Le temps s'allongea de la même façon que lorsque Mathilde était en prison. Enfoncée dans le fauteuil, elle ne trouvait plus le sommeil. Chaque fois qu'un voisin faisait du bruit derrière la cloison, qu'un son montait de la rue, elle tressaillait. Le manque de lumière lui rappelait le cachot. Des images lui revinrent devant les yeux, agressives et saccadées. Son souffle se fit court et sa peau se couvrit de sueur. La voix de Doris se répercuta dans le noir.
- Ne t'inquiète pas. Ça finira par passer.
Mathilde en avait le tournis.
- Vous croyez ? balbutia-t-elle.
- Tu peux me faire confiance. On se remet de tout.