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Critiques de Joseph Ferenczi (27)
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Marc Jordan, tome 8 : Les cinq feux de la n..

« Les cinq feux de la nuit » est la 8e aventure de Marc Jordan, le célèbre détective français né d’une plume inconnue en 1907 pour concurrencer le succès de la Série Nick Carter, provenant des É.-U. et dont les traductions venaient d’inonder l’Europe par l’intermédiaire des éditions Eichler qui en avaient acheté les droits.



Les aventures de Marc Jordan furent publiées par les éditions Ferenczi qui firent là leur première incursion dans le monde de la littérature populaire policière et littérature populaire fasciculaire en même temps avant d’en devenir l’un des plus puissants représentants en France.



Difficile, voire impossible, de mettre un ou plusieurs noms sur le ou les auteurs de cette série même si certains y voient la plume de Jules de Gastyne (à qui on a attribué, parfois à tort, la paternité de bien des textes).



La série Marc Jordan est donc très inspirée, dans sa construction, sa narration, ses intrigues, son style privilégiant l’aventure et l’action au mystère et à la réflexion, ainsi que dans son format (fascicule 32 pages, double colonne, des textes voisinant les 20 000 mots), de celle des Nick Carter.



Pépita la Rouge s’est encore échappée alors que Marc Jordan pensait bien lui mettre la main dessus au château de Gala, en Bretagne.



Bien décidé à poursuivre ses recherches, il décide de parcourir la région avec le docteur Jarris pour seul compagnon, revoyant ses hommes à Paris.



Alors qu’il erre dans la lande bretonne, il aperçoit un attroupement de pêcheurs autour du corps sans vie d’un douanier. Les pêcheurs en sont certains, la mort est à attribuer aux loutounes, des sortes de korrigans qui hantent la lande la nuit, poussant des cris, toujours par cinq avant que la nuit ne s’enflamme de cinq feux étranges.



Marc Jordan, esprit cartésien, voit dans ces évènements plutôt la patte une bande de brigands qui cherchent à effrayer les pêcheurs pour les empêcher de venir les gêner dans leurs magouilles.



Aussi, décide-t-il de se lancer sur la trace de ces malfaisants, d’autant qu’il les soupçonne d’être à la solde de Pépita la Rouge.



La chasse à Pépita et au comte Cazalès se poursuit donc d’épisode en épisode tout comme Nick Carter pouvait chasser le Docteur Quartz et sa partenaire sur plusieurs fascicules.



De la même façon, chaque fascicule contient alors une histoire qui peut sembler indépendante, mais dont l’intrigue sous-jacente se poursuivra dans le fascicule suivant (les scénaristes des séries télévisées actuelles n’ont rien inventé en la matière).



Le récit est à nouveau mené sans temps morts, contient son lot habituel d’actions, de dangers et de rebondissements tout en offrant une fin ouverte sur le récit suivant.



Autant dire que si on a apprécié les épisodes précédents on apprécie tout autant celui-ci et inversement, tant il contient les mêmes qualités et les mêmes défauts.



Une œuvre qui est donc très fortement à rapprocher de celle des aventures de Nick Carter, tant dans l’esprit, la construction, la narration, les intrigues, les personnages et l’édition, avec, cependant, pour atout principal, de ne pas pâtir des traductions parfois à l’emporte-pièce de son homologue américain.



Il faut bien avouer que, sans être de la haute littérature (et cela n’en a pas la prétention ni les moyens), les aventures de Marc Jordan, jusqu’ici, se lisent avec un réel plaisir de par la concision des textes (20 000 mots par épisode) qui n’est pas propice aux temps morts, à des présentations de personnages développées (bien souvent en chapitre) comme c’était à la mode à l’époque, ni eux atermoiements et autres digressions qui, pour étoffer un texte, en ralentissait le rythme quand, en plus, ils ne devenaient pas rébarbatifs.



En clair, on peut lire les aventures de Marc Jordan comme on regarderait désormais un bon film d’action de série B, pour se trouver devant une histoire rythmée, sans temps morts, sans prise de tête, idéale pour combler un petit moment de façon fort sympathique.



Au final, un épisode dans la veine des précédents, ni pire ni meilleur, et qui assure deux heures d’une lecture agréable, sans ennui et sans avoir besoin de trop réfléchir.
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Marc Jordan, tome 5 : Le satyre de La Ville..

« Le satyre de Villedieu » est la 5ème épisode de la série « Marc Jordan » qui en compte plus d'une soixantaine et qui fût la toute première série fasciculaire policière à personnage réccurent française.



Ouff, une caractéristique un peu longue et que je dois détailler un peu.



En 1907, époque où fût édité le premier épisode de la série, le succès de l'importation de la série fasciculaire « Nick Carter », provenant des USA, fit naître un tas de clones, tant au niveau du personnage que, surtout, au niveau du format. Ce succès signa l'émergence du format fasciculaire de 32 pages mais également celui du personnage de détective ou de policier. S'en suivirent moults déclinaisons provenant, essentiellement, d'Allemagne d'où l'importation, voire, l'invasion du Maître avait été lancée par les éditions Eichler. Les personnages policiers se succédèrent alors, tous sous le même format, ou presque, tous sous le même modèle, ou presque. Nat Pinkerton (un brin plus "western"), Ethel King (l'équivalent féminin de Nick Carter), Lord Lister, tous débarqués en France dans la foulée.



Mais, des séries de même acabit, nées de plumes françaises, il n'y avait point jusqu'à l'arrivée de Marc Jordan dont, d'ailleurs, l'auteur est demeuré inconnu (viendra quelques années plus tard la série « Miss Boston » d'Antonin Reschal).



Mais « Marc Jordan », en plus d'être la première série policière fasciculaire française est également la première immersion des éditions Ferenczi dans le domaine ce qui rend cette série encore plus intéressante d'un point de vue "histoire de la littérature populaire" tant les éditions Ferenczi, par la suite, auront été omniprésentes dans le monde de la littérature fasciculaire jusqu'à la fin des années 50 et l'émergence du format livre de poche.



Il n'y a rien d'étonnant, donc, à ce que Marc Jordan soit un clone de Nick Carter, tant dans le fond que dans la forme si ce n'est que l'écriture ne souffre pas des approximations de traduction qui nuisaient quelque peu à la lecture des aventures de son homologue américain.



Marc Jordan, toujours sur les traces du comte Cazalès et de Pépita la Rouge, est appelé par un juge d'instruction pour l'aider sur une affaire criminelle. Une fillette a été étranglée et un chemineau a été arrêté mais il semble bien innocent.



Marc Jordan accepte donc de s'occuper de l'affaire et se rend sur place pour enquêter. Très vite, de nouveaux soupçons se porte sur le cousin de la victime, un jeune homme bien sous tous rapports et qui va bientôt se marier avec une belle jeune femme de bonne famille. Mais le détective sent que tout sonne faux dans cette affaire et soupçonne que quelqu'un cherche à faire accuser le suspect.



Histoire plutôt simple, écriture facile, récit linéaire, rythme soutenu, tout est fait pour parfaire au plaisir de lecture... un peu trop, sans doute.



Bien évidemment, il faut remettre la série dans son contexte : les épisodes sont vite écrits, vite publiés, sont chargés de concurrencer ceux des Nick Carter, de fédérer un public plutôt jeune incité par les prix bas des fascicules à se jeter dessus...



Nul ne cherche donc à produire des textes de qualités (ce ne sera, en général, pas l'ambition de la littérature populaire même si elle regorge, malgré tout, d'excellents textes). Peut-être même que la série fut écrite à plusieurs mains, nul ne le saura probablement jamais.



Malgré tout, ou pour cela, l'ensemble se lit d'une traite (il faut dire que le format s'y prête particulièrement : fascicule 32 pages de grande tailles, contenant une vingtaine de milliers de mots).



Il est à noter que, bien que la 1ère de couverture des titres indique que « chaque fascicule contient un récit complet » le ou les auteurs maintiennent tout de même un fil rouge de titre en titre, du moins, pour les premiers, qui est la chasse au comte Cazalès et à ses sbires.



Au final, pas une littérature de grande qualité, mais une série qui se suit sans déplaisir et qui est intéressante du point de vue « Histoire de la littérature populaire »...
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Marc Jordan, tome 6 : Le chef d'oeuvre du vol

« Le chef d'oeuvre du vol » est le 6ème épisode de la série « Marc Jordan, exploits surprenants du plus grand détective français », la toute première série fasciculière policière de la littérature populaire française, publiée à partir de 1907 par les cultissimes éditions Ferenczi, qui firent tant pour la littérature populaire en général et la littérature populaire policière en particulier.



Il faut savoir que « Marc Jordan » a été mise en place suite au succès des traductions des aventures de Nick Carter, une série américaine qui triomphait outre-atlantique, mais également partour en Europe grâce à l'importation et la distribution effectuée par les Éditions allemandes Eichler et au système de traduction à la chaîne qui leur permettait d'inonder tous les pays européens.



Suite à ce succès, de nombreuses séries (pour beaucoup écrites par des plumes allemandes), ont été importées en France (Lord Lister, Ethel King...) et Marc Jordan est la réplique française à cette invasion.



Bien que le ou les auteurs de la série sont demeurés inconnus (certains évoquent le nom de Jules de Gastyne, mais ce nom n'a-t-il pas également été évoqué à propos de l'auteur de la série Marius Pégomas alors que celui-ci était mort depuis de nombreuses années quand la série a été éditée ???), on peut imaginer que ce peut-être Jean Petithuguenin, par exemple ou tout autre auteur-traducteur des autres séries du genre importées d'allemagne ou des États-Unis.



Bref, tant dans la forme (fascicule 32 pages, environ 20 000 mots) que dans le fond (personnage de policier urbain fort, intelligent, entourés d'hommes de mains fidèles, pourchassant un ennemi juré machiavélique tout en résolvant des enquêtes indépendantes mais sur lesquelles planent l'ombre du némésis) Marc Jordan ressemble à son homologue américain Nick Carter, les approximations de traductions en moins (il faut dire que les traductions à l'emporte-pièce nuisaient quelque peu à la lecture de ces aventures).



Marc Jordan vient tout juste de résoudre l'affaire du « Satyre de Villedieu » qu'il est convoqué par le chef de la Sûreté pour enquêter sur l'audacieux cambriolage dont a été victime un banquier allemand ou autrichien.



Celui-ci, comptant offrir un million en billets de banque à sa maîtresse, avait enfermé cette somme dans le coffre-fort de sa chambre et, pendant qu'il dormait, quelqu'un a pénétré dans son hôtel et volé l'argent alors qu'il faut un mot de passe et que les clés se trouvaient sous son oreiller. Mais pire, aucune porte, pour arriver à la chambre, n'a été fracturée.



Très vite, en interrogeant le banquier, le détective constate que celui-ci est très naïf et mené par le bout du nez par sa maîtresse. Aussi, ne doute-t-il pas que cette dernière soit impliquée, ce dont il ne tarde pas à être certain.



Et voilà Marc Jordan reparti sur la piste du crime. Un vol incompréhensible suffit à lui faire oublier sa chasse au comte Cazalès bien que ce dernier se trouve derrière à peu près tous les crimes se déroulant dans le pays ces derniers temps.



Mais Marc Jordan s'amuse. De la naïveté du banquier, dans un premier temps, puis de la réaction de la maîtresse, de l'épouse... au fur et à mesure des révélations.



Mais si le détective a le sourire, il ne va pas pour autant éviter tous les dangers et c'est, au final, une affaire bien plus complexe qu'il n'y parait qu'il va avoir à résoudre.



Ce 5ème épisode est fidèle aux précédents, mettant en avant de l'action plus que de la réflexion (tout comme pour Nick Carter) et ce sera d'ailleurs, il me semble, le maître mot de la série complète. D'une part, parce que la taille des épisodes (20 000 mots) ne permet pas d'installer une intrigue complexe et de la résoudre dans un même épisode. Ensuite, parce que le principe d'une chasse, surtout sur une longue distance, n'offre pas de place à un grand suspens et une grande réflexion. Enfin, parce que le genre à la mode à l'époque était plus dirigée vers l'aventure et l'action que vers l'énigme et la réflexion (malgrè le succès des Sherlock Holmes). Mais peut-être, et surtout, qu'il était plus rapide d'écrire du policier d'aventures que du policier à intrigues et que la rapidité était le maître-mot de la littérature populaire en général et de l'époque en particulier.



Il faut donc lire les aventures de Marc Jordan pour ce qu'elles sont, des aventures écrites rapidement, lu tout aussi rapidement, qui ne laisseront pas de traces dans l'esprit mais qui occuperont agréablement, sans se prendre la tête, deux heures de votre vie (par épisode, soit plus de 130 heures si vous lisez l'intégralité de la série... pour peu que vous la trouviez, ce qui n'est pas évident).



Au final, un épisode dans la veine de la série, qui n'a d'autre ambition que de faire passer un bon moment et de donner envie de passer au suivant...
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Marc Jordan, tome 4 : L'auberge du crime

« L'Auberge du Crime » est le 4ème épisode de la série « Marc Jordan » initialement éditée aux éditions Ferenczi en 1907.



Je ne reviens pas sur la série, les personnages et l'auteur, pour en savoir plus, il vous suffit de lire mes chroniques sur les trois précédents épisodes.



Tout ce qu'il vous faut savoir, c'est que cette série est très inspirée de la série américaine « Nick Carter » dont les traductions, à l'époque, avaient un vif succès dans toute l'Europe. Même format (32 pages double colonne soit environ 20 000 mots par épisode), même présentation, même style d'aventures, même genre de héros, mêmes types de méchants...



La série conta plus de 60 épisodes.

Dans les trois premiers épisodes, Marc Jordan était confronté au terrible comte de Cazalès, un brigand en col blanc à la tête d'une armée de criminels à qui le détective impute la plupart des crimes commis dans la capitale et ses environs.



Après avoir échappé à de multiples reprises aux représailles des hommes de son ennemi, il continue sa chasse, laissant ses fidèles alliés sur les traces de Cazalès ou de Pépita la Rouge, une femme aussi belle que dangereuse et machiavélique et qui est le bras-droit du comte.



Tandis que Marc Jordan reçoit la visite du docteur Jarris, un ami de jeunesse qui était parti à l'aventure à travers le monde, sa joie fait place à la tristesse et à la rage quand il apprend dans les journaux la mort de son fidèle Coeur-d'Ours, retrouvé mort le long d'une voie ferrée.



Marc Jordan était justement en train de préparer un plan pour mettre la main sur Cazalès et ses hommes après avoir reçu un message de Coeur-d'Ours, lui indiquant où trouver et comment arrêter Cazalès et Pépita la Rouge.



Si la clareté et l'intelligence du message contrastait avec la personnalité de Coeur-d'Ours, un homme de poing et non de tête, son assassinat laisse penser au détective que ce message n'émanait, en fait, pas de son ami, ou, du moins, qu'il lui a été dicté par autrui, ce qui laisse présager qu'un piège lui est tendu à l'endroit précisé.



Mais qu'importe, bien décidé à venger son ami et à débarrasser la terre du grand criminel, il décide de partir en chasse, accompagné de son ami Jarris, qui s'ennuie de la vie trop calme en métropole et qui, en plus, a des comptes à régler avec Pépita la Rouge, qu'il connait d'une autre vie.



On poursuit donc la chasse du comte de Cazalès (et non du comte Zaroff), où, cette fois-ci, le comte est la proie.



Même s'il est précisé que chaque fascicule contient un récit complet, on se rend en fait assez vite compte que chaque épisode contient une trame secondaire, qui se termine à la fin du fascicule, mais que la trame principale, la lutte entre Cazarès et Jordan, elle, se poursuit d'épisode en épisode. (comme quoi les scénaristes de séries télévisées actuelles n'ont rien inventé).



L'auteur (dont on ignore le nom, je le rapelle), nous livre donc un récit principalement fait d'action (c'est le principe de la série, tout comme de celle des « Nick Carter »), du roman policier d'aventures plus que du roman policier à suspens ou d'investigations comme pouvaient en proposer Sir Arthur Conan Doyle, à l'époque, avec son célèbre Sherlock Holmes.



La réflexion semblait réservée à la littérature policière « Haut de gamme » (Conan Doyle, Agatha Christie...) et l'action pour la littérature encore plus populaire (mais il faut bien avouer que le format court favorise l'action au détriment de la réflexion).



Cependant, cette recette du roman policier d'aventures sériel fit à ce point succès qu'on peut retrouver peu ou proue les mêmes ingrédients trente ans après dans la série « Le Petit Détective » d'Arnould Galopin.



Toujours est-il que les unes comme les autres n'ont pas pour ambition de proposer des intrigues élaborées, des styles identifiables et flamboyants, des personnages originaux (les conditions d'écriture et d'éditions ne le permettent pas) mais juste de divertir le lecteur et de le dépayser, selon les cas, et c'est ce que parvient à faire la série « Marc Jordan ».



Certes, les intrigues et le style ne sont pas aussi fluides que pour « Le Petit Détective », mais il faut avouer qu'Arnould Galopin avait du métier et bien des pages noircies derrière lui. Évidemment, on aurait aimé que les personnages soient un peu mieux cernés. Mais enfin, il faut prendre la série pour ce qu'elle est, un « remake » de Nick Carter et, en soit, elle remplit plutôt bien son office, la « copie » étant plus digeste à lire que « l'originale ».



Au final, pas de la grande littérature, certes, mais une série qui se suit sans déplaisir et qui offre son lot d'actions au lecteur.
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Marc Jordan, tome 3 : La course à la mort

« La course à la mort » est le troisième épisode de la série « Marc Jordan » dont j'ai déjà chroniqué les deux titres précédents.



Sans m'étaler à nouveau sur la génèse du personnage et de cette série (je vous invite à lire mes autres chroniques pour en savoir plus), je vous fais tout de même un léger résumé de la situation.



Marc Jordan est un détective parisien né en 1907 de la plume d'un auteur inconnu que certains soupçonnent être Jules de Gastyne.



Cette série fait écho au succès de la série américaine « Nick Carter » dont les traductions remportent un franc succès partout en Europe.



La série des « Marc Jordan » reprend toutes les caractéristiques de la série « Nick Carter » : fascicules 32 pages double colonnes (environ 20 000 mots), couverture avec bandeau à l'image de la série au dessus d'une illustration du titre. Aventures policières sans temps mort. Héros courageux, fort, intelligent, perspicace, pugnace et entouré d'hommes de mains fidèles et dévoués. Ennemis machiavéliques.



La série est la première incursion des éditions Ferenczi dans le monde de la collection policière, première d'une longue liste qui fit la joie des lecteurs de littérature populaire de l'époque et de ceux d'aujourd'hui dont je fais parti.

Le début de cette série pousse son mimétisme avec une partie de la série « Nick Carter » en développant des épisodes présentés comme indépendants mais où chaque épisode forme en fait une suite directe au précédent et nous conte la lutte acharnée entre le héros et son ennemi juré.



D'un côté, Nick Carter affrontera, par exemple, le Docteur Quartz. Ici, Marc Jordan sera confronté au comte Cazalès et ce, depuis le tout premier épisode.



Il est fort propable que, par la suite, l'ennemi change pour une raison ou une autre (après tout, on voit mal la lutte durer sur plus de 60 épisodes, mais sait-on jamais ?).



« La course à la mort » est donc la suite directe de « La tête coupée » qui était la suite directe de « L'enlèvement d'une vierge ».



Marc Jordan poursuit donc sa quête : l'arrestation du comte Cazalès, un ignoble individu qui semble à la tête d'un immense gang et dont l'ombre plane sur tous les grands crimes de la capitale et ses alentours.



Après avoir été victime de tentatives d'assassinats, Marc Jordan s'est attaché les services d'un ouvrier chargé, sous la contrainte, de le tuer. Avec lui, il s'est lancé à la poursuite de Cazalès et a disparu depuis plusieurs jours quand une femme est enlevée brutalement en pleine rue.



Marc Jordan, qui se tient toujours au courant des crimes en cours, décide de se lancer sur les deux affaires, celles-ci le conduisant toutes dans le même quartier. Et, très vite, il se rend compte que l'enlèvement de la jeune femme est lié à Cazalès, du moins, à une de ses acolytes, la fameuse et dangereuse Pépita la Rouge.



Marc Jordan va alors vivre de trépidantes aventures, risquant à chaque instant sa vie, afin de mettre la main sur Pépita et Cazalès.



Il est indéniable que l'auteur (ou les auteurs) de cette série se sont très fortement inspirés de la série « Nick Carter », non pas uniquement dans son principe, dans son format ou dans son style, mais également dans ses histoires tant celles de Marc Jordan semblent coller à celles de Nick Carter, aussi bien par le machiavélisme de l'ennemi que sa main mise sur le crime dans son ensemble. Mais, plus encore, si le comte Cazalès fait forcément écho au docteur Quartz, le personnage de Pépita la Rouge fait indéniablement penser à Zanoni, la terrible pupille du fameux docteur.



On retrouve donc ici les atout que l'on trouvait là-bas avec cette lutte acharnée, les actions de l'un les réactions de l'autre, un rythme sans temps morts mais une intrigue assez faible.



Mais un livre étant toujours meilleur dans une version originale que dans une traduction bâclée, la lecture des aventures de Marc Jordan se révèle plus agréable que celles des aventures de son homologue américain, du moins, sur ces premiers épisodes.



Au final, un épisode de bonne facture qui entre en résonnance avec ceux de la série Nick Carter.
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Marc Jordan, tome 2 : La tête coupée

Marc Jordan est un personnage charnière de la littérature populaire française pour plusieurs raisons. Premièrement, parce qu'il s'agit d'une des toutes premières séries policières fasciculaires françaises qui fait suite au succès de la série « Nick Carter », importée des États-Unis. Deuxièmement, parce qu'il s'agit de la toute première collection policière éditée par la future cultissime maison d'édition Ferenczi (la maison d'édition qui oeuvra le plus dans la littérature populaire policière française en alimentant diverses collections avec des milliers de titres sur plusieurs décennies).



Une fois replacé le personnage dans son contexte, j'aimerai pouvoir en faire autant avec son auteur, malheureusement, encore à l'heure actuelle, tout le monde ne s'accorde pas sur l'auteur probable de la série. Certains avanceraient le nom de Jules Gastyne, mais, non seulement, le style ne concorde pas, et il semble qu'à une époque on avait tendance à accorder à Jules Gastyne, la parternité des collections policières dont l'auteur était mystérieux puisqu'on lui a accordé également celle des « Marius Pégomas », pourtant édités bien des années après sa mort.



Mais, comme je dis souvent, la seule chose qui m'intéresse chez un auteur, ce sont ses textes. Aussi, passons au texte.



« La tête coupée », 2ème épisode de la série publiée, à l'origine, sous format 32 pages double colonnes (environ 20 000 mots), fait suite directe au premier épisode.



Effectivement, Marc Jordan vient juste de se tirer des griffes du comte Cazalès et n'a qu'une hâte, se lancer à sa poursuite pour se venger de ce que son infâme ennemi lui à fait endurer.



Mais M. Étienne, le chef de la Sûreté, vient lui demander son aide dans une affaire délicate. Une nuit, deux policiers surprennent un individu louche qui tente de jeter un lourd panier dans la Seine. L'homme s'enfuit en laissant le panier. Les policiers ne parviennent pas à le rattraper, mais trouvent, dans le panier, la tête d'une jeune femme. Rien ne permet à la police d'identifier la victime, et encore moins d'en trouver l'assassin.



Mais Marc Jordan a besoin de repos et, ensuite, il veut se lancer à la chasse au comte. Pourtant, il finit par accepter la mission sans douter que son désir premier va se retrouver comblé.



Comme je l'ai déjà dis pour le premier épisode, la série des « Marc Jordan » est construite sur le même canevas que son homologue américain « Nick Carter ». Même format, même présentation, même narration, même héros, aventures similaires...



Il n'y a donc rien d'étonnant que l'on retrouve dans « Marc Jordan » les qualités qui firent le succès de « Nick Carter » : héros courageux, intelligent, fort, pugnace, aventures sans temps morts dans lesquelles l'action l'emporte sur la réflexion, histoires prenantes, des personnages secondaires récurrents comme les aides du détective ou bien les ennemis...



Mais, si les qualités sont les mêmes, les défauts sont ici moindres puisque ce que l'on pouvait reprocher à « Nick Carter » était la piètre qualité littéraire. Certes, « Marc Jordan » ne prétend pas au Goncourt (qui existait déjà depuis quelques années), mais l'ensemble ne souffre pas des grosses lacunes de son homologue qui, en plus de textes rapidement écrits, probablement très peu voire pas du tout relus, subissaient les affres d'une traduction très approximative.



Bien évidemment, quand on se lance dans la lecture de tels textes on ne s'attend pas à être confronté à une prose ultra stylisée, ce n'est pas le but, ni même à une intrigue ultra développées. Le lecteur prétend à être diverti et c'est un but que réussi amplement la série des « Marc Jordan » avec des histoires qui, pour l'époque, devaient faire frissonner le lecteur (imaginez : une jeune femme décapitée, démembée, dépecée, brrr....) et qui, s'il a perdu un peu de son « impertinence » n'en demeure pas moins intéressant.



Quant au personnage, comme beaucoup de ses confrères, il est décrit comme jeune, fort, riche, désintéressé, courageux, perspicace, pugnace...



Il est secondé par plusieurs personnages que l'on retrouve d'un épisode à l'autre.



- Yves Léonnec, un breton frère de lait au physique impressionnant et qui sert de cerbère à Marc Jordan.



- Fil-en-Quatre, mince et rusé.



- Lagingeole dit l'Andouille, doué pour faire le guet pendant des heures.



- Coeur d'Ours, une brute aveugle.



- L'Assommeur, un hercule à la force colossale qui était assommeur de boeufs à l'abattoir.



- Paul Ferréol, un camarade de collège, chimiste de génie, qui aide Marc Jordan par ses qualités scientifiques.



Alors, certes, dans ces deux premiers épisodes, l'intervention des personnages secondaires est un peu succinte, mais on se doute qu'à force des épisodes, chacun interviendra en fonction des besoin du détective.



Au final, si la série n'a rien de transcendant, en plus de l'intérêt « historique » qu'elle peut présenter, elle offre avant tout un intérêt de divertissement qui n'est pas négligeable.
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Marc Jordan, tome 1 : L'enlèvement d'une vierge

La série fasciculaire « Marc Jordan », le plus grand détective français, est une série charnière dans le monde de la littérature populaire française.



Charnière à plusieurs titres, d’ailleurs.



Tout d’abord parce qu’elle est l’une des premières séries fasciculaires policières d’origine française (si ce n’est la première), suite au succès de la série « Nick Carter », importée des É.-U. en France par les éditions allemandes Eichler.



Ensuite, et surtout, parce que c’est par cette série que les éditions Ferenczi se sont tournées par le fascicule en général et le fascicule policier, en particulier.



Effectivement, avant que Ferenczi décide d’éditer « Marc Jordan », la maison d’édition proposait plutôt des œuvres érotiques ou anticléricales. Comme cela lui produisait quelques soucis avec la justice, Ferenczi a tenté de changer de politique éditoriale et a lancé la série des « Marc Jordan » pour, ensuite, se spécialiser dans la littérature fasciculaire avec le succès que l’on sait (du moins que vous devriez savoir si vous suivez mes chroniques depuis le temps que je parle de l’éditeur et de son catalogue).



En clair, Marc Jordan n’est ni plus ni moins qu’une adaptation française des Nick Carter, que ce soit dans le style, dans le format ou dans la présentation.



« L’enlèvement d’une vierge » le premier fascicule de la série, a été édité en septembre 1907. Non signé par son auteur, tout comme le reste de la série, il est par contre illustré par un artiste reconnu : Édouard Yrondy (dont on ne sait pas s’il a un quelconque lien avec l’auteur de « Marius Pégomas » ou « Thérèse Arnaud », Pierre Yrondy).



Tout dans la présentation du fascicule est donc fait pour rappeler la série « Nick Carter ». De la même façon, les épisodes ne sont pas signés.



Malgré le fait que l’on ait affaire au tout premier épisode de la série, le personnage de Marc Jordan y est présenté comme un détective déjà aguerri et célèbre au point d’être reconnu dans la rue lorsqu’il poursuit un malfaiteur. Tout comme son homologue américain, Marc Jordan est courageux, déterminé, intelligent, agile, fort, maîtrise l’art de se grimer... Il est également entouré d’hommes de main (qui, contrairement à Nick Carter, ne font pas partie de sa famille) et que l’on découvre au fur et à mesure de l’histoire : Lagingeolle dit l’Andouille, Fil-en-Quatre, Cœur d’Ours, Léonnec, l’Assommoir, Féréol...



Dans ce premier épisode, Marc Jordan va avoir affaire à forte partie (y rencontrera-t-il sa Némésis ? Qui sait !) en la personne du comte Cazalès, un gentleman cinquantenaire aux activités et aux fréquentations louches. S’étant entiché de la fille d’un riche seigneur brésilien et étant parvenu à se faire aimer de cette dernière, le brigand s’est lancé dans une machination machiavélique dans le but d’épouser sa belle et de toucher le pactole.



Mais le détective Marc Jordan a déjà repéré le brigand qui se cache derrière l’homme du monde et voilà longtemps qu’il veut le mettre sous les verrous sans jamais trouver un moyen de le faire. Aussi, quand le Brésilien vient lui demander d’intervenir, il voit là l’occasion de faire d’une pierre deux coups, rendre le bonheur à un vieil homme et mettre en prison le terrible personnage.



Mais Marc Jordan ne se doute pas de tout ce qu’il va devoir endurer pour parvenir à ses fins (s’il y parvient !!!).



Les aventures de Marc Jordan baignent dans la même ambiance que celles de Nick Carter. Si le théâtre des opérations est déplacé dans l’hexagone, le reste est peu ou prou du même acabit, sans les bizarreries des traductions un peu aléatoires qu’a subies son homologue américain (voir mes chroniques sur les épisodes de Nick Carter).



Développées sur un même rythme, tout autant dénué de temps morts ou de circonvolutions littéraires, s’étendant sur la même taille (fascicule 32 pages, double colonne soit environ 20 000 mots), usant des mêmes rebondissements, les détectives utilisant les mêmes procédés, tout est fait pour que l’élève singe le maître afin de satisfaire les lecteurs férus de Nick Carter.



Et l’on peut dire que c’est plutôt réussi dans l’ensemble et même que la lecture des aventures de « Marc Jordan » s’avère un peu plus plaisante que celle des Nick Carter, probablement du fait des noms de personnages et de lieux un peu plus de chez nous ce qui renforce l’immersion dans l’histoire et l’attachement aux personnages.



Bien sûr, ni dans un cas ni dans l’autre, l’ambition des auteurs n’est de produire de la grande littérature, mais juste de tenir le lecteur en haleine pendant deux heures et c’est plutôt efficace en la matière.



Au final, « Marc Jordan » est une série créée pour séduire les lecteurs de Nick Carter, et il y a de fortes chances que si vous aimez le second, vous apprécierez le premier. En tout cas, voilà l’occasion de découvrir la naissance de tout un pan de la littérature populaire.
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