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Citation de ChedevC


José Féron Romano
Le Gévaudan, c'est une région rude. Ceux qui y naissent respirent à 927 mètres ou à 1000, selon qu'ils ont vu le jour à Rimeize ou à Saint-Chély-d'Apcher. Au levant, la montagne de la Margeride hérisse des rochers de granit qui viennent briser la monotonie de ses immenses pâturages.
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Le Gévaudan, c'est un couloir entre la Margeride et les monts d'Aubrac où le vent peut souffler avec violence. Les fourrés y sont épais, les genêts garnissent les roches, les broussailles gardent le pays bien mieux que ne le feraient des soldats équipés. S'y perdent t tout de suite les étrangers venus de la ville.
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Oui, le vent souffle en cette contrée, charge vers le sud-est, renâcle, change de direction, se heurte à la Margeride, revient avec des senteurs de bruyère rose, tourne et tourne sur les monts d'Aubrac, fou de l'odeur de la gentiane, rebrousse chemin, se blesse contre le Puy de la Tuile, avale de vastes étendues, hurle au-dessus du bois des Bouls, chante sur le plateau du Palais-du-Roi, à moins qu'il n'y pousse un cri d'épouvante.
Le Gévaudan est un pays de rudesse avec, comme les gens le disent, « neuf mois d'hiver et trois mois l'enfer ». En octobre, le froid revient, mordant, cruel. C'est comme si l'automne n'existait pas. Après l'été, il y a le petit puis le gros et grand hiver. Alors, le vent s'en donne à cœur joie, coupe la respiration des plus robustes qui halètent, mord les vieillards jus qu'au fond des maisons. Tapi dans les murs épais, le vent sort comme le loup du bois lorsque le feu décline, glace les membres des anciens, fait pleurer les tout petits.
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