AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Simonbothorel


Quelques citations/extraits du roman Derrière les panneaux, il y a des hommes (2015) de Joseph Incardona (Edition Pocket, février 2017)

• « Nous vivons dans un monde chrétien. Mais pas forcément un monde de bonté. » p. 21.

• « Une belle femme qui tombe tout en bas, c’est encore plus avilissant. La beauté n’a pas le droit de se meurtrir. » p. 31.

• « Pascal roule. Davantage de risques à opérer sur une aire d’autoroute, mais après, c’est plus facile. Tout bouge tout le temps. Tant qu’on ne sort pas du circuit. Pascal n’en a aucune intention. Pascal aime : les centres commerciaux, les supermarchés, les grands parkings, les gares, les aéroports. L’autoroute. Un non-lieu. On y est bien : travail, observation, capture. On n’est personne. On est : fonction, rouage, marchandise. » p. 65.

• « Elle voudrait faire le vide, mais « faire le vide » équivaut souvent à réfléchir. Même en dormant, elle a l’impression de réfléchir. Soucis récurrents, se transformant en rêves, demi-sommeil agité des individus sous pression. Et puis le réveil comme une libération avant le pire. » (sur Julie Martinez, la policière) p. 70.

• « Le malheur s’observe au microscope et rares sont ceux qui ont envie d’y jeter un oeil. » p. 85.

• « Pierre a beau chercher. Rien qui aurait pu appartenir à Lucie. Il ne sait pas ce qui est pire : une trace ou l’absence de trace. » p. 137

• « Obsession de Pierre : retrouver Lucie. Retrouver Lucie ne signifie plus retrouver Lucie au sens propre. Retrouver Lucie, c’est chercher le sens. Car le monde n’existe pas en soi. Il n’existe que comme plié. Il n’existe qu’enfermé dans chaque âme. Dans chaque nom propre. » p. 140.

• « Il y a une dignité à se confronter au mal, à le regarder en face. Une manière de prendre le malheur à bras-le-corps, de lui livrer bataille. Il y a une sincérité, aussi. Qui marche main dans la main avec la dignité. Il y a, enfin, la contemplation du gâchis social, de l’insondable gâchis humain au regard duquel son gâchis personnel est une simple conséquence, « macro » enveloppant le « micro ». » p. 178.

• « La colère portée vers le monde est la colère de soi. » p. 206.

• « Une dépression, c’est un gouffre. C’est potentiellement proche du suicide. C’est en tut cas l’absence d’ironie, de retour sur soi. C’est déjà l’amertume et la défaite. » p. 238.

• « Tous ces sandwichs sous cellophane, des centaines si on les mettait les uns à côté des autres, un monticule jusqu’à devenir son propre poids, devenir sandwich soi-même, poulet et mayonnaise, mayonnaise et thon, thon et crudités, crudités et jambon, réfrigéré, sous cellophane, quand tu crèveras, Pierre, ton corps restera entier, en Technicolor, bourré de conservateurs et d’additifs alimentaires, ton corps sera mise en bière dans un cercueil triangulaire muni d’un code-barres, l’homme-sandwich exposé sous cloche dans un restoroute comme ceux des saints dans une crypte, le texte dira que tu auras été tenace, obstiné, les crocs plantés dans le bitume, rayon identique d’une roue tournant sur elle-même… Oui, il t’en a fallu temps et tout ça est évanoui. » p. 264.

• « Même si l’existence est une juxtaposition d’existences, même si elle n’est pas linéaire. On peut sortir de l’ellipse, dévier sa trajectoire, partir et disparaître. Dans le cosmos. Imploser en silence. Pierre Castan espère une seule chose : Que Bouddha se soit trompé. Que Bouddha soit un bonhomme jovial, obèse et heureux, mais qu’il se soit trompé. Que la réincarnation n’existe pas. Surtout pas. Surtout ne pas vivre encore et encore. L’enfer, c’est l’éternité. » p. 265.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}