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3.73/5 (sur 13 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : South Shields , le 17/04/1948
Biographie :

John Nicholas Gray est un philosophe et essayiste.

Il fait ses études à Oxford où il obtient un doctorat en Philosophie, politique et économie.

D'abord professeur associé en théorie politique à l'Université de l'Essex, puis en sciences politiques au Jesus College d'Oxford, il devient professeur de sciences politiques à l'Université d'Oxford.

Professeur invité à l'Université Harvard de 1985 à 1986, il enseigne dans de nombreux instituts universitaires anglo-saxons, dont l'université Yale en 1994. Il a occupé, jusqu'à sa retraite en 2008, la chaire de philosophie européenne de la London School of Economics.

John Gray contribue régulièrement au Guardian, au New Statesman et au supplément littéraire du Times. Il a écrit de nombreux livres de théorie politique.
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Source : Wikipédia
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On Progress - John Gray


Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
John N. Gray
L'incapacité à comprendre le présent n'a rien de spécifiquement britannique. Partout, les élites refusent d'admettre que l'ordre de l'après-guerre froide est en pleine désintégration. Tous se comportent en partant du principe que le basculement vers l'autoritarisme est une anomalie qui ne peut qu'être suivie d'un retour à la normale.

( VO : There is nothing singularly British in the failure to understand the present. Screening out the continuing disintegration of the post-Cold War order is the response of liberal elites everywhere. All of them act on the assumption that the turn to authoritarianism is an anomaly, which must eventually be followed by reversion to liberal normalcy. )


Publié le 13 mars 2019 dans New Statesman, traduit dans Courrier International n°1482
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Quand éclata la crise financière de 2007, les revenus de la plupart des Américains stagnaient depuis plus de trente ans. La flambée du crédit ne faisait que dissimuler le fait que la majorité de la population s'appauvrissait. Une nouvelle économie politique américaine était alors en train d'émerger, dans laquelle la part de la population en prison serait plus grande que dans n'importe quel autre pays, où le chômage permanent toucherait un très grand nombre de personnes, où une large part de la force de travail serait précarisée et où nombreux seraient ceux qui substisteraient grâce à l'économie clandestine du trafic de drogue et du travail du sexe - une économie de plantation postmoderne où la servitude se rencontrerait à tous les coins de rue.
Selon certains historiens, les inégalités en Amérique au début du XXIè siècle sont plus importantes que dans l'économie fondée sur l'esclavage de la Rome impériale du IIè siècle. On trouve bien sûr des différences entre elles, l'Amérique contemporaine étant probablement moins stable que la Rome impériale. Il est difficile d'imaginer que la richesse volatile et théorique de quelques-uns puisse être soutenue par une force de travail décimée dans une économie rongée de l'intérieur. On finira peut-être par découvrir que c'est la baisse des profits de l'esclavage par la dette qui constitue le problème insurmontable du capitalisme américain.
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Les êtres humains sont des animaux qui se sont équipés de symboles. Les symboles sont des outils utiles parce qu'ils les aident à s'en sortir dans un monde qu'ils ne comprennent pas ; mais les êtres humains ont une tendance invétérée à penser et à agir comme si le monde qu'ils ont tiré de ces symboles existait réellement. Ils aiment à penser que leur esprit est bâti sur le modèle du cosmos. Une bonne partie de la philosophie et de la religion n'est guère plus qu'une rationalisation de ce concept.
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Nous pouvons nous libérer d'un poids en renonçant à l'idée qu'une vie pourrait être parfaite. Il ne s'agit pas de dire que nos vies sont nécessairement imparfaites : elles sont plus riches que toute idée de perfection. La vie bonne n'est pas la vous que vous auriez pu mener ou celle que vous pouvez encore mener, mais la vie qui est déjà la vôtre. C'est en cela que les chats peuvent être nos maîtres, car ils ne regrettent pas les vies qu'ils n'ont pas vécues. (p.114)
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Pour penser que les êtres humains sont des amoureux de la liberté, il faut être prêt à considérer quasiment toute l’histoire humaine comme une erreur. (...) Néanmoins, s’il est indéniable que les libéraux ont tord de penser que tout le monde aime la liberté, il n’en est pas moins difficile de nier que, sans cette illusion, il y aurait encore moins de liberté dans le monde. Le charme du mode de vie libéral tient à ce qu’il permet à la plupart des gens de renoncer à leur liberté sans même qu’il s’en rendent compte. En laissant la majorité du genre humain s’imaginer qu’ils sont des poissons volants bien qu’ils passent leur vie sous les vagues, la civilisation libérale s’appuie sur des rêves.
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The New Right thought about welfare articulated three cardinal misconceptions. It imagined that the human interest in rising income and increased consumer choice, which the free market supposedly protects and promotes, always outweighs that in the control of economic risk. It understood welfare institutions as mechanisms for income transfer or poverty relief, rather than as services for security against common risks and the dangers of exclusion; it accordingly favoured forms of selectivity in welfare provision that carried with them huge incentive costs and the moral hazard of creating cultures of dependency where none had existed before. Rejecting the very idea of social justice as being either indifferent or complacent about the impact of these freedoms on social cohesion, it neglected the vital role of welfare institutions in counteracting the indifference to fairness of unfettered market exchange, and so promoting social solidarity and common citizenship.
All three errors arose from a common cause. This is the neo-liberal "canard" that markets are free-standing social relationships, justifiable - if the need for a justification for them is admitted at all - as embodiments of individual freedom and the human propensity to trade to mutual advantage. It is this fundamental error of neo-liberal thought which accounts for the inability of neo-liberal policy to perceive that markets generate systemic economic risk and a pervasive sense of unfairness even when they produce rising incomes. A dynamic market economy can be politically legitimated, in a democratic regime such as that of contemporary Britain, only insofar as it is complemented by institutions and policies which counteract these hazards, and which remove market competition form some social contexts altogether.
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Vivre au paradis n'est possible que si l'on ignore ce que cela fait. Savoir, c'est immédiatement perdre le paradis. Aucun effort de la pensée ne peut vous y ramener, car la pensée (la conscience réflexive de l'homme en tant qu'être mortel), c'est la Chute. Dans le jardin d’Éden, les deux premiers humains sont vêtus de leur ignorance. Devenus conscients d'eux-mêmes, ils prennent conscience de leur nudité. La pensée réflexive est le don du serpent que l'on ne peut pas rendre. (p.49)
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The disposition to constitute for itself different cultures or ways of life appears to be universal and primordial in the human animal. Yet the idea of a universal human civilization, as we find it in Condorcet, J. S. Mill, Marx and Rorty, is compelled to treat cultural difference as transitory or epiphenomenal, a passing stage in the history of the species. Modern thinkers have been led accordingly to misconceive the telos of political life. The end of politics is not the construction of institutions that a universally rationally authoritative. It is the pursuit of a modus vivendi among cultures and communities. Because way of life are always changing, the terms of peaceful coexistence among them are permanently unfixed. For that reason the end of politics is always unfinished.
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John N. Gray
Si l’animal humain a quoique ce soit de singulier, c’est sa capacité à accroître son savoir de plus en plus vite, tout en étant viscéralement incapable de tirer des leçons de son expérience. Dans la science et la technique, le progrès est cumulatif, tandis que l’éthique et la politique affrontent toujours les mêmes dilemmes. Quel que soit le nom qu’on leur donne, la torture et l’esclavage sont des maux universels ; mais on ne peut consigner ces maux dans le passé comme on ferait de théories scientifiques périmées. Ils reviennent sous d’autres noms : la torture comme technique d’interrogatoire poussé, l’esclavage comme trafic humain.
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Ne faisant pas de leur vie un récit, ils (les chats) ne peuvent y voir une tragédie, ni regretter d'être nés. Ils acceptent la vie comme un cadeau.
Les humains sont différents. Ce sont les seuls animaux prêts à mourir pour leurs croyances. Les monothéistes et les rationalistes en font le signe de notre supériorité. Cela montre que nous vivons pour nos idées, plutôt que par instinct de satisfaction. Mais si les humains sont les seuls animaux à mourir pour leurs idées, ce sont aussi les seuls à tuer pour elles. Tuer et mourir pour des idées vides de sens, voilà comment de nombreux êtres humains ont donné du sens à leur vie. (p.104)
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