Un seul roman de Jorge Isaacs et il devint l’oeuvre la plus lue, à la fin du XIXè, en Amérique hispanique; un succès important avec traduction dans 20 langues. Aujourd’hui c’est un classique du romantisme. Le roman, publié en 1867 a été le précurseur d’une tendance vers le créole dans la littérature sud-américaine entre 1920-1930.
Le sujet et la structure gardent les caractéristiques du récit romantique, un genre exalté qui donne la priorité aux sentiments.
Le roman d’Isaacs est un prototype du genre, mais il apporte aussi d’autres éléments créoles avec la description de la vie à la campagne (vallée du Cauca en Colombie) d’une riche famille.
Le roman comporte 65 chapitres et comporterait des éléments autobiographiques.
L’axe de l’histoire est l’amour déchirant entre Efrain et sa cousine orpheline, Maria, élevée depuis son enfance par les parents d’Efrain.
Lorsque le jeune garçon revient au foyer familial, après 6 années d’études à Bogota, il est encore plus amoureux de sa cousine.
Mais Maria est atteinte d’un mal incurable et toute situation difficile peut provoquer une crise.
Efrain est destiné par son père à suivre des études de Médecine en Europe ce qui provoque chez Maria une grande mélancolie malgré l’acceptation des parents de leur amour.
Elle ne survivra pas à cette séparation et Efrain devra revenir d’urgence, mais trop tard.
Comme dans un classique du genre, les sentiments sont exacerbés et accompagnés de souffrances indicibles.
Cet amour entre Maria et Efrain est idyllique, s’épanouissant dans un paysage idéalisé ouvert (la vallée du Cauca) et aussi fermé (la maison familiale). L’histoire revisite le mythe du paradis perdu, objectivé ici par la perte de l’être aimé, l’abandon du foyer familial et le paysage paradisiaque de ces amours chastes.
En plus de cette peinture si stéréotypée de l’amour entre les deux cousins, nous avons la description de la vie rurale aisée dans la Colombie du XIXè.
La nature me semble par trop « idéalisée », luxuriante. Et l’histoire romantique me parait si convenue, si peu naturelle, si amphigourique…j’ai eu du mal à finir ce classique.
En revanche, je reste admirative devant une prose très belle, fortement poétique.
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