Pour le fan de boxe, la puissance séduction qu'exerce ce sport est rarement explicable. Elle semble enracinée dans la nature paradoxale de la boxe - dans la sauvagerie qui sens-tend si clairement, tout en étant contenue par elle, cette kyrielle de règles, de règlements, de traditions, de superstitions. Elle semble rendre quotidien ce qui est étrange, dangereux, interdit, sale : elle ritualise la violence, une violence essentiellement masculine, au point que cette violence devient un principe esthétique. Avec la boxe, les corps des hommes (ou plutôt l'usage excessivement entraîné de leurs corps) sont des instruments et non de la simple chair comme les nôtres.