfant.



Pour un lecteur de passage cherchant une histoire divertissante et bien troussée, il est vraisemblable que ces épisodes ne feront pas sens. Il découvre un personnage dont la situation n'est jamais expliquée, avec pourtant des bizarreries délirantes (le coussin qui fume le cigare), des dessins pas très agréables à la vue, et des histoires aussi farfelues que bizarres. 3 étoiles pour une inventivité réelle mais moyennement canalisée. Pour un lecteur familier de Garth Ennis, il découvre une œuvre de jeunesse dans laquelle il décèle des thèmes qui reviendront dans plusieurs de ses œuvres, ainsi qu'un humour déjà bien personnel. Entre 3 et 4 étoiles en fonction de sa curiosité et de sa capacité à s'adapter à la forme des dessins de John McCrea.
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The Boys, tome 13 : Bienvenue chez le P'tit

Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie consacrée à Wee Hughie, initialement parue en 2010.



Hughie Campbell (Wee Hughie) a décidé de se ressourcer auprès de ses parents pour digérer sa séparation d'avec Annie January. Il se rend donc à Auchterladle, une petite bourgade portuaire en Écosse. Là il séjourne chez ses parents. Puis il reprend contact, au pub du coin, avec ses 2 amis d'enfance : Horace Bronson (surnommé Det, pour détergent) et Bobby. Il passe une partie de ses journées à réfléchir en regardant la mer. Il fait la connaissance d'un homme d'une cinquantaine d'années qui s'amuse à peindre les paysages et la faune, en particuliers les fulmars. Il se souvient des quelques épisodes de son enfance sortant de l'ordinaire. Il se remémore comment ses potes avaient le don de le mettre hors de lui. Il se souvient de sa tante et sa façon d'être absente, etc. 2 choses vont le tirer de ses réflexions mélancoliques. Tout d'abord Annie January s'est invitée à passer quelques jours à Auchterladle pour parler avec Hughie. Ensuite cette ville sert de point de transit à un trafic de drogue d'un genre un peu spécial : un mélange trois quarts cocaïne, un quart Compound V (la drogue qui permet à quelques chanceux d'acquérir des superpouvoirs).



Il s'agit de la deuxième minisérie développée par Garth Ennis dans le cadre de la narration de The Boys (après Hérogasme). Cette histoire s'intègre complètement dans la série ; elle ne peut en être dissociée, elle ne peut en être soustraite. La première page donne immédiatement le ton : l'histoire sera pour partie composée de souvenirs d'enfance liés à cette région de l'Écosse, et pour partie placée sous le signe de la farce exagérée (le chauffeur du bus qui propose à Hughie de sniffer un rail, avant de s'en envoyer un lui-même et de reprendre sa conduite). Garth est un auteur qui m'étonnera toujours : ici il marie habilement un ton légèrement mélancolique (Hughie revisitant des souvenirs pas tristes) et des moments "Garth Ennis" énormes. Par exemple, j'ai du mal à me remettre de l'apparence de ses 2 potes, du mode de communication du tenancier du pub et du pasteur, du ténia, etc. Ennis se lâche également en ce qui concerne la couleur locale au travers de l'accent écossais très prononcé et des mots de vocabulaire spécifiques à cette région ; il m'a fallu un peu de temps pour m'y habituer.



Passées ces 2 particularités (moments "Ennis" et couleur locale), Ennis surprend ses lecteurs avec un récit nuancé sur le personnage le plus attachant de The Boys. Bien sûr certains épisodes de sa jeunesse dépassent l'entendement, mais la prise de recul constituée par ce retour dans sa famille lui permet voir autrement Billy Butcher et ses compagnons. Ennis en profite également pour aborder d'une nouvelle manière l'amitié entre hommes, et il évoque les relations d'un fils avec ses parents. Annie January évoque sa jeunesse devant Wee Hughie et elle revient sur le prix qu'elle a payé pour devenir membre des Seven. Le lecteur redécouvre cette scène choquante du tome 1 avec un nouvel éclairage sur Annie. À la fois Ennis opère sa magie habituelle en montrant que chaque personnage vaut la peine d'être mieux connu, à la fois il opère un retour sur les pratiques de Vought American en exposant des facettes inattendues. Il commence à creuser la notion du prix à payer lorsque l'on commet des actes de violence.



Cette minisérie est illustrée par John McRea et Keith Burns, Darick Robertson n'ayant réalisé que les couvertures. La page de présentation indique que McRea et Burns ont réalisé et les dessins et les encrages sur la base d'un partage qui n'est pas détaillé. Lentement mais sûrement, ce tandem d'illustrateurs sort des dessins juvéniles pour se mettre à la hauteur du scénario. Il reste bien quelques cases qui rompent le charme du récit (en particulier le rendu lisse et vide du visage d'Annie January, plus lisse que le visage de Barbie). Mais globalement le style a évolué vers une vision plus détaillée et plus réaliste des paysages et des décors d'intérieur. En particulier les premières pages consacrées à une déambulation dans Auchterladle évoquent l'atmosphère d'une ville du nord, au bord de la mer. L'intérieur de la maison des parents d'Hughie fleure bon un style vieillot, rarement rafraîchi faute de moyens. L'ambiance du pub local est chaleureuse et donne envie d'y descendre une Guinness. McRea et Burns arrivent même à rendre l'horreur des situations "Ennis", tels les yeux d'une enfant en train de fondre. Ils maîtrisent leur mise en page pour que chaque type de situation (discussions, ou action débridée) bénéficie d'une structure lisible et visuelle (il n'y a pas de plan fixe laborieux lors des discussions, mais une vraie mise en scène jouant avec le décor). Je leur reprocherais encore leur à-peu-près pour les visages et le langage corporel des individus. Ils marient parfois des gestuelles qui jurent l'une à coté de l'autre (les gesticulations ridicules du pasteur par opposition à tous les autres individus). Les traits des visages sont parfois tout juste esquissé d'un coup de crayon hésitant (et ce défaut ne se limite pas à ceux d'Annie January). Enfin certaines morphologies pourraient laisser croire à des malformations tellement l'anatomie est mise à mal.



Ce tome compte parmi les meilleurs de la série malgré ses imperfections (trafic de drogues inclus juste pour mettre un peu d'action, dessins encore parfois maladroits). Ennis met en évidence les caractéristiques psychologiques d'Hughie Campbell qui en devient un individu à part entière, un homme que l'on compterait bien volontiers parmi ses amis. En prime, cette histoire creuse encore les tactiques peu reluisantes de Vought American et elle étoffe le récit global, tout en le faisant avancer.
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Dicks, tome 3 : To the end of time, like

Ce tome fait suite à DICKS T02 qu'il vaut mieux avoir lu avant. Dans la mesure où il s'agit d'une trilogie, il vaut mieux avoir commencé par le premier tome. Il comprend les épisodes 1 à 6 de cette minisérie, initialement parus en 2014, écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par John McCrea, avec une mise en couleurs réalisée par les studios Digikore.



Dougie Paterson et Ivor Thompson assistent à la cérémonie religieuse pour l'enterrement de Spence, en présence de Willy et de W (dont le nom se termine par anker et évoque l'onanisme). Le révérend Lyle met tout son cœur dans son oraison pour le défunt, exposant avec verve à quel point c'était une ordure qui ne méritait pas de vivre et dont la mort délivre l'humanité d'un fardeau répugnant. Les 4 amis se retrouvent autour de la tombe de Spence pour lui rendre un dernier hommage, en descendant une bouteille à 4, mais Ivor la finit au lieu de verser la fin sur la terre fraîchement remuée. Il ne leur reste plus qu'à se soulager dessus pour abreuver le défunt. Le lendemain, Dougie, toujours aussi fauché, prend un café dans son troquet préféré, et c'est Katya qui lui apporte, une jeune asiatique devant laquelle il fond littéralement. Il doit sortir précipitamment pour aller se masturber dans sa voiture, après avoir assisté au baiser fougueux que Katya a échangé avec sa partenaire.



Pendant ce temps, Ivor Thompson essaye de convaincre sa mère qu'il est temps pour elle de se retirer dans une maison de retraite. Elle voit clair dans son jeu, qui est de la mettre l'écart pour pouvoir profiter de son appartement. Elle le lui dit sans ménagement, et il préfère battre en retraite aux toilettes pour couler un bronze. Un peu plus tard, Igor et Dougie se retrouvent dans leur squat et Igor expose sa nouvelle idée de génie : devenir des superhéros. Sans surprise, Igor est le superhéros et Dougie est l'assistant (plus tout à fait adolescent). Igor a même choisi leur première mission : espionner d'anciens membres de l'UVF (Ulster Volunteer Force, 1966-2009) dans leur pub préféré. Ils surprennent une réunion clandestine menée par Wuff McCord, où il est décidé que Tool Carson commettra un attentat d'un genre particulier contre le pape lors de sa visite prochaine à Belfast. Mais il y a pire encore : Satan s'est ligué avec le chef des extraterrestres en forme de pénis anthropoïde pour déclencher une vague de haine sans précédent sur Belfast et l'Irlande.



Pour le lecteur inconscient à qui il serait venue l'idée saugrenue de commencer la lecture de la série par ce troisième tome, les auteurs ont tout fait pour qu'il comprenne de quoi il en retourne dès la couverture : 2 superhéros tellement parodiques qu'ils n'en méritent pas le titre, avec l'un armé d'un vibromasseur massif, des éléments dessinés plus petits qu'il vaut mieux ne pas regarder dans le détail, et Dougie qui tient le premier comics écrit par Garth Ennis et dessiné par John McCrea, à savoir Troubled souls (1989). Un lecteur ainsi prévenu en vaut deux et ça ne sera pas de trop. Le lecteur déjà déniaisé par les 2 premiers tomes sait à quoi s'attendre. Il retrouve les dessins de John McCrea relevant de la caricature à des fins comiques avec un solide degré d'exagération. Les formes sont détourées avec un trait gras un peu râpeux, pour des contours anguleux, vaguement agressifs, comme pas tout à fait sous contrôle du dessinateur, du fait de personnages survoltés ou de leur apparence trop offensive pour être contenue par des traits sages et lissés, avec des décors aux traits pas très droits, comme mal finis parce que relevant d'une réalité bon marché et faite à la va-vite.



Dès la deuxième page, le lecteur se retrouve face à un personnage peu commode, totalement emporté par son propre discours haineux, le pasteur Lyle, convaincu de détenir une vérité absolue. Il retrouve ensuite W avec son bras droit surmusclé du fait d'une pratique intensive et abusive de l'onanisme. Dans le même temps, les postures des 4 amis sont très naturelles, pour une conversation à bâton rompu pour se souvenir du défunt. John McCrea rappelle tout de suite au lecteur qu'il n'est pas là pour faire dans la dentelle, alors que les 4 amis sortent leur membre pour se soulager sur la tombe. C'est l'une des particularités de la narration (aussi visuelle qu'événementielle) que les auteurs ne transforment pas les femmes en objet du désir, mais par contre qu'ils n'hésitent pas à montrer l'appareil génital masculin dans tout ce qu'il peut avoir de grotesque. Il faut avoir le cœur bien accroché pour contempler l'engin de Satan, et tout autant pour contempler la particularité de celui de Tool Carson. Il y a également une poignée de séances de masturbation masculine qui ne font pas rêver, avec éjaculation copieuse.



John McCrea dessine les décors en fonction des besoins, sans souci de photoréalisme. Il peut aussi bien investir du temps pour donner de la consistance à l'aménagement du café où travaille Katya, au dépotoir qui règne dans la pièce principale du squat d'Igor & Dougie, à la cuisine où se réunissent les ex de l'UVF, au quartier de Belfast Ouest en 1981, qu'esquisser à gros traits d'autres endroits comme l'intérieur de l'église, le cimetière, un village, une plaine où se déroule une bataille en 1690, ou encore une zone désolée de la Terre dans 15 milliards d'années dans le futur. Il peut aussi faire l'impasse sur les décors quand les personnages se lancent dans un numéro d'acteurs. De la même manière, la direction d'acteurs oscille entre une interprétation naturaliste (rarement) et une exagération comique outrée (souvent). Comme de bien entendu, Igor & Dougie laissent apparaître leurs émotions sur leur visage, sans beaucoup de retenue, souvent comme des enfants sous le coup de leur émotion. McCrea exagère également les mouvements jusqu'à emprunter aux dessins animés comiques, par exemple avec une voiture circulant tellement vite qu'elle semble léviter à un bon mètre au-dessus du sol. Le lecteur comprend aisément qu'il ne doit pas (sous aucun prétexte) prendre au pied de la lettre toute tentative de reconstitution historique de la part de l'artiste, réalisée au mieux au petit bonheur la chance, au pire totalement farfelue. Par contre, il peut compter sur le dessinateur pour se lâcher dans la violence sadique et dans le gore jusqu'au grotesque, ce qui est totalement en phase avec le récit.



Garth Ennis l'avait promis dans le premier tome : Igor avait prévu de mettre en œuvre toutes ses idées notées sur un bout de papier, y compris celle de devenir des superhéros. La couverture annonce la couleur en termes de dérision et de moquerie, et Dougie est irrésistible dans son costume d'assistant adolescent. Ne reculant devant aucune dépense, le scénariste ajoute une quête pour des objets à la haute valeur symbolique qui amène les 2 personnages à effectuer un voyage dans le temps. Toujours aussi grand seigneur, il va jusqu'à inviter Shakespeare (1564-1616) & Michel-Ange (1475-1564) dans le récit. Bien évidemment Dougie Patterson et Ivor Thompson sont toujours aussi ridicules et incompétents, leurs comportements et leurs échecs étant source de raillerie et de moquerie pour leurs proches, mais d'inquiétude pour Satan en personne. Au fil des péripéties, Garth Ennis évoque les Troubles en Irlande et la haine bigote qui a laissé des traces indélébiles dont des poches persistent encore. On peut compter sur lui pour tourner la religion en ridicule jusqu'à l'acharnement, sans oublier la blague (toujours légère) sur les prêtres pédophiles (ça, c'est fait). Comme il s'agit d'un récit éminemment personnel, il développe un couplet sur l'amitié masculine, gentiment moqueur pour la forme qu'elle prend entre Dougie et Ivor.



Arrivé à la fin de l'épisode 3, le lecteur se retrouve déstabilisé par le fait que la mention à suivre évoque l'épisode 27 de la série Animal Man. Il s'agit d'une référence à la série du même nom, et plus particulière à l'épisode 26 qui se trouve dans le recueil Animal Man 3 - Deus ex machina (1990) de Grant Morrison, Chas Truog et Doug Hazlewood. Garth Ennis et John McCrea évoquent la valeur de leur art, c’est-à-dire créateur & auteur de comics. Ils n'hésitent pas à se lancer dans la comparaison avec William Shakespeare (pour ce qui est de l'écriture) et avec Michel-Ange (pour ce qui est des dessins), en toute modestie bien sûr. C'est un véritable massacre qui permet de rétablir une saine échelle de valeur et de remettre les prétentieux à leur place. Mais la référence à Animal Man va au-delà, et reprend un dispositif également utilisé dans Cerebus 10 - Minds (1994/1995) de Dave Sim & Gerhard. Ennis & McCrea abordent de front la relation entre créateurs & créatures, établissant la responsabilité des premiers vis-à-vis des seconds, avec une verve intacte, et des remarques bien senties des créatures. En fonction de son état d'esprit, le lecteur peut y voir une séquence vaine d'auteurs en pleine autosuffisance, ou au contraire une preuve d'humilité consciente. Ennis & McCrea font référence à Troubled Souls (leur première collaboration) et la manière dont ce comics peu conventionnel leur a permis de percer dans le métier. Ce n'est pas tant un hommage à leur début carrière au travers duquel ils s'autocélébrent, mais plus une réflexion sur la part de chance qui participe à une carrière.



Avec ce tome, les auteurs concluent leur trilogie consacrée à deux irlandais pas finauds et mal dégrossis, en restant dans le ton de la comédie grotesque et politiquement incorrecte, avec des dessins caricaturaux à l'avenant. L'humour est énorme et provocateur, tout en conservant une forme de critique et d'autodérision. Garth Ennis revient à ses thèmes favoris (à commencer par l'amitié masculine, mais pas la guerre) sans donner l'impression de se répéter. Le lecteur ayant apprécié les 2 premiers tomes a la satisfaction de découvrir une conclusion satisfaisante au récit, avec un point de vue sous-jacent sur la violence comme solution et sur la nécessité de vivre ensemble qui prouve que la réflexion peut aussi se faire avec une narration vulgaire et provocatrice.
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Mars attacks - Attack from space

L'opération Masse Critique m'a permis de lire ce comic.

Malheureusement, je ne dirais pas que j'ai vraiment aimé celui-ci. Les dialogues m'ont parus franchement 'niais', pour la plupart, des passages étaient totalement plats [pourtant, le sujet est assez absurde et lourd pour ne pas l'être...], et si l'ont rajoute à ça des flashbacks inutiles et plus que ça incessants...

Dérivé du film de Tim Burton, je m'attendais à de l'absurdité en paquets, et bien j'en ai pas eu un cheveu ! Imaginez ma déception.

Malgré des graphiques plaisants dans leur ensemble, je serais définitivement passée à côté de ce comic.



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The Boys, tome 13 : Bienvenue chez le P'tit

Moins dérangeant, moins cynique, moins héroïque mais plus humain, plus tendre : un opus étonnant, centré sur Hughie et ses états d'âme, loin des complots entre les Boys et les Sept, cherchant à se ressourcer après une terrible déception amoureuse.

Pas aussi raté que cela.
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The Punisher - 100% Marvel, tome 9 : La con..

Le dernier album de la série "Punisher (100% Marvel)" reprend les épisodes US #32 à #37 de la sixième série du Punisher, parus entre novembre 2003 et février 2004. Il marque également la fin de la période burlesque car la septième série du Punisher, reprise dans la collection "Punisher (Max)", passera à un ton plus réaliste, plus sombre et plus adulte.



L’album débute par un épisode consacré à Soap (le contact du Punisher chez les flics qui est apparu dans le tome 1 de cette série), scénarisé par Garth Ennis et dessiné par Steve Dillon. Le détective Soap y raconte sa vie et le côté pathétique du personnage est toujours aussi bien exploité par Ennis. Très drôle !



Vient ensuite un récit en cinq épisodes, illustré par John McCrea, qui permet à Ennis à boucler les boucles, tout en soignant son aversion envers les super-héros. Le Punisher va en effet retrouver Daredevil (rappelez-vous le premier tome de cette collection qui illustrait l'opposition entre les idéologies diamétralement opposées des deux héros), Spider-Man (rappelez-vous la raclée prise par Spidey lors de la confrontation avec le Russe lors du tome quatre) et Wolverine (qui c’était fait martyrisé par le Punisher lors du tome six). Poussés par des sentiments de vengeance, les trois ont décidé de mettre un terme à la quête sanglante du Punisher. A l’aide de ces trois personnages, de Hulk et d’un fan de comics, Ennis va une nouvelle fois ridiculiser les super-héros, leurs principes et leur univers. Excellent !



Pour conclure la série en beauté, Ennis propose un épilogue qui permet au Punisher de terminer la série comme il l’avait commencée (en balançant un criminel des sommets de New-York) et d’apprendre ce que sont devenus le détective Soap et Spacker Dave (qui joue ici le rôle du fan de super-héros).



Excellente saga ... et dire que la série "Punisher (Max)" est encore meilleure !
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Mars attacks - Attack from space

Restent les nombreuses pages pleines qu’a soignées le dessinateur John McCrea, qui donnent un vrai souffle épique à l’aventure. Et aussi, évidemment, les images choc…
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The Boys, tome 9

[...] Après cet opus, on en sait davantage. Vought American ne met plus de gants depuis qu’ils savent que les Boys connaissent leur projet de coup d’Etat, et l’affaire de l’Hérogasme n’a rien fait pour arranger les choses. Du coup, on a droit à de la baston en règle contre les Revengeurs. C’est d’une rare violence, sanglant et pernicieux à souhait ; on aura beaucoup moins de séquences encore Hughie et Stella. Certains de nos héros vont tomber, les autres se serreront d’autant plus les coudes quand l’heure de la vengeance sonnera.







Encore une fois, on regrette l’absence de Darick Robertson, qui n’a assuré que les couvertures. Les remplaçants assurent au niveau de l’ambiance et de l’hémoglobine, mais l’impact demeure moindre, surtout avec des visages aussi peu travaillés. Néanmoins, c’est un très grand numéro, encore une fois.
Lien : http://arpenteur-de-pages.ov..
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The Boys, tome 8 : Hérogasme

Et là, je dois bien avouer être (d’abord) tombé de haut. En reprenant tout en le dilatant un événement déjà similaire du premier volume (comment les « super-slips » se défoulent avec une libido à la hauteur de leurs pouvoirs), Ennis nous offre des pages et des pages de turpitudes éhontées où nos héros masqués baignent dans le stupre et la luxure, voire pire. Drôle au début, bien que déjà vu, ensuite intéressant par le côté « poussé » de la présentation, puis ça finit par lasser. [...]

Ce qui semblait n’être donc qu’une grosse farce finit tout de même par aboutir, dans son dernier tiers, à un changement presque inattendu de ton : les rancoeurs et les complots se conjuguent pour donner lieu à un développement sombre et un niveau supérieur dans ce qui oppose nos « Boys » et la compagnie régentant le monde super-héroïque (la Vought-American qui lorgne désormais sur la Maison Blanche). Un peu comme si Ennis avait noyé le poisson avant de balancer les révélations. De fait, le finale est nettement plus intense et prenant que les précédents, annonçant un volume 9 d’une ampleur inattendue.
Lien : http://www.ecran-miroir.fr/a..
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