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Citation de Rustyheart


Simone, la jeune femme, arriva enfin. Elle s'écroula sur les coussins, accepta un jus d'orange. Brancion la dévisageait sans vergogne, fasciné par l'allure et les vêtements de la jeune femme. De plus, elle représentait un univers tabou, un monde où les flics n'avaient pas accès. Le petit ghetto, à la fois doré et fauché, des stylistes, mannequins, photographes publicitaires, journalistes qui travaillent, créent, diffusent, imposent une façon de se vêtir, de se déshabiller, de rêver. Un milieu clos où la futilité, la grâce, la poudre aux yeux servent de carte de visite et où le talent sous – tend une idéologie oppressante qui enveloppe chacun de l'invisible filet du rétiaire.
Le piège fonctionne avec une telle souplesse, une telle précision, que même la contestation n'a pas su l'éviter. L'espèce d'anti – mode, sécrétée pour et par certaines femmes de la rive gauche, n'échappe pas au conformisme et tombe à son tour dans la trappe de l'objet à regarder, à posséder, à consommer. Et ce n'est pas l'anti – fringue, le chiffon – pouillerie, le vêtement – alibi acheté aux Puces, aux surplus ou dans un souk qui y changera quoi que ce soit. La récupération sera immédiate et le style « clocharde », à son tour, deviendra objet d'envie. Personne n'y échappe.
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