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Citation de capillo


_ Je t'aime, chuchotai-je comme si je craignais d'être entendue et mal comprise... Cette pensée étrange tournoya dans ma tête un moment et soudain elle me parut inepte, parce que mon coeur se brisait de tendresse et qu'il y avait vraiment quelqu'un. Je demeurai tremblant et silencieuse, incapable de proférer une parole, mais je n'en avais pas peur. A trois pas de moi, dans les ténèbres, quelqu'un se tenait debout. Je le savais comme si je savais que j'étais, moi, vivante et à genoux, muette de joie.
C'est ici qu'on pourrait parler d'illusion et je me sens bien incapable de raisonner sur ce point, mais on ne peut rien changer à une certitude intérieure. Je ne croyais pas : j'étais sûre. Quelqu'un s'était approché de l'Allemande pour lui dire qu'il l'aimait. S'il fallait mourir pour cette vérité_là, j'étais prête, parce que cela valait mieux que tout. Ces mots pourtant si simples ne disent presque rien. Le monde autour de moi s'évanouissait comme un mauvais rêve, je respirais dans un autre monde où n'existait que l'amour, et ce monde-là était le vrai.
Du temps passa et je me retrouvai seule. La présence n'était plus là, mais le souvenir m'en restait qui ne me quitterait jamais. Pendant près d'une demi-heure, je demeurai à genoux, rendue à la terre, mais pour toujours prisonnière du royaume invisible.
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