Du printemps jusqu’à la fin de l’été, les effluves balsamiques des épicéas se mêlaient à celle de la terre fraîche, gorgée d’humidité. L’automne faisait ensuite surgir un camaïeu flamboyant d’oranges et de rouges, jusqu’à ce que les caduques, inéluctablement décharnés, ne signent l’avènement de l’hiver. Alors, un linceul glacial s’abattait sur la nature et sur toute chose qui en dépendait. Les formes disparaissaient dans les rideaux mouvants d’une épaisse brume. Tout n’était plus que froideur et silence ; un silence interrompu, de temps à autre, par le passage dans la neige de quelque fou sorti dehors en quête de nourriture
Là tempêtaient des lamentations à faire frémir les pierres, si dans quelque pièce étaient suppliciés des méchants.
À me contempler comme il le faisait, semblant vouloir à tout prix me tirer les vers du nez, il m'apparut soudainement plus laid qu'auparavant : ses yeux torves, miroirs de sa pensée fourbe, avaient modifié ses sourcils et plissé son front en boudins de peau, tandis que sa bouche ouverte, baveuse, en quête d'informations, laissait voir plus qu'il n'en aurait fallu sa vilaine denture, qui avait l'air plus jaune et plus gâtée encore dans la lumière tamisée des chandelles
Quand le corps est enfermé, il reste à l'esprit de se distraire par ses propres moyens ; la rêvasserie en est un merveilleux, il ne coûte pas un sou et très peu d'efforts !
Où donc sera ma place dans la grande voûte étoilée, si l'estoc d'un vulgaire soldat venait à m'ôter la vie maintenant ? Par Dieu ! Comment faire naître ce feu secret et invisible, qui fabrique les martyrs et les héros populaires ? Si je dois mourir à seize ans, que je meure au moins en homme de valeur ! ”