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Critiques de Joseph McCabe (4)
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Les Impératrices de Rome

Joseph McCabe historien, philosophe, et prêtre défroqué (personne n'est parfait) fournit une synthèse de l'histoire de la Rome impériale centrée sur les femmes qui a l'avantage de s'adresser aux connaisseurs comme à ceux, tels que moi, qui souhaiteraient combler leurs lacunes.

 

De la période de grande stabilité politique de l'Empire, avec l'avènement d'Octave en 27 av. J.C. en tant qu'empereur Auguste, jusqu'à la chute de Rome, quand violence et pauvreté gangrènent l'Empire, et que les provinces sont en proie aux armées barbares, ce sont des impératrices très dissemblables que l'on suit sur près de cinq siècles.

 

Qu'il s'agisse de l'habile et ambitieuse Livie, de la sulfureuse Messaline ou encore de la femme de Néron, Poppée, qui le suivit dans sa folie meurtrière, Joseph McCabe en dresse un portrait qu'il contextualise dans un monde romain où l'évolution des moeurs avec les civilisations conquises donne aux femmes l'opportunité d'étendre leur pouvoir jusqu'alors limité.

 

Un essor des femmes qui ne fut pas toujours bénéfique car les impératrices soutinrent ou desservirent une succession vertigineuse d'empereurs, qui pour certains furent d'authentiques déments orgiaques, grandement responsables de la déliquescence de l'Empire que d'autres tentèrent avec plus d'humanisme et de discernement d'entraver.

 

Joseph McCabe avait, semble-t-il, l'ambition de donner une idée de « la civilisation ancienne et de ses codes de comportement ». J'ai trouvé qu'il y parvenait aisément, non sans un certain humour, avec ces portraits fouillés et vivants des impératrices de Rome.
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Les Impératrices de Rome

Lorsque j'ai sélectionné "Les impératrices de Rome" lors de la dernière opération Masse Critique, je ne suis pas allé voir beaucoup plus loin que le sujet du livre et le nom de l'éditeur : les éditions Omblage, découvertes il y a quelques années avec le très bon "L'honneur du bourreau". En revanche je ne savais rien de l'auteur, j'ai donc appris en débutant ma lecture qu'il s'agissait de la première traduction en français d'un ouvrage datant de plus d'un siècle et non d'un essai historique moderne. Né dans le nord de l'Angleterre en 1867, Joseph McCabe a un profil atypique : ancien prêtre catholique, il est devenu libre-penseur, promoteur d'idées progressistes, vulgarisateur scientifique et historique. Nous n'avons donc pas affaire à un analyste mais à un conteur, dont le but est de mettre à la portée du lecteur de son temps les récits de Tacite, Suétone ou Ammien Marcellin, en déplaçant le point de vue non plus sur les maîtres de l'Empire mais sur leurs épouses.



Le livre est découpé en vingt-et-un chapitres chronologiques, allant de Livie, la femme d'Auguste, aux dernières impératrices précédant la Chute. Quelques personnalités émergent de cette longue liste de têtes couronnées, mais globalement les "first ladies" de l'Empire apparaissent comme assez insignifiantes et leur rôle politique reste très limité. Leur unique levier d'action est souvent d'initier ou de prendre part à des complots, si bien que lorsqu'un empereur ou un héritier meurt, naissent aussitôt des soupçons d'empoisonnement. Signe de l'époque de rédaction de l'ouvrage ou du background catholique de l'auteur : les notions de vice, de corruption des moeurs, d'indécence, d'immoralité, etc. sont omniprésentes sous sa plume. C'est un peu redondant, voire lassant, même si la contrepartie positive est le style d'écriture de Joseph McCabe : plus littéraire, plus vivant que ne le serait celui d'un historien pur et dur. J'aurais toutefois apprécié moins de récits de conjurations sanglantes et de scandales sexuels, et plus d'analyse sur l'évolution du rôle des impératrices, leur perception par la population ou que sais-je... Mais ce n'était tout simplement pas le propos de l'auteur. Tant pis.



En fin de compte, cet ouvrage n'aura pas forcément réussi à m'ouvrir de nouvelles perspectives, puisque les chapitres que j'ai préférés sont ceux qui portent sur les périodes de l'histoire romaine qui m'attirent le plus, la brillante dynastie des Antonins en tête. "Les impératrices de Rome" de Joseph McCabe fut une lecture intéressante, mais moins convaincante que "L'honneur du bourreau" du même éditeur, que je remercie pour cette Masse Critique.
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Les Impératrices de Rome

Grâce à la dernière masse critique Babelio en date, j'ai pu découvrir cet essai historique qui me tentait beaucoup depuis sa sortie. Étant passionnée d'Histoire et plus à l'aise avec la période de la Renaissance, j'étais curieuse d'en savoir plus sur la Rome Antique, et plus particulièrement sur les femmes de l'Empire Romain, en sachant que j'avais déjà lu un essai sur le sujet mais sur les femmes de l’Égypte que j'avais adoré et trouvé passionnant.



Force est de constater que cette période historique est des plus chaotique et décadente ! On assiste littéralement à l'avénement de l'Empire, de son apogée à son déclin à travers les âges et surtout, à travers ces hommes et ces femmes !



Octavien et Livie furent les premiers Empereur et Impératrice, nous sommes à la création de l'Empire tel quel, avec la fin des rivaux (Marc Antoine, Pompée...). Ils vécurent une vie relativement simple, Livie se révélant ambitieuse et pleine d'empathie. N'ayant pas donné d'enfant à Octavien, elle fait tout pour que son premier fils d'une précédente union lui succède. Viennent ensuite Tibère et Julie, fils de Livie et fille d'Octavien, embrigadés dans un mariage de convenance, cette dernière aura eu plusieurs époux et enfants, vivant dans l'oisiveté, terriblement dépensière et se jetant dans l'adultère. Parlons de Caligula, un être violent, débauché et fou, et de ses nombreuses épouses et maîtresses : Juninia, morte en couches ; Drusilla, sa propre sœur avec qui il eut une relation incestueuse ; Livia qui fut la deuxième impératrice de Rome... pendant quelques jours car divorce ensuite ; Lollie, la troisième, épousée pour sa richesse ; Césonia, la quatrième, discrète et docile.



Claude et Valérie Messaline. Lui, âgé et presque simple d'esprit, malléable. Elle, jeune et manipulatrice, assoiffée de pouvoir, vivant dans l'excès et les crimes, assassinée par gênante. Agrippine, nièce et seconde épouse de Claude, mère de Néron, une femme ambitieuse, active dans ses fonctions, prépare assidûment son fils au trône. Malheureusement, c'est son propre fils qui causera sa perte. Néron et ses épouses. Un règne de folie et de cruauté. Octavie, la première, douce devra subir les frasques de son époux ; la belle Popée qui devra jouer de ses atouts pour devenir impératrice ; Statilia fut la dixième impératrice et survécut à son époux.



Les impératrices de la transition : Galeria Fundara, la onzième, modeste et vertueuse ; Domitilla et Domitien, elle du même acabit que Messaline et lui, un tyran. Avec Trajan et Plotine, l'Empire remonte la pente. Leur couple est solide. Plotine est une femme simple et incarne toutes les vertus, c'est la 13e impératrice de Rome. Hadrien et Sabine. Il est sans nul doute l'empereur le plus artiste et celui qui s'est intéressé à la politique interne avant l'expansion de l'Empire. Sabine est une femme de l'ombre, ne s'affirme pas assez et les deux époux n'ont pas fait un mariage d'amour.



Viennent ensuite les impératrices des empereurs stoïciens : Faustine l'Ancienne, aimée de son époux ; sa fille Faustine la Jeune et épouse de Marc-Aurèle qu'elle accompagna dans ses campagnes militaires, mère de Commode, accusée d'être une femme volage. Les impératrices des empereurs sybarites : Lucille, sœur de Commode, impératrice pendant 11 ans ; Crispine, épouse de Commode (un empereur féru de combats et de violence, terriblement cruel), inimitié entre les deux femmes qui vont avoir le même destin, mises à mort pour tentative d'assassinat sur l'empereur et liaison avec d'autres hommes. Sans compter, les innombrables maîtresses de Commode (plus de 300 !) dont sa préférée Marcia.



Sévère et Julie Domne : nouvel âge d'or, c'est la première impératrice syrienne, elle vit ses fils s'entretuer pour le pouvoir et régnera à la place de son fils survivant instable qui ne prendra jamais d'épouse. Elagabal, avec trois femmes œuvrant autour de lui : la sœur de Julie Domne et ses deux filles Soaemias et Mamée. Il eut plusieurs impératrices dont on sait peu de choses. C'est sa grand-mère Maesa qui régna principalement. Alexandre et sa mère Mamée, cette dernière l'a préparé pour son rôle d'empereur, une femme sage mais non exempts de défauts. Les armées vont se rebeller contre eux.



Zénobie est une représentante du pouvoir romain en Orient, une femme forte, capable en matière politique et surtout militaire. Victorine, une princesse gauloise, elle aussi est une femme de poigne, menant des armées à la guerre. Ces deux femmes barbares ont vu les hommes leur faire la guerre, n'appréciant pas qu'une femme soit au-dessus d'eux. Avec Valéria, la fille de Dioclétien, voit venir la percée du christianisme et ce dernier est le premier empereur à abdiquer. Valeria sera bien trop sollicitée et s'ensuivra un exil avec sa mère, elles connaîtront un destin tragique.



Viennent ensuite,les premières impératrices chrétiennes qui voient venir une guerre civile, une fracture entre l'Occident et l'Orient, deux Empereurs et 2 Césars : Hélène, mère de Constantin avec unification de l'Empire sous son règne. Une lutte acharnée pour la suprématie se déclenchera à la mort de son fils Constance II. Constantina est sa soeur, une femme sans scrupules et débridée, une des pires impératrices. Fausta est sa mère ; Constantia, Eusébie et Faustina, ses épouses. Hélène fut l'impératrice de Julien, un mariage de convenance, surtout qu'elle fut beaucoup plus âgée que son époux. L'Empereur Valentinien eut deux femmes dans sa vie, avec un certain flou au niveau de ses unions officielles : Justine et Severa. Justine est fougueuse et ambitieuse, elle lutta pour que l'Empire revienne à son fils.



Eudoxie et Eudocie virent le dernier acte de la chute de Rome. La première est mariée à Arcadius d'Orient, la seconde est l'épouse de Théodose II, une femme grecque qui lutta contre sa belle-sœur Pulchérie, cette dernière régnant à la place de son frère et donc attachée au pouvoir. Et viennent enfin les dernières impératrices d'Occident : Placidia, très croyante et qui régna au nom de son fils Valentinien III. Eudoxia, fille d'Eudoxie, voit les Huns aux portes de Rome, elle devint l'épouse de deux empereurs, Valentinien III et Maxime. La toute dernière impératrice est malheureusement inconnue. Et il reste tellement d'impératrices de l'ombre dont on ne connaît pas le nom, dont on sait peu de choses ou qui n'ont pas régné très longtemps.



J'ai complètement navigué en terrain inconnu, je suis peu coutumière de cette période historique italienne dont cela a permis d'étancher ma soif de connaissances. Nous ne sommes pas dans de l'Histoire pure et dure, le récit se voulant être un bien long résumé, une fresque bien grande des débuts de l'Empire jusqu'à sa fin. Quelques illustrations bien sympathiques s'invitent au grès des pages avec des portraits, des statues et des pièces des femmes de renom.



En revanche, ce qui m'a moins plu, c'est le fait que toutes les informations sont à prendre avec des pincettes car elles ne sont pas forcément fiables, l'essayiste parlant de beaucoup d'hypothèses et de versions différentes d'historiens , si bien que je ne savais plus ce qui était véridique ou non. Sans compter que dans la majorité des cas, ils n'hésitent pas à dénigrer et à accuser toutes ces femmes des pires scandales et vices ! Et contrairement à ce à quoi je m'attendais, la Femme n'est pas mise en avant dans cet essai ! Où comment montrer les dérives du patriarcat ! Nous ne découvrons pas les femmes en tant que telles mais en tant que femmes de, à travers leurs époux/pères/frères... Je n'aurais pas intitulé cet ouvrage Les Impératrices de Rome mais les Empereurs de Rome... et leurs Impératrices. C'est vraiment dommage ! Au final, à part quelques impératrices illustres comme Messaline, Agrippine ou Julie Domne, peu d'informations émergent sur la nombreuse chaîne d'impératrices. J'ai également trouvé le livre très long, et indigeste surtout dans un délai très court, et je commençais vraiment à décrocher sur les derniers chapitres, ayant beaucoup trop d'informations à digérer en si peu de temps. Il faut dire aussi que la fresque familiale est gigantesque quand bien même, le pouvoir n'est pas héréditaire ! Mais il y a des noms qui reviennent souvent ou qui se ressemblent, de quoi être pas mal perdu, surtout si on décroche à un moment donné.



En bref, un essai historique intéressant mais trop peu accès sur les femmes même qui ont marqué profondément ou légèrement l'Empire Romain, l'auteur mettant beaucoup plus en avant les Empereurs, le patriarcat en général, ce que je ne voulais pas avant de lire ce livre. Mais nul doute qu'un néophyte en Histoire y trouvera son compte tant l’œuvre se révèle complète, pointue et très enrichissante.



Je remercie Babelio et les éditions Omblage pour l'envoi et la découverte de cet essai.
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Les Impératrices de Rome

J'enfile pour la première fois le costume de la critique demandée et je remercie Babelio et les éditions Omblage d'avoir permis cela via la Masse Critique de juin 2023.



Pour cette masse critique cet ouvrage était le favori des 3 demandés car Rome reste ma passion éternelle depuis l'âge de 6 ans. Je l'ai étudié à la fac, j'ai lu des livres qui parle d'Elle ou des romans qui l'utilisent en toile de fond.



Mais c'est le 1er que je lis concernant ses impératrices dont je connais peu de choses finalement si ce n'est le nom de celles qui sont restées dans l'histoire: Livie, Messaline, Agrippine ou encore Popée.



Ce fut une lecture intéressante et très instructive sur ces femmes méconnues voir même oubliées pour certaines, témoin de la société romaine très patriarcale par ailleurs. L'auteur a un style prenant qui permet de brasser moults années de façon simple mais risque de perdre ceux n'ayant pas un minimum de connaissance des personnages concernés dont les liens ne sont pas toujours rappelés plus on avance dans l'ouvrage.



De plus, l'ouvrage a vieilli: paru en 1911 cela se sent dans la croyance que des bustes antiques peuvent nous donner une quelconque indication du caractère des personnes et que le vice de certains empereurs doit apparaître sur leur visage.

Il a aussi une fâcheuse tendance à rendre les mères responsables des maux comme si là encore le vice venait uniquement du sang et devait avoir une explication logique. Cette pauvre Faustine accusée d'être responsable des déviances de son fils car ce ne peut pas être le grand Marc Aurele le responsable ...



Car voilà l'autre problème du travail de l'auteur: il manque de recul et son avis prévaut sur les sources antiques qu'il manipule à sa guise. En gros, s'il aime l'impératrice comme c'est le cas pour Livie on ne doit pas croire les auteurs antiques mais pour Messaline il faut bien sûr les croire.

Les sources antiques sont problématiques nous le savons car il s'agit plus souvent de ternir l'empereur précédent qu'autre chose mais trier selon son propre agenda c'est un autre problème.



En bref, un ouvrage qui permet une bonne entrée en matière sur Rome, sa grandeur et sa décadence via un angle nouveau malgré ses défauts. Ouvrage imparfait qui aurait pu être tellement plus il a le mérite de remettre sur le devant de la scène ces femmes qui ont œuvré dans la coulisse pour la grandeur de Rome, ou bien la leur, et qui ont grignoté en cela le périmètre imposé aux femmes, simples pions de l'échiquier masculin impérial. Et force est de constater que celles ayant les pires réputations étaient bien souvent celles qui pouvaient rivaliser avec les actions des hommes de leurs familles. Société patriarcale quand tu nous tiens.
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