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Citation de VALENTYNE


À vingt-trois heures cinquante-neuf minutes de ce trente et un décembre, personne n’aurait eu la naïveté de parier une allumette usée sur la vie de la royale dame. Ayant abandonné tout espoir, les médecins s’étant rendus à l’évidence inexorable, la famille royale, disposée hiérarchiquement autour du lit, attendait avec résignation le dernier soupir de la matriarche, quelques mots brefs peut-être, une ultime sentence édifiante destinée à la formation morale des princes, ses petits-enfants bien-aimés, une jolie phrase bien tournée et peut-être, à l’intention de la mémoire immanquablement ingrate de ses futurs sujets. Puis, comme si le temps s’était arrêté, il ne se passa rien. L’état de la reine mère ne s’améliora ni n’empira, il resta comme en suspens, le corps frêle oscillant à l’orée de la vie, menaçant à chaque instant de tomber de l’autre côté, mais rattaché à celui-ci par un fil ténu que la mort, car ce ne pouvait être qu’elle, continuait à retenir, par un étrange caprice. L’on était déjà passé à la journée suivante et ce jour là, comme cela fut annoncé dès le commencement de ce récit, personne ne mourrait.
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