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Citations de Juliette Mézenc (16)


Juliette Mézenc
La lecture aggrave la conscience de votre gravité et vous, vous commencez, je sens que ça vient, que vous le sentez, vous commencez à vous sentir plus léger.
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Lorsqu’un bâtiment lui barre la vue, elle force un peu plus sur les pédales, sans pour autant se soucier de sa direction — le vélo la connaît de toute façon — impatiente d’aller débusquer derrière le béton une autre image aux angles des rues, une bleue avec un paquebot rouge, une bleue semée de voiles blanches, une bleue hérissée de grues et cernée par le port…
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Mais c’est bien ça : des hommes hâlent une sorte de grande barque sur le sable. Leur peau noire luit sous la lune, derrière eux clapote une mer nappe huilée, le tableau est saisissant. Leur peau noire jette, lames acérées, des éclats aussi blancs que le blanc de leurs yeux, que le blanc de leurs dents, leurs dents faites pour déchirer la chair crue.
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marque indélébile dans le verbe quelque chose de suspect, s’agit alors de naviguer à vue, le vas-y à la baille le verlan au piquet, le langage des rues pour la rue, le langage comme il faut pour la classe et les adultes, certains excellent à ce jeu-là mais ils sont peu et plutôt issus des classes dites favorisées.
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Pas de vaches, pré détrempé, vent frais, il se dit que c’était mal parti.
Il se trompait.
Ce fut d’abord les contours de son corps, ils se firent flous jusqu’à ne plus avoir de sens. Les lignes assez vite se brouillèrent et ce fut bientôt un mélange entre lui et le champ sous lui, températures et matières accordées, à merveille, au point qu’il aurait été impossible de savoir où finissait son corps où commençait le champ qui n’était plus sous lui mais quelque part au-dedans de lui.
Il respire maintenant dans un corps plus grand que son corps. Il respire dans les mottes de terre, dans les herbes, il respire dans le vent, dans le ventre de l’oiseau de proie qui stabilise son vol, il respire dans les vaches où qu’elles soient, dans l’odeur de la pluie et dans la rivière de pierres un peu plus haut.
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Il y a quelques semaines, des filets aux mailles serrées ont été tendus au-dessus du mont Saint-Clair, il est question de capturer les nuages les jours d’entrées maritimes. L’eau recueillie circulera alors par pipelines jusqu’en Mauritanie, Oualata plus exactement, ville à laquelle Sète est depuis longtemps jumelée.
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Le fait qu’il soit pas défiguré, ça m’a aidée. Il n’avait pas séjourné longtemps dans l’eau non plus, visiblement. Je l’ai soulevé en glissant mes avant-bras sous ses aisselles et j’ai reculé sur le bloc. Il n’était pas lourd, un corps d’adolescent, mais ma jambe me faisait mal, soudain, j’ai vite été forcée de m’asseoir pour le tirer vers moi, entre mes jambes. Comme ça que j’ai progressé.
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Ma voix me revient des multiples recoins de la grotte en de longs échos modulés, sortes de miaulements, on dirait que mon corps héberge des chats par milliers. D’innombrables ouvertures dans la paroi laissent entrevoir des passages vers d’autres salles, sans doute, on imagine des ramifications sans fin, un dédale enchevêtré qui offre des possibilités infinies..
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L’arabe, ça fait partie de moi, comme mes origines. J’ai pris des cours, c’était une obligation pour moi : je me suis dit, si j’apprends pas je serai pas une vraie Arabe…
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on rit, ça fait du bien… tout à l’heure, les larmes nous sont montées dans le corps, doucement, on n’a pas vraiment cherché à les retenir, c’était quand elle évoquait son père ou bien son avenir, je sais plus très bien, tout se brouille. Je suis restée un long moment sans prendre de notes, à l’écouter, à lui parler aussi. Que ces lignes soient lues un peu beaucoup passionnément pas du tout, la marguerite et l’espoir fou, je m’en fous, passé l’âge, j’atteins mon but à chaque rencontre
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Il y a : elle qui porte sur son dos courbé un homme noir aux yeux fermés. Son visage à elle est rouge sang, ses yeux s’exorbitent sous l’effort. Ils finissent par tomber, rouler dans le caniveau. Elle continue sa marche, désormais deux trous sombres mangent son visage. Elle progresse lentement, tombe souvent sur cette étendue gelée dont on ne voit pas le bout. Progressivement, l’homme noir est absorbé par le dos qui le porte et elle n’est plus qu’une vieille accablée par le poids de sa bosse.
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Sans doute... je ne suis pas expert en vesse-de-loup... en biologie cellulaire non plus d’ailleurs, obligé d’en passer par de vagues et douteuses métaphores pour dire l’étrangeté de mon corps à l’intérieur... J’y suis de passage, je m’y sens en visite..
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Là, nous parlerons, nous parlerons et nous boirons jusqu’au moment où la terrasse commencera à glisser, doucement d’abord, puis plus vite, toujours plus vite, bientôt elle dévalera la pente - notre frayeur et notre joie, alors - dérapant sur les toits, emportant de la tôle dans sa course exaltée et puis, la mer…
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Il y a : Mathilde, de dos, face à un lac très calme. Devant elle, au-dessus de l’eau, un vol d’hommes forme un V parfait.
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Zainaba a 18 ans et prépare un B.E.P. carrières sanitaires et sociales. Elle est mère célibataire d’un enfant d’un an. Elle est arrêtée et clame sa volonté de retrouver son bébé resté chez la voisine. On passe outre et elle est expulsée comme tous les reconduits à la frontière vers Anjouan (île la plus proche). Elle revient quelques jours plus tard dans un kwassa-kwassa chargé de 30 personnes et de 7 cabris. Elle aura versé 100 euros pour cela à des passeurs sans scrupules. Elle ne dira jamais comment elle a trouvé cette somme, mais elle racontera les larmes de terreur et les prières collectives dans cette fragile embarcation sans cesse au bord du naufrage…
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J’ai une pile qui est rechargée je sais pas à combien ! Je vais aller embêter ma mère, je vais aller me battre avec elle. Ma mère des fois, elle en a marre, elle me demande d’où je viens. Quand je suis triste j’aime pas montrer. Chez moi, on est à peu près tous comme ça, parfois ça nous arrive, y a baston générale,
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