Sans doute Ninon imagine-t-elle que le plus dur est fait, que la guérison est désormais en marche par la grâce de ces syllabes prononcées à voix haute, allodynie tactile dynamique, un presque alexandrin qui déjà éloigne la douleur, une offrande du médecin à sa patiente, ces mots rythmés, aux sonorités enlevées, Ninon les articule, ils sont la solution car si la maladie existe, sortie de l'ombre, de la clandestinité, épinglée sur la grande carte des pathologies, c'est qu'elle peut être soignée, la description d'une maladie est le début de sa résolution, nommer le mal c'est commencer à le soumettre.
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