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Citation de FRANGA


Comme Guéret refermait derrière lui la porte du restaurant, une pensée lui vint à l'esprit, une pensée familière qui le visitait depuis des années, dans des moments de grand trouble : "C'est le destin, c'est mon destin". Et cette constatation le rassurait, comme tout être faible est rassuré lorsque son sort est mis entre les mains d'une puissance supérieure, même s'il doit en souffrir, même s'il doit perdre la vie. Désormais, il n'aurait plus rien à décider de lui-même ; les événements, bons et mauvais, se produiraient tout seuls. Puisque cette femme insistait pour qu'il revînt chez elle, il reviendrait, et il voyait là un signe, la marque d'une volonté mystérieuse qui présidait à son existence.
Le matin même, en serrant dans sa poche la bague qu'il destinait à Angèle, une joie stupide l'avait saisi tout d'un coup. S'il réussissait après tout ? Jusque là il n'avait pas cru que cela fût possible ; quand il désirait trop vivement quelque chose, en effet, il était sûr de ne jamais l'obtenir ; la vie lui avait appris cela, mais, pendant une brève minute, sans raison, il avait cru au succès, il s'était dit : "Même si elle ne m'aime pas, elle comprendra que je souffre trop." Et les longues heures d'anxiété lui avaient paru n'être plus rien au prix de cet instant où le bonheur semblait se rapprocher de lui.
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