De toute part le volcan dominait, présence sombre et silencieuse, ni menaçante ni accueillante. Il s’imposait, avec ses flancs profondément striés sans doute par quelques milliers d’années d’érosion, son sommet obscurci par un nuage unique à la forme parfaite.
Face aux changements _le temps, les saisons, les enfants, qui grandissent, les vieux qui meurent, ou ma propre tragédie, que je ne supportais pas de nommer _, il demeurait constant. Le voir ainsi me coupait le souffle, moi qui n’avait jamais vécu à l’ombre d’un volcan. Mais pour les habitants des rives de Lago la Paz, qui n’avaient jamais vécu sans le volcan se profilant au-dessus deux, de l’autre côté du lac, il faisait autant partie de la vie, que la pluie, les arbres, les champs de blé, l’air.