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Citations de Karim Amellal (24)


Moi la vérité, j'en ai rien à branler des Feujs. […] Le seul truc qui me fout en l'air, c'est que les Feujs se tapent tous des cartons pendant que nous on se tape des bâtons. C'est clair ils nous cassent un peu les couilles parce que y en a pas mal qui réussissent et que nous on gloutonne le bitume. Mais tant mieux pour eux s'ils réussissent. […]
Ce qu'il y a de marrant avec les Feujs, c'est quand ils se la racontent style on est les élus. Là ils sont super forts pour faire croire à tous les guignols comme nous que s'ils sont au top, c'est parce qu'ils sont élus. Et puis nous on y est pour rien dans toutes les merdes qu'ils ont eues avant, la Shoah et tout ça. […]
Alors les Feujs ils me font ni chaud ni froid. […] C'est juste qu'au bout d'un moment y en a ras le bol de les entendre se la ramener avec des trucs qui datent de la préhistoire. S'ils arrêtent pas de zyeuter le rétroviseur y a des chances pour que toute cette histoire se finisse dans le mur. […]
Là-bas ils disent qu'ils ont construit leur mur pour se protéger des autres qui veulent rentrer pour foutre le dawa parce qu'ils en ont ras le cul de se faire traiter comme des chiens dans leur pays natal qui existe plus. C'est compliqué tout ça mais j'essaye de comprendre. Putain j'y connais rien dans l'histoire du monde moi mais y a pas eu des moments déjà où des keums étaient tellement sûrs d'être les plus beaux les plus forts et les meilleurs du monde entier qu'ils traitaient les autres comme des chiens ? C'est pas parce qu'on se croit élu qu'on peut cracher sur la gueule des recalés. Voilà ce que je pense.

Chapitre 8.
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Ne reviens pas trop sur ton passé, el-hadj, cria-t-il à Rachid. C'est l'Algérie d'aujourd'hui que tu vois là. Elle ne t'appartient plus. Ne sois pas nostalgique. Celle-ci est encore plus belle, même si elle ne ressemble pas à celle que tu as connue. Tu t'en apercevras un jour.
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Dans ma chambre d'hosto, ils ont même fait venir un profiler, style Pascal Légitimus. Et puis aussi un spécialiste des réseaux intégristes et terroristes liés au grand banditisme international. Et puis des spécialistes de Ben Laden avec des barbes encore plus grosses que la sienne si c'est possible. Et puis des experts des camps d'entraînement et des transferts de première classe la cité-le Pakistan. Ils étaient tous gonflés à bloc. Et puis les superflics, ils ont ramené un spécialiste de tout, genre dico sur le terrorisme mondial, et lui il racontait qu'il avait rencontré des tas et des tas de terroristes dans sa vie et dans le monde et que je correspondais bien au profil psychologique. Mais ce mec je me demandais comment il pouvait être spécialiste là-dedans vu qu'il mesurait même pas un mètre trente les bras levés et qu'il avait des lunettes grosses comme le fond des bouteilles de Heineken, avec des plaques de boutons épaisses comme des barrettes de shit sur la gueule. Les grands terroristes intégristes liés aux bandits mondiaux, moi je les vois pas du tout tchatcher avec ce mec-là. Ils lui auraient mis direct des grosses patates sur ses barrettes de shit et le keum il serait rentré chez sa mère en bouffant des cacahuètes. Alors le grand spécialiste mondial il m'a posé ses questions et je lui ai dit que je comprenais pas. Il a recommencé et je comprenais toujours pas ce qu'il voulait me dire. Alors il m'a demandé cash : « Êtes-vous lié à Al-Qaïda ? » Moi j'ai répondu que non et que je savais juste que c'était Ben Laden qui avait lancé les avions sur les tours plus grandes que la mienne.

Chapitre 15.
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Les ventouses du JT elles s'enflammaient comme des malades. Soi-disant qu'Al-Qaïda était juste en bas des barres et des tours. Et y avait qu'à baisser les yeux pour mater le terrorisme qui poussait comme une fleur dans le béton. Les journalistes faisaient style on est des purs détectives et on remonte les pistes à la Colombo. En fait ces bâtards remontaient juste leurs braguettes parce qu'ils avaient peur qu'on voie que c'étaient des enculés.

Chapitre 15.
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Si j'étais pas né là, je serais avec Nadia et ma mère allongées sur le sable à regarder le ciel et ses étoiles que je peux plus voir à cause des barreaux. J'aurais un taf comme tout le monde et je serais pas un enculé qui bute des gens avec une bombe artisanale. Je serais pas un cousin de Ben Laden. Juste si les gens ils m'avaient aimé un peu plus, j'aurais pas suivi la came quand elle me prenait par l'épaule. J'aurais pas perdu ma mère parce qu'elle m'aurait aimé. Je me serais pas maqué avec les gangster de la camionnette blanche et j'aurais pas éclaté le monde avec une bombe.
La République comme il disait le juge, moi je sais pas trop qui c'est à part la station de métro et la place où y a la Gay Pride. Marianne ses seins et son cul je les ai jamais vus rouler dans la cité.

Chapitre 11.
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J'étais comme le soldat Ryan. C'était juste qu'y avait rien du tout, nada, que dalle, walou. Pas de meufs, pas de mère et la mer qui était trop loin pour que j'aille me tremper les couilles dedans. J'étais juste ce putain de fils de pute qui traîne la savate entre la came et le macadam pour gagner un peu de blé en zigzaguant sur les champs de bitume.

Chapitre 10.
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Au moins quand t'es rebeu, tu sais un minimum d'où tu viens. T'as intérêt faut dire parce que quand on fait tout pour que tu sentes que c'est pas qu'on t'aime pas, mais enfin bon, c'est pas franchement chez toi ici ce pays la France, vaut mieux avoir un autre bled bien accroché dans la tête pour rêver un peu et oublier celui qui veut pas de ta sale gueule.

Chapitre 9.
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Elle sait que ça m'arrive de chialer de temps en temps. J'espère qu'elle m'a jamais vu. La honte. Mais pour être vraiment honnête, j'ai même plus honte de ça. Ouais je chiale, stop. Voilà. D'ailleurs mon papier est tout taché. Y a des ronds mouillés qui le traversent. Quand j'écris dessus les lettres se ramollissent, j'ai l'impression qu'elles deviennent vivantes parce que je les vois bouger. Et puis après sur ma page, y a des ronds qui se propagent. Ils sont petits et gros. Ma page peut me voir parce qu'elle a des yeux.

Chapitre 7.
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Dehors. Je voudrais être dehors. Être comme tous les gosses de mon âge. Avec leurs parents. Avec une famille. Dans un joli endroit où ça sent bon et où y a pas de cafards sur les murs. Ça me saoule d'être un terroriste international. Je voudrais être un mec normal. Serrer une meuf jolie et plus la lâcher. Avoir une mère normale qui me kiffe et que je kiffe. Je voudrais juste être un homme.

Chapitre 7.
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Y a pas mal de musulmans avec moi en taule. Eux au moins ils savent ce qu'il y a après. Ils en sont sûrs. Ça les aide à tenir. Sérieux, même les tox. Parfois j'ai envie de me convertir. Je vais peut-être le faire d'ailleurs. Ils ont de la chance d'être musulmans. Ça change tout d'être sûr à ce point qu'y aura quelque chose après la merde. Ça fait du bien. Ça calme les nerfs.

Chapitre 7.
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Je sais bien que j'ai fait quelque chose de mal. Je cherche pas d'excuses. Je dis juste qu'y en a qui ont des vies sympa et d'autres qui reçoivent de la merde à boire dans leurs biberons et qui la traînent partout du berceau au cercueil.

Chapitre 4.
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Karim Amellal
À force on s'habitue à tout pourvu que ce soit de la merde.

CITÉS À COMPARAÎTRE, Chapitre 4.
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Les flics au fond, je les comprends un peu. C'est pareil que les profs. Un jour, dans un joli bureau des Champs-Élysées, y a un mec avec un beau costard qui a une idée incroyable et qui raconte qu'il faudrait envoyer tous les nouveaux, les plus jeunes, ceux qui viennent du trou du cul du pays dans les coins les plus dangereux de la France. Pourquoi ? ses potes ils lui demandent. Et il répond que c'est juste une question d'égalité. Qu'il voit pas pourquoi un flic qui a pas eu de chance et qui est né dans un coin pourri ferait son boulot dans le coin pourri où il a grandi. Alors ceux qui sont nés au milieu des vaches, on les balance d'un avion au-dessus des 4000 ou de Mantes. Mais forcément ils se crashent parce que personne leur a filé de parachutes. Ils se tapent les embrouilles avec des mecs qu'ils connaissent pas alors que d'autres ramassent le fumier de José Bové devant les préfectures. Et au final le boss avec le costard, il est tout fier parce que grâce à son intelligence qui sort tout droit des grandes écoles, il a pris une mesure de justice et il pense qu'il a été correct avec tout le monde. Ça marche aussi comme ça l'égalité dans ce pays.

Chapitre 2.
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Je repense à mon ancien bahut quand même parfois. Il était triste comme les hangars du Bourget où on fait pourrir les vieux cadavres volants. C'étaient deux grosses barres de contreplaqué balancées en plein milieu de la cité. Twix on les appelait à l'époque, les deux doigts qui coupent la faim de tout et surtout de l'école. Pourquoi ils ont construit des écoles au milieu des trous à rats ? Je sais pas. Ça fait rien de plus qu'attirer les rats et on sait bien que les rats quand ils sont entre eux, ils déglinguent un cadavre à la vitesse d'une Porsche Boxster sur le périph. Mais les ministres qui s'occupent de nos cités, ils fabriquent les problèmes et après ils ouvrent leurs gueules parce que les rats leur sautent à la gorge.

Chapitre 2.
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Chacun a une raison spéciale de se rentrer une piquouse au milieu du bras.

Chapitre 4.
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Je le kiffais bien Kader. Il est juste parti trop vite rejoindre son paradis de Rebeus avec des meufs partout à poil qui demandent qu'à se faire serrer pour accoucher de petits anges. Le paradis des Rebeus, en fin de compte, c'est comme un grand bordel où t'as rien à payer parce que c'est la tournée du big boss.

Chapitre 2.
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Dans la cité, quand j'étais dehors j'arrivais pas à décoller mes yeux des barres et des tours qui plombaient mon décor. Ils ont joué aux Lego avec nous les politicards. Ils nous ont mis de la superglu sur le cul pour pas qu'on se tire de là. Alors nous on a commencé à se tirer dessus, à tirer partout, à tirer sur tout pourvu que ça bouge. Mais ça a jamais bougé, putain.

Chapitre 2.
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Je me suis demandé si elle était pas feuj elle aussi par hasard. Mais je crois pas. Elle s'appelle Isabelle il paraît. Mais bon ça veut rien dire les noms. Y en a plein qui en changent parce qu'ils veulent pas qu'on les reconnaisse. Y a des Rebeus qui font pareil. Pour les Renois c'est un peu plus dur parce que même s'ils attrapent d'autres noms au passage, ça se verra toujours qu'ils sont renois. Bref. Donc la psy peut-être qu'elle est feuj et que c'est pour ça qu'elle veut pas me répondre. Putain j'ai oublié qu'on avait pas le droit de demander à quelqu'un s'il est feuj parce que c'est puni par la loi.

Chapitre 8.
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Avant la bombe, le feu, les étincelles, les morts et la télé, les gens dans la rue ils me regardaient pas, ils me calculaient pas. Ils m'évitaient ou alors ils passaient à côté comme ils font avec ceux qu'ont le sida, les bâtards. Une fois, une vieille meuf a ancré ses yeux dans mon style et elle a pas lâché mon survêt pendant au moins cinq minutes. C'était à Paname, je sais plus où exactement. Elle était avec une cousine à elle. Une autre vieille ridée comme une couille. Et ensuite elles se sont regardées toutes les deux et puis elles se sont marrées. J'avais jamais vu deux vieilles couilles se marrer. Et moi je suis resté planté devant elles, comme un crevard.

Chapitre 2.
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À force de nous traiter comme des pitbulls ils font de nous des pitbulls.

Chapitre 5.
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