L’homme avait donné de l’eau à boire à la femme. Même si elle avait prétendu ne pas avoir soif, il avait insisté. On risque de se déshydrater après un effort physique, avait-il expliqué. Parlant d’un ton sévère, comme un parent à qui on ne peut raisonnablement pas s’opposer.
L’homme s’exprimait avec la confiance de quelqu’un qui est rarement contredit. À certains moments, la femme aimait plutôt son air d’autorité, mais à d’autres, elle en éprouvait de la rancune. L’homme semblait toujours la considérer avec l’expression perplexe d’un scientifique confronté à un curieux spécimen. Elle n’avait pas envie de penser (tout en le pensant compulsivement) qu’il devait la comparer aux autres femmes qu’il avait connues, et qu’il la trouvait déficiente.