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Citation de julien-gabriels


II

pages 50-51

John Dowell venait de garer son cabriolet sur le parking de la clinique où exerçait le docteur Bernstein. Il était accompagné de William.

Tous deux se dirigèrent vers la réception. Puis ils prirent l’ascenseur au fond du couloir pour se rendre au troisième étage. Là, ils s’adressèrent à l’infirmière de service. Avaient-ils seulement pris rendez-vous ? demanda-t-elle. John lui exposa que le docteur Bernstein était au courant, et la pria de lui annoncer l’arrivée de monsieur William Corvanosky. Le docteur était en consultation. Aussi leur conseilla-t-elle de s’asseoir quelques minutes, car ils devraient attendre un peu ; mais ce ne pouvait être long.

John avait bien envie de s’en griller une. Il interrogea du regard William. Pensait-il que l’on pût fumer ?… Willi n’en savait rien, mais apparemment aucun panneau ne l’interdisait. À peine John avait-il allumé une cigarette que l’infirmière la lui faisait éteindre. Le cendrier à proximité l’avait induit en erreur, et il s’en excusait. Les murs venaient d’être repeints, déclara la femme en blanc, et les interdictions n’avaient pas encore été réinstallées. Le cendrier se trouvait justement ici pour éteindre cigarettes ou cigares. En réalité, John avait plus besoin de passer ses nerfs qu’une envie de nicotine. Mais il n’eut pas à se priver longtemps, le docteur Bernstein se présentait à l’extrémité du corridor. En fait, ce ne pouvait être que lui, car il les interpellait déjà. John lui présenta William Corvanosky. « Je suis au courant, monsieur Dowell, dit-il. Le docteur Cresburg m’a appelé tout à l’heure de Londres. Nous pensons en effet qu’il est utile d’examiner monsieur Corvanosky ainsi que ses collègues ». Il leur annonça d’ailleurs que des confrères allaient s’occuper de ces derniers, respectivement à Manhattan et à Santa Monica.

Il pria ensuite William de le suivre pour l’examen, et conseillait à John Dowell de l’attendre dans son bureau. John lui fit remarquer qu’il pourrait tout aussi bien patienter dans le couloir, mais le docteur insista ; c’était plus confortable. Il n’avait qu’à pousser la première porte à droite. Pour ses invités, des cigares se trouvaient dans le coffret de nacre sur son bureau, mais à fumer à l’extérieur.

*

William était entré dans une austère salle de consultation où l’attendaient deux autres infirmières, ainsi qu’un homme en blouse et pantalon blancs, que le docteur Bernstein lui présenta comme son assistant, tout frais émoulu de l’université. Mais il avait, selon lui, encore tant de choses à apprendre… tous ces riens qui finissaient par faire un bon médecin. On avait demandé à William de se mettre torse nu. Pendant qu’il se déshabillait, le docteur Bernstein le rassurait sur le caractère routinier de la visite. Ce n’était après tout que pure précaution, d’autant plus qu’ils avaient maintenant les résultats du laboratoire. On venait de les envoyer par fax. Le liquide inconnu s’avérait un terrible poison, mais dont la médecine connaissait heureusement l’antidote. Le discours durant, l’assistant avait ausculté monsieur Corvanosky. Bernstein expliquait à William ce qu’ils avaient envisagé de faire. Il s’était entretenu avec le docteur Cresburg, de Londres, qui leur avait conseillé d’injecter, à la manière d’un vaccin, une faible dose d’antidote.

On ne pensait guère à un quelconque contact avec le mortel toxique, mais allez savoir ! Pour calmer la douleur, on avait pris la décision d’insensibiliser par une première piqûre la région de l’injection ; et on lui certifia que dans deux heures, il ne ressentirait plus rien. Il pourrait tout au plus, après l’administration du contrepoison, se sentir bizarre, deux petites heures…
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