II y a, par le monde, des endroits élus par la tristesse. On dirait que tout s'y flétrit rapidement, que rien n'y peut fleurir de fort, de sain, de généreux. Les sentiments vifs s'y étiolent, les corps, les cœurs s'y anémient. Le paysage même semble perdre toute vigueur comme si les hommes amoindris qui vivent là en épuisaient toute la substance.
Le Cap Juby appartient à ces lieux ingrats. Il le doit sans doute à la nature, mais à l’époque de mon voyage, il le devait aussi à son gouverneur, le colonel de La Pena.