Livrez vos mains aux miennes,
Écoutez la rumeur :
Nos âmes attardées
Viennent de leurs frontières.
Voici qu'elles se touchent.
C'est l'ombre et la lumière
Qui se croient immobiles
Et tremblent de changer.
*
Dans votre grand silence
Vous avez l'air de dire
Un chant irréparable
Qui part de la montagne
Et gagne au loin la mer.
Une à une les choses
Vont douter de leurs gonds.
Un coeur de l'an dernier ?
Un coeur de l'an prochain
Habite nos poitrines.
Déjà tout se souvient :
Ce nuage, le mont, le paquebot, sa route,
Et ce grand ciel partout
Qui nous lia les mains.