Un pick-up noir s’avance en première ligne. Sur son flanc, l’inscription Dieu maudisse l’Armorique s’étale en lettres de sang. Montées sur le toit de l’habitacle, des enceintes vomissent les riffs gras qui participent de cette entrée pour le moins théâtrale. Dans la remorque, un homme à la carrure de catcheur se tient debout, les bras croisés. Son visage rougeaud trahit de longues années de relations intimes avec l’alcool et ses yeux suppurent la sournoiserie. Une barbiche tressée à la scandinave et de longs cheveux couleur cuivre, contrastant avec la noirceur du cuir dont il est vêtu de la tête aux pieds, viennent compléter le portrait. Un Viking, je songe. Un putain de Viking.