Ça n'avait pas de valeur. Je veux dire : ce n'était pas de l'argent. Ça n'achetait rien, écrire. C'était inutile et, plus encore, c'était improductif. Car comment prendre le temps d'écrire quand Hania et Mohamed, eux, manquaient de temps pour dormir, manger, se soigner ? Écrire pour écrire était haïssable. Mais écrire pour publier m'apparut d'un tout autre ordre. Cela ouvrait vers un dehors, offrait une issue, cela créait quelque chose. Un objet, un livre, que nous pouvions toucher de nos mains. Un objet réel, tangible, une marchandise déterminée par un prix fixe. Nous pouvions tous y gagner, j'imaginais.