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Citation de Woland


[...] ... Trois jours plus tard, on mettait dans sa tombe le corps de M. von Trotta. Le maire de la ville de W* prononça un discours. Et comme tous les discours de ce temps, le sien aussi commença par la guerre. Puis le maire dit encore que le préfet avait donné à l'Empereur son fils unique et qu'il avait continué malgré tout à vivre et à servir. Cependant, la pluie arrivait, infatigable, sur les têtes nues des personnes rassemblées autour de la fosse. Un frémissement, un bruissement s'échappaient des buissons, des couronnes et des fleurs mouillées. Dans la tenue de médecin-chef de la territoriale, qui lui était inhabituelle, le Docteur Skowronnek [médecin et ami du disparu] essayait de garder la position martiale du garde-à-vous bien que, en sa qualité de civil, il ne la tînt aucunement pour l'expression d'une piété exemplaire. "La mort n'est pas un médecin d'état-major, après tout !" se disait le docteur. Puis il fut l'un des premiers à s'approcher de la fosse. (...)

Comme il quittait le cimetière, le maire l'invita à partager sa voiture. Le docteur y monta.

- "J'aurais bien dit encore," déclara le maire, "que Monsieur von Trotta ne pouvait pas survivre à l'Empereur. Ne croyez-vous pas, docteur ?

- Je ne sais pas," répondit Skowronnek. "Je crois qu'ils ne pouvaient, ni l'un, ni l'autre, survivre à l'Autriche." ... [...]
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