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Citation de Myriam3


Depuis vingt-quatre heures c'est la tempête, et comme je me suis promené sur les falaises j'ai les cheveux raidis par le sel. D'énormes masses d'embruns s'envolaient du abs des falaises et parfois, saisies par le vent qui les emportait en tourbillon, allaient tomber à quelque distance dans les terres. Quand l'une d'elles venait à tomber sur moi, je devais m'accroupir un moment, enveloppé et aveuglé que j'étais d'une blanche grêle d'écume.
Les vagues étaient si formidables que, lorsque j'en voyais une plus grosse que les autres venir sur moi, je me détournais d'instinct pour me cacher, comme on cligne des paupières quand on est frappé aux yeux.
Au bout de quelques heures, l'esprit est confondu par cette agitation et cette lutte sans fin de la mer, et l'exultation des premiers moments fait place à un accablement complet.
A l'angle sud-ouest de l'île, j'ai rencontré un groupe de gens en train de récolter le varech, qui forme une couche épaisse à présent sur les rochers. Les hommes le tiraient du ressac avec des râteaux, et puis une bande de jeunes filles le hissaient au sommet de la falaise.
En plus de leurs vêtements ordinaires, les filles portaient une peau de mouton brute sur les épaules pour absorber l'eau de mer qui suintait, et elles avaient l'air extrêmement sauvages et ressemblaient à des phoques avec le sel qui s'attachait à leurs lèvres et les guirlandes que le varech nouait dans leurs cheveux.
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