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Citations de John Millington Synge (21)


“PEGEEN Je pense que vous être un homme étrange, Christy Mahon. L’être vivant le plus étrange sur qui j’aie jamais posé les yeux jusqu’à cette heure aujourd’hui.

CHRISTY Que seraient-ils sinon étranges les hommes qui vivent solitaires en ce monde ?”
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En cette île le continuel va-et-vient de la misère d'hier soir à la splendeur d'aujourd'hui semble créer une affinité entre les états d'âme de ces gens et ceux qui sont présents chez les artistes, tour à tour dans l'extase et l'abattement, ou dans certaines formes d'aliénation.
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Ces gens ne font pas la distinction entre le naturel et le surnaturel.
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Sur ces rochers où ne se développe aucune vie végétale ni animale,toutes les saisons sont les mêmes et cette journée de juin est si pleine d'automne que je tends l'oreille inconsciemment au bruissement des feuilles mortes.
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Je vous demande pardon, c'est pas vous l'homme qui a tué son père ?
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L'irlandais ne pourra jamais s'éteindre, et quand les gens commenceront à le voir tombé très bas, il ressuscitera de ses cendres, comme le phénix.
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Depuis vingt-quatre heures c'est la tempête, et comme je me suis promené sur les falaises j'ai les cheveux raidis par le sel. D'énormes masses d'embruns s'envolaient du abs des falaises et parfois, saisies par le vent qui les emportait en tourbillon, allaient tomber à quelque distance dans les terres. Quand l'une d'elles venait à tomber sur moi, je devais m'accroupir un moment, enveloppé et aveuglé que j'étais d'une blanche grêle d'écume.
Les vagues étaient si formidables que, lorsque j'en voyais une plus grosse que les autres venir sur moi, je me détournais d'instinct pour me cacher, comme on cligne des paupières quand on est frappé aux yeux.
Au bout de quelques heures, l'esprit est confondu par cette agitation et cette lutte sans fin de la mer, et l'exultation des premiers moments fait place à un accablement complet.
A l'angle sud-ouest de l'île, j'ai rencontré un groupe de gens en train de récolter le varech, qui forme une couche épaisse à présent sur les rochers. Les hommes le tiraient du ressac avec des râteaux, et puis une bande de jeunes filles le hissaient au sommet de la falaise.
En plus de leurs vêtements ordinaires, les filles portaient une peau de mouton brute sur les épaules pour absorber l'eau de mer qui suintait, et elles avaient l'air extrêmement sauvages et ressemblaient à des phoques avec le sel qui s'attachait à leurs lèvres et les guirlandes que le varech nouait dans leurs cheveux.
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Quand le soleil disparut, telle une pastille d'or flamboyant dans la mer, le froid devint intense. Alors les hommes se mirent à parler entre eux; et, perdant le fil, je restai, parti en songe, à regarder la mer d'huile pâle autour de nous et les falaises basses de l'île qui s'élevaient en pente passé le village, avec sa couronne de fumée vers la silhouette de Dun Conor.
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Il n'y a pas dans ces îles, deux voyages qui se ressemblent.
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Plus tard, j'eus un long entretien avec un jeune homme qui est curieux de la vie moderne, et je lui expliquai une manœuvre de Bourse compliquée pour accaparer une marchandise, stratagème dont j'avais entendu parler récemment. Lorsque je fus parvenu à lui faire comprendre, il se récria de plaisir et d'amusement.
"Eh bien, dit-il quand ils se fut apaisé, c'est-il pas grande merveille de penser que ces richards sont aussi brigands que nous ?"
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si un homme a tué son père et qu'il est accablé de remords, on ne voit pas de raison pourquoi la loi l'emmènerait pour le tuer. Pareil homme se tiendra tranquille tout le restant de sa vie...
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Pegeen - Et c'est ça que vous appelez de la distraction, d'être tout seul dans le noir rien qu'avec vous-même ?
(Le Baladin du monde occidental)
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C'est cette figure inversée du retour qui importe avant tout dans le cas de Synge : il écrit à partir du retour comme Joyce à partir de l'exil, mais ce retour est encore une expérience de la solitude et de la différence. Vivant dans les îles d'Aran, il se sait étranger, par sa langue maternelle qui est l'anglais et non le gaélique (qu'il a appris comme une langue étrangère) aussi bien que par ses origines bourgeoises, par son éducation, et par cette religion protestante, dont il a eu tant de peine à se défaire - et le fait d'être un homme sans religion le rend encore étranger aux hommes chez qui il a choisi de vivre.
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Vous voyez cette paroi rocheuse toute droite ? reprit-il quelques instants plus tard en désignant un endroit au-dessous de nous. C'est là que les fées jouent à la balle pendant la nuit, et on peut voir les marques de leurs talons quand on vient le matin, et trois pierres qu'elles ont pour marquer la limite, et une autre grosse pierre sur laquelle elles font rebondir la balle.
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Il y en avait qui disaient que c'était seulement une vieille bourrique qui était sur le chemin devant moi, mais je n'ai jamais entendu dire qu'une vieille bourrique se sauve devant un homme qui récite le De Profundis.
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Une grande chance et de la compagnie que je m'ai gagnées là ces derniers temps, deux belles femmes à se battre pour un comme moi en sorte qu'il me vient dans l'idée ce soir que j'ai été bien bête de ne pas tuer mon père il y a des années de ça.
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John Millington Synge
To the oaks of Glencree





My arms are round you, and I lean

Against you, while the lark

Sings over us, and golden lights, and green

Shadows are on your bark.



There'll come a season when you'll stretch

Black boards to cover me :

Then in Mount Jerome I will lie, poor wretch,

With worms eternally.
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John Millington Synge
Aux chênes de Glencree


Mes bras vous entourent, et je m'appuie

Sur vous, quand l'alouette chante

Dans l'air, et passent des taches d'or

Et des ombres vertes sur votre écorce.



Une saison viendra où vous tendrez

Des planches noires pour me couvrir :

Au mont Jérôme je dormirai, pauvre hère,

Avec les vers à tout jamais.
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Vous savez très bien ce que c'est être solitaire, qu'être à traverser des petites villes, leurs lumières allumées des deux côtés de la route à la nuit tombée, ou d'arriver dans des places étrangères avec un chien qui t'aboie là devant, un chien qui t'aboie là dans le dos, ou bien d'être tiré vers des villes où tu entends dans l'ombre de chaque talus des voix qui s'embrassent et parlent d'amour profond, et toi là, tu passes ton chemin, le ventre creux, criant famine au point que le cœur t'en crève. (L'Ombre de la vallée)
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John M. Synge a effectué plusieurs séjours sur les îles d'Aran, en suivant les conseils de son ami William Butler Yeats. Nous sommes à la fin du XIXème siècle et les îles d'Aran, à l'Ouest du Connemara, en Irlande, semblent à l'écart de la vague de changements qui surviennent sur le continent. Peu à peu, l'auteur apprend à mieux connaître les insulaires, leur langue et leurs traditions et chaque nouveau voyage est l'occasion de rencontres et de découvertes singulières. Le portrait qu'il dresse d'Aran est passionnant et la fragmentation chronologique de son récit, en fonction des différents séjours, ne pose aucun bien problème, bien au contraire. J'ai apprécié le contenu humain et géographique de ce livre. Cela m'a donné envie de relire "Journal d'Aran et d'autres lieux" de Nicolas Bouvier, pour repérer les similitudes et les nouveautés. Cela m'a donné envie aussi de retourner dans cette partie magnifique de l'Irlande, sachant bien sûr que ce que je verrai ne sera en aucun cas conforme aux descriptions des deux hommes, sauf bien entendu les paysages, ceux au moins qui n'ont pas été dégradés par la présence de plus en plus pesante des touristes.
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