AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Renod


Cinq siècles de centralisation pour en arriver là, d’un patient affermissement de l’État-nation et du vivre ensemble, à cette poudrière, cette guerre civile qui ne dit pas son nom, ce pathétique morcellement communautaire, autochtones contre allogènes, nomades contre sédentaires, de souche contre d’ailleurs, aigris du fond contre parasites de la forme, ces convulsions ethniques et religieuses d’un temps reculé, et à leur répression ferme mais proportionnée par une police qui n’est autre que le bras armé de ceux qui se croient dans leur bon droit, parce qu’ils étaient là les premiers. Ou plutôt, non, ce choc de surface n’est que la représentation médiatique de collisions à la fois plus profondes et plus ravageuses ; la tectonique des plaques, pense-t-elle en se remémorant les prophéties d’un vieux marxiste de Cambridge, c’est cette dialectique infernale, prérévolutionnaire pour ainsi dire, entre un establishment atlantiste, cosmopolite et ami « éternel » d’Israël, et la coalition improbable de tous les mécontents de l’Hexagone, les marioles de la quenelle et les hargneux à bonnet rouge, les vrais rentiers de la dissidence et les faux enculeurs du système, les prolos et les pauvres largués par le PS, les cathos agressés par les réformes libertaires du gouvernement, les Français moyens assommés par l’impôt parce que leur pouvoir de nuisance politique est considéré comme nul, et les Rebeus convaincus d’être persécutés par l’État, modernes huguenots après la révocation de l’édit de Nantes.
Commenter  J’apprécie          70





Ont apprécié cette citation (4)voir plus




{* *}