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Citation de Woland


[...] ... Avant de se coucher, Petrone mit en ordre les papiers qu'il avait utilisés dans la journée et parcourut son journal sans grand intérêt. Le silence de l'hôtel était presque excessif et le bruit des rares tramways qui descendaient la rue Soriano ne l'interrompait que pour mieux le laisser retomber. Sans être inquiet, il se sentait un peu nerveux ; il jeta le journal à la corbeille et se déshabilla, tout en se regardant distraitement dans la glace de l'armoire. C'était une vieille armoire placée devant une porte qui communiquait avec la chambre voisine. Petrone fut surpris de découvrir cette porte qu'il n'avait pas remarquée le premier jour. Il avait cru au début qu'il était dans un immeuble conçu pour être un hôtel mais il s'apercevait à présent que, comme beaucoup d'hôtels modestes, celui-là avait été installé dans une vieille maison familiale. A y bien réfléchir, dans presque tous les hôtels qu'il avait fréquentés au cours de sa vie - et ils étaient nombreux -, les chambres avaient une porte condamnée, parfois de façon franche et visible mais le plus souvent dissimulée derrière une armoire, une table ou un portemanteau, ce qui leur donnait, comme à celle-là, une certaine ambiguïté, le désir honteux de se faire oublier, comme une femme qui croit se cacher en mettant ses mains sur son ventre ou sur ses seins. Quoi qu'il en soit, la porte était là, dépassant du haut de l'armoire. Autrefois, les gens avaient dû entrer et sortir par elle, la faisant claquer, l'entrebâillant, lui communiquant une vie qui était encore présente dans son bois, si différent du mur. Petrone se dit qu'il devait y avoir aussi une armoire de l'autre côté et que sa voisine devait penser la même chose de la porte.

Il n'était pas fatigué mais il s'endormit avec plaisir. Il devait dormir depuis trois ou quatre heures lorsqu'une sensation de malaise le réveilla, comme s'il venait de se passer quelque chose, quelque chose de gênant et irritant. Il alluma sa lampe, vit qu'il était deux heures et demie et éteignit. C'est alors qu'il entendit pleurer un enfant dans la chambre d'à-côté. ... [...]
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