Il s’agit de l’ensemble des atteintes du schéma corporel, conséquence directe de la pratique professionnelle, associée à une dissociation de l’image corporelle en deux parties, que nous appellerons dans ce travail la décorporalisation (qui nous semble différente de la décorporéisation) et qui finit par entraîner une négligence extrême vis-à vis du corps des personnes prostituées, expliquant leur faible recours effectif aux soins qui leur sont pourtant matériellement et techniquement accessibles.
Si les deux manifestations ont en commun un sentiment d’atteinte de l’intégrité corporelle par la sensation d’une séparation entre la personne et son enveloppe corporelle, la décorporalisation se distingue de la décorporéisation par le fait d’une absence de prédominance de l’éprouvé, avec au contraire présence d’une asymbolie à la douleur, en rapport avec une anesthésie de conversion que nous détaillerons ultérieurement.
la violence essentielle et fondamentale de la prostitution se situe dans l’absence de désir de la personne prostituée
la violence de base de l’acte sexuel non désiré ». Elle ajoute « que ce soit dans un bordel luxueux, dans un misérable lupanar, dans une triste rue ou un magnifique appartement, c’est l’acte sexuel non désiré en lui même qui produit cet effet