"Voilà ma mort", a-t-il dit.
Le soleil s'est répandu sur toutes choses et leur a rendu forme. La terre dévastée s'étendait devant lui, vide. La chaleur réchauffait son corps. Ses yeux bougeaient à peine ; ils sautaient d'un souvenir à l'autre, effaçant le présent. Son coeur a eu un brusque coup d'arrêt et il lui a semblé que le temps s'arrêtait aussi. Et le souffle de la vie.
"Pourvu que ça ne soit pas une nouvelle nuit", s'est-il dit.
Parce qu'il avait peur des nuits qui pour lui remplissaient l'obscurité de fantômes. Peur d'être enfermé avec eux. Voilà de quoi il avait peur.