La forêt à proprement parler ne commençait qu'ici. La montagne était si vivante que son intense présence se buvait telle une potion. Évoluer à travers une montagne boisée où l'on ne discerne rien d'autre que le chemin sous nos pieds n'a rien à voir avec arpenter un paysage dénudé dont l'œil peut tout savoir. On peut voir venir de loin la moindre créature, la moindre intempérie. Le chemin devant et derrière nous se déroule tel un tapis. Dans la forêt, différentes forces sont à l'œuvre. Une rumeur vous entoure, des yeux partout, des formes qui ressemblent à d'autres formes, des mouvements peut-être esquissés par la danse du soleil sur la mousse. Peut-être pas. Et tout à coup une biche surgit et vous scrute comme l'œil de Dieu.