Il vaut mieux prendre son parti (car on ne reviendra pas en arrière) de cette curieuse électoralisation de la littérature, mais il est préférable de savoir « à quoi s’en tenir » à défaut d’y voir clair : nous sommes entrés avec elle dans une ère d’instabilité capricieuse où les constellations risquent de se bousculer et de se remplacer assez vite, car l’actualité dévore sans pitié ses objets : elle peut nous inviter, c’est le mieux qu’on puisse souhaiter, sinon à une suspension de jugement qui n’est pas dans l’ordre des choses, du moins à un minimum de restriction mentale quand nous prétendons prononcer sur la littérature de ce temps autrement que sous l’angle du fait-divers : nulle jusqu’ici sans doute, au milieu d’une consommation sans mesure d’intelligence critique, n’aura plus obstinément tenu secrètes ses vraies perspectives, et dérobé au regard les attendus d’un jugement à venir.