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Citation de Pingouin


Tu comprends, ils sont venus dans leurs chars, avec leurs yeux vides. Ils pensaient que les chenilles des chars sont faites pour tracer la nouvelle loi des peuples. Comme ils avaient fabriqué beaucoup de chars, ils avaient l'assurance d'être nés pour écrire cette loi. Ils ont en horreur la liberté, la pensée. Leur vrai but de guerre c'est la mort de l'homme pensant, de l'homme libre. Ils veulent exterminer tout ce qui n'a pas les yeux vides. Ils ont trouvé en France des gens qui avaient les mêmes goûts et ceux-là sont entrés à leur service. Et ceux-là t'ont mis à pourrir ici, toi qui n'avait pas commencé à vivre. Ils ont fait mourir le petit Armel. Tu les as vu livrer le malheureux qui croyait au droit d'asile. En même temps, ils publiaient que le conquérant était magnanime. Un immonde vieillard essayait de suborner le pays. "Soyez sages, soyez lâches" enseignait-il. "Oubliez que vous avez été fiers, joyeux et libres. Obéissez et souriez au vainqueur. Il vous laissera vivoter tranquilles." Les gens qui entouraient le vieillard calculaient que la France était crédule et qu'elle était douce. Qu'elle est le pays de la mesure et du juste milieu. "La France est tellement civilisée, tellement amollie, pensaient-ils, qu'elle a perdu le sens du combat souterrain et de la mort secrète. Elle acceptera, elle s'endormira. Et dans son sommeil nous lui ferons des yeux vides." Et ils pensaient encore : "Nous ne craignons pas les enragés. Ils n'ont pas de liaisons. Ils n'ont pas d'armes. Et nous avons toutes les divisions allemandes pour nous défendre." Tandis qu'ils se réjouissaient ainsi, naissait la résistance.
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