Comme un objet aimé se peint mieux absent, que présent, parce que la réalité offre à l'imagination des bornes qu'elle ne connaît point, abandonnée à elle-même ; pour la même raison les peintures sont plus vives, quand on dort que quand on veille. L'âme, que rien ne distrait alors, toute livrée au tumulte intérieur des sens, goûte mieux et à plus longs traits des plaisirs qui la pénètrent.