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Citation de Latma


Aujourd'hui encore, lorsque je passe par certaines rues, une ou deux fois l'an, si l'air est frais, s'il a quelque chose de virginal que l'on sent aux approches de l'automne, j'entends les appels de mon enfance. Tout recule et s'efface dans la nuit de la conscience ; il n'y a plus que ces voix indistinctes que je suis seul à écouter. Ah ! que ne retrouve-t-on telle minute où le coeur battait fort, où la tête alourdie de rêves se penchait sur une image du livre, alors qu'on n'osait tourner la page, de peur de troubler la merveilleuse immobilité des choses autour de soi. Assis par terre, entre la porte et la cheminée, je retenais quelquefois mon souffle et ne bougeais pas, effrayé de ce silence que j'encourageais et de l'ombre qui s'épaississait dans la chambre. Sur le tard d'une belle journée de vacances, d'un jeudi solitaire, si plein déjà de souvenirs et de regrets, je ne comprenais pas comment venait le soir. En vain j'attachais mes regards sur la porte blanche que frappaient les derniers rayons de lumière, il arrivait un moment où je ne la voyais presque plus, puis plus du tout, mais cela était imperceptible. Je ne distinguais même plus mes mains. Ensuite la fenêtre devenait toute noire et, derrière les rideaux de tulle, des étoiles se mettaient à briller. Je reprenais alors les chansons que je murmurais d'une voix un peu inquiète, et quand tout à coup la terreur fondait sur moi avec la nuit, je me levais d'un bond et me précipitais hors de cette chambre.
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