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Citation de Henri-l-oiseleur


Si je me suis alors tourné vers la théologie, c'est en conséquence d'un raisonnement simple mais limpide : de toutes les littératures, la théologie était la plus seule, la plus abandonnée. Je pensais : / la théologie est la littérature la plus abandonnée car elle l'a été par son objet même./ Comment ne pas voir que chaque ouvrage théologique était un exemplaire de ce grand "livre sur rien" que les écrivains les plus ambitieux convoitaient ? Je n'ai jamais jugé utile de dire à mes professeurs que j'envisageais la théologie comme un genre littéraire car de la littérature, encore aujourd'hui, je n'attends pas moins que la résurrection et la vie éternelle. Ce que j'ignorais, à l'époque, c'est que les grands livres-sur-rien, les écrivains - même les meilleurs, même les gros moustachus qui gueulent - ne parviennent jamais tout à fait à les écrire. C'est pourquoi ils vont chercher, dans les journaux ou sur un vitrail, une histoire qui leur permettra de donner le change : l'histoire d'un saint dont les parents habitent un château, au milieu des bois, sur la pente d'une colline ; l'histoire de deux retraités qui rêvent de tout savoir ; ou celle d'une femme qui s'empoisonne.

p. 34
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